Musée des Miss
LIEU
Comment un petit village de la haute vallée du Verdon peut-il avoir un lien avec les Miss France ?
Cette histoire longue et singulière implique des personnages atypiques, dans un lieu insolite. Pierre BONNET, gardien de la mémoire, a reconstitué avec passion ces épisodes sulfureux. En résumé, l'histoire commence en 1940 avec Léoncie CALLET, la mère de Jean RAIBAUT. À cette époque, elle avait déjà exploité 17 commerces entre Grasse et Cannes. Animée par une grande mobilité, elle ressentait le besoin de se déplacer. De façon rocambolesque, elle s'est installée à Villars-Colmars avec ses enfants.
L'un de ces enfants, Jean RAIBAUT, après l'école communale, part en Suisse dans une université religieuse adventiste (c'était gratuit) pour devenir missionnaire volontaire, chargé de propager la foi. Doté d'une âme de saltimbanque et d'artiste, dès qu'il en a l'opportunité, il rejoint Marseille à la recherche de petits rôles au sein des théâtres et autres lieux. Il finance une école de musique en vendant un abonnement d'un magazine de santé pour une année. Par la suite, il part en Afrique du Nord dans l'espoir de gagner largement sa vie. Après plusieurs tentatives infructueuses en tant qu'animateur à Radio Tunis et chanteur, il retourne à Marseille au bout de 6 mois.
En 1950, il fonde le comité Miss France avec pour siège social « Allée des jardins à Villars-Colmars », dans un simple cabanon en planches ! Cependant, il doit faire face à un obstacle majeur, le comité officiel existant déjà (celui de Geneviève de FONTENAY). Après une collaboration suivie d'une séparation avec ce dernier, tous deux ayant des personnalités fortes, des procès interminables s'ensuivent pour faire reconnaître son propre comité comme officiel. Pendant quelques années, deux Miss France coexistent, jusqu'à ce que la justice décide finalement que « Sans éléments probants, le comité Miss France tombe dans le domaine public ».
En 1953, lors d'un séjour à Villars-Colmars, il décide d'organiser l'élection de Miss Haut-Verdon en aménageant une écurie en lieu de cérémonie. Ce fut un succès retentissant ! Par la suite, il repart immédiatement pour des galas en Europe sous son nom d'artiste « Charly ». Ce besoin de mouvement le pousse à se rendre aux États-Unis, pays de démesure, où son spectacle remporte un succès éclatant, au point qu'il est impliqué dans l'élection de Miss Europe en Turquie. En 1988, atteint de maladie, il doit mettre fin aux galas des Miss. En 2000, dans son jardin, il construit un petit espace pour conserver et protéger ses archives, dans le but d'en faire un lieu artistique national et international dédié à la beauté et à l'élégance, accessible aux professionnels. Il vit dans son monde en créant cette fondation.
N'étant plus ouvert au public depuis quelques années, la municipalité a souhaité ouvrir ce lieu particulier aux habitants locaux et aux visiteurs, avec son histoire atypique et tout aussi captivante. Les participants ont été surpris de découvrir qu'au-delà des panneaux « Miss France », une histoire riche en événements incroyables se cachait, comme si les personnages sortaient tout droit d'un roman de fiction.