Mercredi 28 janvier, un comité de pilotage est venu faire le bilan final d’un important programme de 4 années de travail sur la préservation des zones humides, le premier du genre. “Le premier structurant pour l’Aubrac, et le premier porté par le Parc” explique Bertrand Goguillon, chargé de mission Patrimoine naturel au Parc.“Avant, les acteurs locaux travaillaient chacun sur leurs secteurs, la particularité de ce programme a été de mettre tout le monde autour de la table, acteurs locaux, élus, agriculteurs, partenaires et experts, pour coordonner les actions et renforcer la concertation locale” poursuit-il.Avec ses zones humides, ses sources, ses lacs et ses tourbières,… la réalité physique de l’Aubrac lui confère une forte responsabilité vis-à-vis des enjeux d’un territoire bien plus large : alimentation en eau potable, abreuvement des troupeaux et pousse de l’herbe, soutien des étiages. Mais aussi stockage du carbone atmosphérique et préservation d’une biodiversité particulièrement riche. Enjeux soumis à la pression des dérèglements climatiques constatés années après années. Dans la Charte du Parc, ces enjeux avaient été identifiés, ainsi que 34 sites naturels d’intérêt majeurs. Pour ce programme, l’attention a été portée sur 9 d’entre eux, totalisant 976 hectares. L’essentiel du travail a consisté en la réalisation d’études pour améliorer la connaissance. Adaptées aux besoins de chaque site, ces études ont pu porter par exemple sur leur fonctionnement hydrologique, la topographie du bassin versant, l’inventaire de la faune ou de la flore, la cartographie des habitats naturels, la pose de piézomètres pour mesurer les variations d’eau dans la tourbe, mais aussi le suivi de la fréquentation touristique grâce à la pose d’éco-compteurs et à l’utilisation de l’outil participatif Outdoorvision.<ol>	<li>    Tourbière d’Yrisson,</li>	<li>    Source du Remontalou et les zones humides du Puy de la Tuile,</li>	<li>    Complexes tourbeux de la Vergne des Mazes et des Claques,</li>	<li>    Tourbière des Roustières,</li>	<li>    Ancienne tourbière du Pendoulhou,</li>	<li>    Zones humides du ruisseau de Place-Naltes,</li>	<li>    Lac de Saint-Andéol,</li>	<li>    Lac de Born,</li>	<li>    Réseau de laquets du plateau de Panouval.</li></ol>Renforcer la concertation locale“Ces études ont démontré le bon fonctionnement de certains sites et des mesures de gestion pourront être envisagées pour renforcer leur protection et leur résilience” présente en bilan la chargée de mission pour l’eau Cloé Garrel. “Cela a également permis d’identifier des points précis de dysfonctionnements et de fragilités : ensablement de cours d’eau, piétinement, drainage, écobuage, retournement de prairie, érosion de berge,… Pour chaque site, un groupe de travail a été constitué pour partager les analyses, regroupant acteurs locaux et experts. À partir de ce travail de concertation, plusieurs actions ont été engagées en fonction des besoins de chaque site : réalisation de plans de gestion, aménagements légers pour préserver les zones plus fragiles, amélioration de l’abreuvement des troupeaux, acquisition de terrain par une commune pour préserver la ressource en eau potable… Le travail n’est pas terminé, il se poursuivra toujours en concertation avec les acteurs locaux,  au cas par cas, et grâce à un nouveau programme soutenu par l’Agence de l’Eau Adour-Garonne.” Les partenaires clés de ce programme sont les collectivités, les Conservatoires d’espaces naturels d’Occitanie et d’Auvergne-Rhône-Alpes, les Fédérations de pêche et l’Office national des forêts.

Zones humides : Près de 1000 hectares suivis et préservés grâce à l'implication des acteurs locaux

Jeunes diplômés en architecture, Marion Danset et Nicolas Hirtz entament une résidence artistique sur le territoire des Causses à l’Aubrac qui se déroulera jusqu’à l’automne 2025.“En plus d’un travail classique d’architecte en cabinet, où l’on dessine de nouveaux bâtiments, nous avons à coeur de regarder, de dessiner l’architecture des villages, de mettre en valeur ce qui est déjà là, s’y attarder, le raconter” explique Nicolas. “C’est pour cela que nous avons candidaté pour cette résidence artistique de territoire”.Créer des cartes sensibles et artistiques“Nous aimons nous imprégner des paysages” poursuit Marion, “comprendre les liens avec les matériaux, ici les galets du Lot, le schiste, les lauzes. Nous pouvons laisser s’exprimer un dessin plus spontané”. La semaine dernière, les architectes-artistes ont été accueillis par Laurent Joyeux, chargé de mission culture au Parc naturel régional de l’Aubrac, Annick Ayrinhac de Séverac d’Aveyron et Wanda Goujas de la Communauté de communes des Causses à l’Aubrac. Ils ont pu rencontrer plusieurs acteurs et élus locaux et préparer l’organisation d’ateliers avec les écoles, la maison de retraite et les habitants qui auront lieu au printemps. “Plein de gens très accueillants, c’est un village très vivant !” réagit Nicolas. Leur objectif : “créer des cartes de ce territoire, des cartes sensibles, artistiques” précise Marion. “Il s’agira de raconter ce territoire, par la cartographie et le dessin au trait, et tous ses patrimoines, bâti, paysager, naturel, géologique, immatériel…”. Cette résidence se clôturera à l’automne par une exposition pour partager avec tous le fruit de leurs arpentages.

Deux architectes pour une nouvelle résidence artistique de territoire

A Montézic, il y a une forêt et un verger, des espaces que les élèves redécouvrent avec leur projet École du Parc imaginé par les enseignantes Morgane Mouliac et Agnès Tabart.L’arbre, qu’il soit nourricier, ornemental ou forestier, est un prétexte pour réunir les deux classes de l’école et tisser des liens. Avec l’animateur nature du CPIE du Rouergue, Loïc Sansot, ils apprennent à mieux connaître les arbres, leur fonctionnement et le réservoir de vie qu’ils représentent pour la nature. Des connaissances qui sont réinvesties avec la conteuse et musicienne Clara Madec qui orchestre une mise en mots et en histoire de ces découvertes où le réel et l’imaginaire s’entrecroisent. L’école dehors et les rencontres alimentent les apprentissages !Des découvertes qui se poursuivent tout au long de l’année scolaire et qui se partagent avec les résidents du Valadou. Un projet pédagogique transversal où l’école dehors et les rencontres alimentent les apprentissages !

A Montézic, l’École du Parc amène les enfants du verger jusqu’à la forêt

Tant d’eau ! est un projet pédagogique de terre et d’eau imaginé par les enseignantes des deux classes de moyenne et de grande section de l’école maternelle publique de Saint Chély d’Apcher, Cécile Bonhomme et Virginie Roux.Grâce à la déclinaison de l’École du Parc en École de l’eau, les élèves travaillent tout au long de l’année sur le thème de l’eau en français et en occitan. Des sorties sur le terrain accompagnées par l’animateur nature Alexandre Burtin ont permis de constater l’omniprésence de l’eau et de la biodiversité qu’elle permet de favoriser (empreintes de loutres à l’appui !). Clapettes gouttelettes, gouttes de terre,... et le fameux argil’eauphone !Cette eau qui reste stockée dans le sol et dans la terre, une réalité qui a pu être expérimentée avec la céramiste Christelle Le Nénaon à travers la manipulation d’argile puis la fabrication d’instruments de musique en terre. Un prétexte qui a permis l’écriture d’une chanson dédiée par les élèves et leurs enseignantes et qui s’orchestre d’instruments insolites : des clapettes gouttelettes aux gouttes de terre en passant par le fameux argil’eauphone.

Que d’aïga ! à Saint Chély d'Apcher

A l’école des Marmousets, il y a un Ginkgo dans la cour. Pour les élèves de la classe de GS-CP il est un comme un ami qui partage toutes les récréations, les jeux et les confidences. Leur enseignante Christelle Champion l’a bien compris, avec le projet École du Parc « Le Ginkgo de notre cour et ses amis », elle invite ses élèves à repousser les frontières de l’école et à créer des passerelles avec les arbres qui se trouvent dans les forêts toutes proches : le noisetier, le sapin, l’épicéa, le chêne, le châtaignier. Des approches expérimentales riches de sensAvec l’éducatrice environnement, Audrey Bonfanti, les élèves ont pu se promener et apprendre à identifier ces différentes essences, et avec l’artiste Solène Junique, ces arbres sont interprétés avec le corps et de la musique. Des approches expérimentales riches de sens qui viennent alimenter la mise en mots poétique proposée par l’enseignante.Un projet éducatif réjouissant, où les apprentissages s’envisagent en complémentarité d’un environnement précieux pour les enfants.

A Saint Geniez d'Olt, le Ginkgo de la cour de l’école invite les enfants à découvrir les arbres

Ici et là, quand ces petits regardent bien, ils voient de l’eau un peu partout et ils l’observent !Gelée, liquide ou vaporeuse, l’eau est précieuse : ça s’expérimente et ça se partage avec le projet École du Parc « De l’eau, tout autour de nous » piloté par la micro-crèche de la Viadène du service petite enfance de la communauté de communes Aubrac Carladez Viadène. Habitués au grand air et aux expériences de nature, ces petits-bouts suivent Goutte, la mascotte crochetée de laine bleue pour guider le projet. Une exploration scientifique, sonore et poétique à la foisAvec Loïc Sansot, animateur nature au CPIE du Rouergue, la part belle est faite aux expériences sur le cycle de l’eau, comment elle réagit quand elle rencontre le sol, lorsqu’elle tombe en pluie sur la terre durcie, sur le jardin enherbé ou sur le goudron imperméable. Comment elle s’évapore et retourne nuage, en passant par les racines des plantes, ou par les lacs et les rivières. Une approche scientifique qui s’accompagne d’une expérimentation sonore et poétique avec la conteuse musicienne Clara Madec qui aidera la micro-crèche à composer une chanson pour se rappeler de toutes ces découvertes !A la micro-crèche l’eau s’apprécie aussi à travers d’autres expériences autour de la peinture, du jardin ou de la découverte des barrages et de l’énergie qu’elle peut produire. Un beau projet plein d’ambition, parce que les petites gouttes forment aussi de grands fleuves !

A Saint Amans des Côts, les tout-petits étudient l’eau, tout autour d’eux

A cheval entre l’Aveyron et le Cantal, les Gorges de la Truyère sont classées Natura 2000 pour la richesse des oiseaux qui y nichent ou qui y passent, voyageant vers l’Afrique subsaharienne pour y passer l’hiver. Le relief abrupt du site, entre le plateau de l’Aubrac, les contreforts du Carladez et la Planèze de Saint Flour, constitue un couloir de migration majeur au sein du Massif central.Un transfert de compétences aux Parcs et Conservatoires d'Espaces naturelsHistoriquement géré par Saint Flour Communauté, côté Cantal, et par le Parc naturel régional de l’Aubrac, côté Aveyron, il est désormais entièrement géré par ce dernier depuis le 1er janvier 2025. Suite au transfert de compétences de l’État vers les régions, la Région Auvergne-Rhône-Alpes a décidé de confier aux Parcs naturels régionaux et aux Conservatoires d'Espaces naturels l'animation de ses sites Natura 2000. “Notre région est dotée de plus de 160 sites Natura 2000 qui étaient gérés par diverses structures, communautés de communes, syndicats mixtes, départements,...” explique la conseillère régionale Martine Guibert. “La région Auvergne Rhône Alpes a souhaité repenser cette organisation pour plus de cohérence et de coordination, en s'appuyant désormais essentiellement sur les structures dont c’est le cœur de compétences, Parcs naturels et Conservatoires. L’intention est réellement d’amplifier l’action de la Région pour la préservation de la biodiversité.” Le transfert a été préparé en partenariat étroit avec Saint Flour Communauté. Martine Guibert et Christian Gendre ont été élus co-présidents le 12 décembre dernier par les membres du comité de pilotage du site. “Cela nous permet d’assurer la continuité du travail qui était déjà conduit en s’appuyant sur les élus et les acteurs de proximité” termine-t-elle.Assurer la continuité du travail Jérémy Nicot, qui assurait l’animation du site au sein de Saint Flour Communauté, a rejoint l’équipe du Parc et poursuivra son travail sur cet espace naturel qu’il connaît déjà très bien. “L’intérêt de ce site réside dans la mosaïque de paysages qui le compose” explique le naturaliste. “Forêts, falaises, mais aussi prairies, haies,... ils constituent des habitats pour plusieurs espèces d’oiseaux remarquables : le célèbre faucon pèlerin, le circaète Jean le Blanc qui ne se nourrit que de reptiles, ou encore l’aigle botté, rare rapace qui ne vit qu’en forêt, pour n’en citer que quelques-uns. Mon travail consiste à dialoguer avec les exploitants forestiers et agricoles pour adapter la gestion de ces lieux à la préservation des espèces qui y vivent tout en prenant en compte le développement économique du territoire. C’est un travail de fond qui est fait avec les acteurs locaux, et qui va se poursuivre.”  Classé en 2006, le site Natura 2000 des Gorges de la Truyère concerne 21 000 hectares et 17 communes côté Cantal, 16 000 hectares et 14 communes côté Aveyron.

Le site Natura 2000 des Gorges de la Truyère est désormais géré dans sa globalité par le Parc naturel régional de l’Aubr

Ils sont maintenant 3, sur l’Aubrac, à exercer le drôle de métier de piégeur de campagnols. Après Laurent Felgines, embauché par la CUMA de Sainte Geneviève/Cantoin fin 2022, pour intervenir sur les prairies d’une vingtaine d’agriculteurs, il y a maintenant Aurélie Rondreux qui intervient pour une vingtaine d’éleveurs de la CUMA d’Alpuech-La Terrisse et une troisième personne qui commencera à travailler à mi-temps pour la CUMA Soulages/Montpeyroux en janvier. “Depuis longtemps le Parc travaille avec les éleveurs pour trouver une alternative à l’utilisation des raticides. Notre méthode de lutte exclut l’utilisation du ratron et minimise le recours au PH3 contre les taupes, le piégeage se montrant réellement efficace à la fois contre les campagnols et contre les taupes” explique Ugolin Bourbon-Denis, chargé de mission agro-environnement au Parc naturel de l’Aubrac.“En s’inspirant des méthodes utilisées par des piégeurs de campagnols qui travaillent autour de Volvic, nous avons monté un programme d’expérimentation où le piégeur est salarié d’une CUMA et où son action est coordonnée avec la surveillance des éleveurs.” D’abord soutenu par des aides publiques de la région Occitanie, le Fonds de mutualisation sanitaire (FMSE) prendra le relais dès l’an prochain et de manière pérennisée, grâce à un partenariat avec la FREDON Occitanie et la FDGDON Aveyron. “Il y a eu une très bonne écoute entre tous les partenaires” souligne Johan Bouges, son président. “Nous avons bâti ensemble ce mode de financement durable et réplicable ailleurs”. Une très bonne écoute entre les partenaires“A Sainte Geneviève, nous constatons que l’intervention du piégeur depuis 2 ans est efficace” raconte Olivier Planques, président de la CUMA. “On voit que nos parcelles ont beaucoup moins de tumulus de terre que celles des villages voisins”. Les populations de campagnols étant limitées en 2024, le piégeur s’est concentré sur les taupes, qui creusent les galeries dans lesquelles le campagnol s’installe. L’observation collective faite par les éleveurs et le Parc a identifié plusieurs foyers de reprise de campagnols cette fin d’année, sur lesquels le piégeur est intervenu rapidement, avant que le nombre de rats ne soit trop important. Fort de cette première expérience, le Parc a obtenu l’aide du Fonds vert de l’État et de l’Agence de l’eau Adour Garonne pour pouvoir accompagner d’autres CUMA et réaliser les investissements de lancement : pièges, équipements, formations,... “En 2022, Alpuech et La Terrisse avait été à l’épicentre d’une très forte pullulation de campagnols qui s’était ajoutée à une forte sécheresse. Les conséquences ont été catastrophiques pour nos fermes” raconte Lionel Viguier, président de la CUMA locale. “Ce n’était pas la première pullulation, mais aujourd’hui, elles sont plus fréquentes. Dans le temps, les exploitations étaient plus petites et il y avait toujours quelqu’un pour piéger régulièrement les rats et les taupes.” “Moi je n’y connaissais rien ! Ça m’a fait marrer au début d’expliquer que j’étais piégeuse de campagnols” raconte Aurélie qui a pris ce poste début octobre. “Je voulais travailler dans le monde agricole. Et à cette place, je peux à la fois travailler en collectif, avec les agriculteurs, et sur une problématique environnementale. Les deux sont essentiels pour moi. Je suis autonome, je m’organise, je coopère avec les éleveurs, c’est très valorisant.” poursuit-elle. “Laurent Felgines m'a transmis son savoir-faire, il reste mon mentor ! Puis, avec le Parc, nous sommes allés à Volvic. J’apprends le métier petit à petit, beaucoup d’observation, beaucoup d’écoute auprès des agriculteurs.

Lutte contre le campagnol : l’expérimentation de piégeage se déploie

Situé sur la commune de Recoules d’Aubrac, ce site naturel de près de 30 hectares est constitué d’un ensemble de prairies humides et tourbeuses dans lesquelles s’écoule le ruisseau des Roustières sur plus d’un kilomètre. Identifié comme site d’intérêt majeur dans la Charte du Parc naturel régional de l’Aubrac, il héberge plusieurs espèces protégées ou remarquables comme la ligulaire de Sibérie, le droséra à feuille ronde, ou encore le courlis cendré, le hibou des marais, le vanneau huppé et la bécassine des marais. Il est classé Espace naturel sensible prioritaire par le Conseil départemental de la Lozère et fait partie du site Natura 2000 de l’Aubrac lozérien.La tourbière des Roustières constitue l’aire d’alimentation en eau potable du villageCependant, entre 2016 et 2018, la tourbière avait subi des opérations de drainage et plusieurs incendies, perturbant le fonctionnement hydraulique de la zone humide et relâchant dans l’atmosphère une partie du carbone contenu dans la tourbe. “La tourbière des Roustières était un site bien préservé depuis toujours” relate Cloé Garrel, chargée de mission Eau au Parc. “En concertation avec les propriétaires, les éleveurs et nos partenaires, nous avons voulu engager plusieurs études pour faire un état des lieux écologique et hydrologique du site, pour voir si, avec le temps, le milieu s’était rééquilibré”. “C’est très important pour nous”, poursuit Eve Brezet, maire de Recoules d’Aubrac. “La tourbière des Roustières constitue l’aire d’alimentation en eau potable du village. Aujourd’hui, il nous faut être particulièrement attentifs à notre ressource en eau” insiste l’édile. Jeudi 21 novembre, le Parc a réuni une nouvelle fois les propriétaires et exploitants, les élus, le Conseil départemental de la Lozère et l’Agence de l'eau Adour Garonne pour faire un bilan des études qui ont été conduites entre 2020 et 2024 par le Conservatoire d'espaces naturels d'Occitanie et le bureau d'études SCOP Sagne : analyse détaillée de l'état du site, de la diversité des espèces et des milieux naturels rencontrés, de leurs dynamiques écologiques et hydrologiques. Et bonne nouvelle, la tourbière des Roustières est globalement en très bon état écologique aujourd'hui. Elle possède une zone cœur non exploitée, et une zone périphérique où les pratiques de fauche et de pâturage bovin y sont prépondérantes. En concertation avec les acteurs locaux, il a été convenu que les pratiques agricoles actuelles étaient à conserver, tout en poursuivant les suivis écologiques et les suivis des hauteurs d'eau. “Les éleveurs qui exploitent ces parcelles participent à l’équilibre de la tourbière” explique la technicienne. “Si ces pratiques ne changent pas, pas plus de fauche ni de pâturage, et pas moins non plus, c’est important, alors nous pourrons maintenir son bon état global et mesurer en même temps les effets des changements climatiques en cours.” La tourbière des Roustières sera désormais observée comme un site témoin de l’impact des changements climatiques sur les tourbières de l’Aubrac.

La tourbière des Roustières devient site témoin du changement climatique en Aubrac

C’est la cinquième année de ce travail conduit par le Parc naturel régional de l’Aubrac pour mesurer la quantité de d’herbe broutée par les cervidés. Depuis 2019, une trentaine “d’enclos/exclos” sont installés dans des prairies des vallées de Saint Chély d’Aubrac, Castelnau de Mandailles et Prades d’Aubrac. Ces installations très simples, 4 grilles de chantier disposées en carré au milieu de parcelles qui ne sont pas pâturées par des bovins, permettent de mesurer la quantité d’herbe qui pousse à l’intérieur et de la comparer à celle qui pousse autour, broutée par les cervidés.Dans les prairies, 30 % de perte de fourrage en moyenne“Maintenant que nous avons du recul sur 5 années de mesures, nous pouvons affirmer que les données récoltées sont significatives” explique Marieke Paardekooper, chargée de mission forêt au Parc. “La principale information que nous tirons de ce travail, c’est que la perte de fourrage due aux cervidés s’élève en moyenne à près de 30 %, résultat qui est relativement stable d’une année à l’autre.” Ces résultats ont été présentés aux partenaires de ce secteur, chasseurs, agriculteurs, maires ainsi qu’au secrétariat général de la préfecture qui conduit la concertation sur ce sujet.Enclos-exclos installés par le Parc naturel régional de l'AubracDans les forêts, l'observation démarreMais les forêts aussi peuvent pâtir d’un trop grand nombre de cervidés. Un second programme d’action mené par le Parc a permis de suivre une dizaine d’enclos/exclos disposés dans des forêts, autant en Aveyron, que dans le Cantal et la Lozère. Installés depuis 2021, il a fallu attendre 4 années pour laisser à la végétation le temps de bien évoluer avant de pouvoir conduire un tout premier protocole d’observation. “Nos données ne sont pas encore significatives, cependant une tendance semble se dessiner : ce seraient les arbustes (entre 0,5 et 3 mètres de haut) qui seraient le plus impactés. Les biches, cerfs et chevreuils raffolent des bourgeons tendres, frottent leurs bois sur de jeunes tronc jusqu’à les casser,…” Un impact certain pour les exploitants forestiers qui constatent que les forêts se régénèrent plus difficilement et que leurs plantations ont du mal à se développer correctement.« L’action du Parc est essentielle” explique Christian Malavieille, président de l’Association des communes forestières de la Lozère. “Le Parc permet d’abord de produire des mesures objectives et localisées pour mieux comprendre la problématique. Il opère également un suivi dans le temps de cet équilibre cervidés/forêt. Mais surtout, sur un sujet habituellement très passionnel, il permet d’engager un dialogue entre forestiers, agriculteurs et chasseurs sur des bases objectives”. Ces observations seront reconduites tous les 4 ans avant d’aboutir à des résultats consolidés.

Quels impacts ont les cervidés sur les prairies et les forêts ?

“C’est un travail engagé dès la création du Parc qui aboutit aujourd’hui” explique Nicolas Leblois, chargé de mission Patrimoine bâti et paysages au Parc.“Le sujet de la préservation des paysages de l’Aubrac avait clairement été identifié dans la Charte du Parc comme action prioritaire de notre projet de territoire. Ce patrimoine paysager concourt très fortement à la notoriété de l’Aubrac. Et alors qu’il peut sembler comme “hors du temps”, il évolue parfois insidieusement : urbanisation, nouvelles infrastructures, disparition de haies ou de murets,…”En 2019, une première série de plus de 200 clichés avait été faite pour servir de base à un travail de sélection en concertation avec les habitants du territoire. Le Parc avait conduit plusieurs permanences et réunions locales à Fournels, Chaudes Aigues, La Canourgue, Saint Amans des Côts ou encore Argences en Aubrac… Le travail a également été partagé avec des partenaires, CAUE des 3 départements, UDAP et DREAL.Il s’agissait de faire une sélection qui balaie une grande diversité de thèmes à observer : des espaces naturels, agro-pastoraux, des centres bourgs, mais aussi des lotissements, des zones artisanales… Cela a abouti à 61 points de vue qui seront désormais pris en photo tous les 2 ans, toujours à la même saison.Désormais, ces clichés sont accessibles à tous sur internet, géolocalisés et comparables.“Chacun peut jouer au jeu des 7 différences” s’amuse Nicolas Leblois. “Mais c’est un outil surtout très intéressant pour analyser les évolutions de nos paysages. Pour un élu, ou toute personne qui porte un projet d’aménagement, de construction,… cela permet d’observer quelle est l’évolution de tel ou tel type d’environnement similaire au sien. Cela sensibilise à la préservation de nos paysages quotidiens. Cet observatoire pourra aussi être facilement utilisable auprès d’un public d’enfants et d’étudiants, nous sommes en train de le décliner en jeu éducatif.”Un appel aux cartes postales anciennesPour enrichir encore cet observatoire, le Parc lance un “appel à cartes postales anciennes”. Si des particuliers ont des clichés qui correspondent aux mêmes points de vue que ceux de l’observatoire des paysages de l’Aubrac, qu’ils n’hésitent pas à les faire parvenir au Parc par mail : <a href="mailto:nicolas.leblois@parc-naturel-aubrac.fr" target="_blank">nicolas.leblois@parc-naturel-aubrac.fr</a>

Un Observatoire photographique des paysages de l’Aubrac est créé

L’année dernière, des élèves de l’Aubrac étaient partis dans ces deux Parcs de la région Occitanie. Ces échanges permettent avant tout de découvrir un autre territoire de Parc et d’appréhender les enjeux autour de thématiques transversales que sont l’eau, la biodiversité et l’énergie.Ainsi, la classe de CM2 de l’école de St Pierre dels Forcats et la classe de CM1 de l’école de Gruissan ont été accueillis au cours de ce mois d’octobre au domaine du Ventouzet sur la commune de Peyre en Aubrac pour des séjours sur mesure où l’eau était à l’honneur depuis les zones humides et les tourbières en passant par les lacs et les rivières jusqu’à l’usage quotidien qu’il soit personnel ou professionnel avec la visite de la fromagerie jeune montagne et d’une exploitation agricole.Des temps riches de connaissances, d’émerveillements et de partages qui resteront dans les mémoires et permettront de contribuer à accompagner ces enfants dans leur vie de citoyen.

Des élèves des Parcs des Pyrénées catalanes et de la Narbonnaise ont été accueillis sur l'Aubrac

C’est le montant total des “Mesures agro-environnementales et climatiques” engagées pour 5 ans pour près de 115 exploitations situées dans les zones <a href="https://www.parc-naturel-aubrac.fr/en-action/natura-2000/" target="_blank">Natura 2000 du Parc</a> : celles des Gorges de la Truyère, de la Haute vallée du Lot, du plateau central de l’Aubrac aveyronnais, et de l’Aubrac lozérien gérée par la Communauté de Communes des Hautes Terres de l’Aubrac.Ces mesures permettent d’accompagner les éleveurs qui s’engagent volontairement dans le maintien ou le développement de pratiques combinant performance économique et performance environnementale.Pour une durée de 5 années, un contrat est passé avec chaque exploitation, adapté à chaque situation et basé sur un diagnostic écologique et agricole. Le soutien représente en moyenne 3 000 € par an et par exploitation.Avec le soutien de l'Agence de l'Eau Adour-Garonne“Pour mettre en œuvre ce dispositif, nous disposions en 2023 de crédits insuffisants pour répondre à la demande des agriculteurs concernés” explique Olivier Guiard, directeur du Parc. “En plus de l’enjeu environnemental, il y a un enjeu eau. En effet, des prairies humides consciencieusement exploitées en amont sont nécessaires pour assurer un bon état des cours d’eau en aval. Ainsi, l’Agence de l’Eau Adour-Garonne a souhaité apporter le financement complémentaire pour ne laisser aucun agriculteur sans réponse. Cela nous a permis de poursuivre la mise en œuvre de ces mesures en 2024 pour une soixantaine d’exploitations supplémentaires, auxquelles viendront s’ajouter encore une cinquantaine en 2025.”L’autre nouveauté de ce dispositif est la proposition de plusieurs formations spécifiquement destinées à optimiser la gestion de ces zones à enjeux. Organisées par les Chambres d’Agriculture de l’Aveyron et de la Lozère, elles vont par exemple permettre aux exploitants de mieux interpréter la diversité floristique de leurs parcelles pour ajuster leurs pratiques et optimiser leur production de fourrage (quantité, qualité, précocité ou résistance,…), ou bien de mieux exploiter une zone humide, ou encore de mieux identifier le lien entre utilisation de produits anti-parasitaires et production fourragère. Des formations pointues et innovantes pour renforcer la résilience de leurs systèmes d’exploitation et des ressources naturelles.

2,1 millions d’euros pour les pratiques d’élevage performantes pour l'environnement et la qualité de l’eau

Des hautes terres d’Aubrac aux garrigues du Languedoc, le chemin de Saint Guilhem est un itinéraire de plus en plus attractif.Route de pèlerinage jalonnée de croix depuis le Moyen-âge, antique voie de transhumance, voie commerciale dans l’Antiquité, il mène à la rencontre d’un patrimoine architectural varié et de sites naturels prestigieux. Départ Aumont-Aubrac en Lozère. Arrivée à Saint Guilhem le Désert dans l’Hérault. 300 km de bonheur à se mettre sous les semelles !   Une invitation à faire une pauseC’est pour mettre en valeur cet itinéraire, moins connu que le chemin de Saint Jacques, que le Parc naturel régional de l’Aubrac a fait installer mercredi 2 octobre dernier un ensemble de mobilier à la fois contemporain et design, intégré le mieux possible dans l’environnement du site choisi, un magnifique belvédère à proximité de la croix de Bioulac, sur la commune de Trélans. “D’ici, on a une vue panoramique qui va du Mont Lozère aux Monts de l’Aubrac” décrit Laurent Joyeux, chargé de mission Culture au Parc. “Cette portion de chemin descend depuis la croix de la Rode jusqu’à La Canourgue. Quand on fait une pause ici, on distingue presque tout le chemin qui nous attend. De plus, c’est à proximité du village, facile d’accès pour les habitants pour une petite balade dominicale”.“Nous avons choisi de créer du mobilier très simple, qui s’intègre complètement dans cet environnement” explique Amaury Poudray, le designer. “Nous avons utilisé du bois de châtaignier qui vient de Lozère. La plateforme est ajustée sur la forme de l’amas de basalte qui se trouvait déjà là. Quelques blocs viendront soutenir les mobiliers. La végétation reprendra le dessus. Et c’est tout. J’ai voulu créer une invitation à faire une pause, à s’arrêter pour regarder au loin, le paysage, le ciel,…”Ces aménagements, installés par l’entreprise Bois&amp;Via, sont le fruit d’une résidence d’artiste conduite par l’Association des Parcs naturels régionaux du Massif central avec le soutien financier de l’Agence nationale de la cohésion des territoires.

Mettre en valeur le chemin de Saint Guilhem

En Aubrac, à la fin des étés plus secs que les autres, lorsque les températures élevées et le manque d’eau ont brûlé l’herbe des parcelles, les feuilles de frênes sont traditionnellement données aux vaches pour compléter leur alimentation et retarder autant que possible l’utilisation du foin gardé pour l’hiver. Le frêne est cependant menacé par la chalarose, champignon qui provoque le dépérissement des arbres et se propage rapidement. Ainsi, un programme d’action du Parc destiné à favoriser la résilience des prairies de l’Aubrac possède un volet sur la recherche de solutions alternatives au frêne pour compléter l’alimentation des troupeaux en période de sécheresse. Mercredi 18 septembre, un groupe de techniciens des Parcs naturels régionaux de l’Aubrac et des Volcans d’Auvergne, du Parc national des Cévennes, du Copage Lozère, de la Mission Haie du Cantal et du Lycée agricole de Bonnefont en Haute Loire, ont effectué un voyage d’étude à l’INRAE de Lusignan en Nouvelle Aquitaine. Sur ce site, une ferme laitière de 72 vaches expérimente plusieurs systèmes fourragers, notamment les feuilles d’arbres, en complémentation de leur alimentation.Un "trognoscope" de 52 essences d'arbres différentesLe site a déployé depuis 2014 un “trognoscope”, une plantation de 52 espèces d’arbres et arbustes taillés en “trognes”, c’est-à-dire étêtés pour forcer la production de branches et de feuilles à hauteur de vache. Les responsables du site évaluent, pour chaque espèce, l’appétence des feuilles pour le troupeau et leurs valeurs nutritionnelles (digestibilité, taux de matières azotées, de tanins et oligo-éléments). Ainsi que la capacité des espèces à supporter, une fois par an, une taille en trogne : 50 cm du sol, à 80 cm, ou en plesse, lorsque le tronc est entaillé et couché au sol pour créer des repousses verticales.Les espèces préférées de ces vaches laitières se révèlent être le murier blanc et l’orme lutèce (résistant à la graphiose). Le premier n’est pas adapté au climat de l’Aubrac, mais l’orme pourrait être testé. La race Aubrac, plus rustique que celles élevées sur la station expérimentale de Lusignan, pourrait probablement se satisfaire d’autres essences. Parmi les plus riches et les plus digestes, on retrouve le merisier, l’aulne, le saule marsault, le châtaignier ou le tilleul. Dans le système de l’INRAE, les vaches pâturent directement, à leur hauteur, les arbres têtards. Chaque vache va donc se servir suivant ses besoins, et cela épargne à l’éleveur la taille en vert de l’arbre. Par contre, la haie doit être protégée du troupeau jusqu’en juillet, pour ne pas pénaliser sa croissance.Expérimenter l'utilisation de haie fourragère en AubracLe Parc souhaite expérimenter plusieurs espèces d’arbres fourrager en Aubrac pour tester leur facilité de mise en œuvre pour les éleveurs et leur appétence pour les vaches Aubrac. Si des éleveurs sont intéressés pour être accompagnés, techniquement et financièrement pour la plantation d’une haie fourragère, ils peuvent contacter <a href="mailto:ugolin.bourbon-denis@parc-naturel-aubrac.fr" target="_blank">Ugolin Bourbon-Denis, chargé de mission Agro-environnement au Parc</a>, <a href="http://tel:+33757684868" target="_blank">07 57 68 48 68</a>.Photo INRAE FERLUS

Des haies fourragères pour compléter l’alimentation des vaches

L’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture, la FAO, organise en 2026 une année internationale du pastoralisme.En écho, le réseau pastoral Auvergne-Rhône-Alpes et le SIDAM ont sollicité tous les acteurs du pastoralisme, dont les Parcs du Massif central, pour animer un stand dédié.Le Parc de l’Aubrac y sera représenté vendredi 4 octobre avec une présentation du travail conduit sur :<ul>	<li>    la résilience des prairies,</li>	<li>    l’expérimentation de lutte par piégeage contre le campagnol terrestre</li>	<li>    et la valorisation des arbres fourragers.</li></ul>Conférence des Parcs et les partenaires sur le pastoralismeLa conférence débutera par la projection du film Éleveurs d’Horizon réalisé par l’Association des Parcs du Massif central. Il propose une vision approfondie du pastoralisme à travers le témoignage d’André Valadier, éleveur à la retraite et ancien Président du Parc naturel régional de l’Aubrac, et de 9 éleveurs et éleveuses des Parcs naturels du Massif central, dont les témoignages permettent d’aborder différents thèmes liés au métier d’éleveurs tels que l’installation ou la reprise d’une exploitation, la gestion des pâturages, l’utilisation des prairies naturelles, l’adaptation au changement climatique, l’interaction avec d’autres acteurs du territoire, la conjugaison des pratiques ancestrales avec les techniques modernes…Le film sera suivi de 3 tables rondes où Parcs, éleveurs et partenaires parleront des actions mises en oeuvre sur leur territoire pour un pastoralisme résilient : résilience climatique des prairies naturelles, valorisation des ligneux, démarches collectives pour lutter contre le campagnol et gérer le foncier pastoral, etc.<ul>	<li>    Les prairies naturelles, un atout face au changement climatique</li>	<li>    Les ligneux, des ressources précieuses pour assurer l’autonomie</li>	<li>    fourragère</li>	<li>    L’approche collective, fondement d’un pastoralisme résilient</li></ul>

Résilience et pastoralisme : Les Parcs au Sommet de l'Élevage

Avec l’automne qui arrive, les forêts de l’Aubrac se parent de leurs plus belles couleurs, les champignons laissent pointer leurs chapeaux et les cerfs, en rut, entament leur brame. Les randonneurs, VTTistes, photographes… vont profiter de cette saison magique. En même temps, les forestiers et les agriculteurs travaillent dans ces espaces naturels et les chasseurs démarrent leur saison. Cette “multifonctionnalité” des espaces est bien connue des acteurs locaux. A l’invitation du Parc naturel régional de l’Aubrac, plusieurs d’entre eux s’étaient donné RDV jeudi 12 septembre près de la croix des 3 évêques, point de jonction de la Lozère, du Cantal et de l’Aveyron. Leur crédo : “On va s’aimer”, la chanson populaire de Gilbert Montagné est détournée pour venir illustrer avec humour l’un des deux nouveaux messages de la campagne de sensibilisation “Quand on arrive en Parc”. Marcheurs, chasseurs... Partageons la nature“Le Parc est un territoire classé, reconnu pour ses richesses naturelles, culturelles, paysagères...  Mais ce n’est pas un sanctuaire, il est habité, il est facile d’accès pour tous ceux qui viennent profiter de ces grands espaces. Cela nous donne une responsabilité partagée de préservation” introduit Marc Guibert, vice-président du Parc. “Ma commune, Condom d’Aubrac, c’est 320 hectares de montagne, de forêts, de pâtures…” explique madame le maire, Geneviève Gasq-Barès, “la multifonctionnalité des espaces naturels c’est fondamental pour nous. Les gens ont envie de venir, de se ressourcer dans ces grands espaces qui sont utilisés de multiples manières.” Nicolas Cayssiols et Christophe Rieutort, des Fédérations de chasse de l’Aveyron et de la Lozère sont clairs “Tout le monde peut se promener en forêt, même en cette saison, c’est à nous, chasseurs, de faire attention. C’est la consigne que nous faisons passer dans nos rangs.” “Depuis 1 an, nous travaillons avec de nombreuses associations de sports de pleine nature”, poursuit l’aveyronnais. “Les parcours de leurs sorties sont transmis aux sociétés de chasse qui s’adaptent en fonction. Les gens se rencontrent plus et ça se passe très bien”. “Les espaces naturels sont tous privés, communaux ou sectionaux. Il faut avoir conscience de cela. Quand on s’y promène, il est demandé de rester sur les sentiers et de bien refermer les clôtures de parcelles.” précise Gonzalo Diaz, accompagnateur en montagne. “A l’Office national des forêts, nous faisons aussi de la sensibilisation. Quand on connaît mieux la nature, on peut mieux la préserver” conclut Hermann Myly, de l’ONF Lozère.Restez à distance des animaux sauvagesDeuxième message important, “laissez-nous bramer !” en clin d'œil à la chanson de Gold. “L’an passé, en même temps que nous comptions les cerfs, nous avons dénombré 70 faisceaux lumineux dans les forêts” raconte Nicolas Cayssiols. “Il est interdit d’éclairer des animaux sauvages la nuit” rappelle Cédric Giral, chef de service de l’Office français de la biodiversité en Lozère. “Les cerfs, comme tous les autres animaux, ont besoin de quiétude, surtout la nuit. Entrer dans les forêts, s’approcher des animaux avec des lampes torches, ou des phares de voiture, a des impacts sur leur comportement.” “Venez au bord des routes, éteignez les lumières, la sono, et profitez du spectacle ! En restant loin, sur un point surplombant les vallées, on entend très bien le brame du cerf” invite, enthousiaste, Geneviève Gasq-Barès.

Profiter, et préserver, l’automne en Aubrac

Les Parcs naturels régionaux ont pour vocation d’asseoir un développement économique et social du territoire, tout en préservant et valorisant le patrimoine naturel, culturel et paysager. La richesse des Parcs réside dans la transversalité dont ils font preuve, en intégrant les enjeux de biodiversité à leurs projets de territoire.La création du Parc naturel régional de l'Aubrac est l’aboutissement d’une large concertation engagée depuis 2002 avec l’ensemble des acteurs du territoire. Le massif de l’Aubrac a été classé Parc naturel régional par décret du 1er ministre le 23 mai 2018. Il rassemble 64 communes classées et 14 communes partenaires à cheval sur les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie, et sur les départements de l’Aveyron, du Cantal et de la Lozère.

Parc naturel régional de l'Aubrac

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