Le Château Neuf (privé)

Les foires de Marthon existaient depuis le Moyen Âge. À la fin du XIXe siècle, elles avaient lieu le 21 de chaque mois et elles étaient très importantes. Sur la place se trouvaient deux bascules pour peser les marchandises et les bêtes. Elles ont été vendues dans les années 1980. Un travail, structure en bois permettant de maintenir les animaux lors de l’intervention du maréchal ferrant, prenait également place sur le Champ de foire.
Le Château-Neuf est une imposante demeure située en bordure de la route de Nontron, à la sortie est du bourg de Marthon.
À l’origine, la construction du château fut l’œuvre de Hubert de La Rochefoucauld, seigneur de Marthon. Il fit bâtir le « château neuf » dans les années 1560 en remplacement du vieux château roman qui avait été incendié et endommagé par les Anglais au cours de la guerre de Cent Ans, en 1347. Ce bâtiment de la seconde Renaissance française demeura inachevé en raison du décès du commanditaire en 1566.
Par la suite, les propriétaires successifs réalisèrent quelques travaux d’entretien, sans commune mesure toutefois avec les restaurations exécutées dans les années 1900-1910 par le député Maurice Étienne Raynaud (Marthon 1860 – Paris 1927). Ce natif de Marthon fut député radical de la Charente de 1906 à 1924, mais aussi ministre de l’Agriculture en 1910-1911, puis en 1913-1914 et enfin ministre des Colonies quelques mois en 1914.
Avant cette intervention, la façade sud était surmontée d’une galerie en bois soulignée par un entablement de pierre et des gargouilles formant consoles. Cette façade s’achevait à gauche de l’escalier d’honneur. Le projet Renaissance, suspendu à la mort de Hubert de La Rochefoucauld, prévoyait probablement de placer l’escalier au centre de la façade pour obtenir une parfaite symétrie. C’est précisément le prolongement de la façade, à gauche de l’escalier d’honneur, que fit réaliser le député Raynaud dans les années 1900-1910.
La loggia polyvalente, coiffée d’une couple à lanternon et située au-dessus du perron qui abrite l’escalier d’honneur, est également un ajout du début du XXe siècle, comme la toiture à quatre pans. Pour éclairer les combles, cette toiture fut dotée de lucarnes placées dans l’alignement des baies de la façade.
La façade sud est rythmée par les nombreuses baies à meneau et traverse, encadrées de colonnes ioniques. Le quadrillage de cette façade, créé par la superposition des baies, formant des lignes verticales, par la corniche séparant les deux niveaux et l’entablement qui souligne le toit tout en constituant des lignes horizontales, est une des particularités architecturales du style Renaissance à la Française. Toutefois, on parle plutôt de style éclectique pour le Château-Neuf, tant les remaniements du XXe siècle furent nombreux et décisifs pour l’aspect général de la demeure.