AMENAGEMENT DE NOTRE FORET

Plan d’aménagement de la forêt de Vercel

 

30% du territoire  de la commune,  soit 980 hectares est occupé par la forêt communale, domaniale et privée.

La forêt de Vercel est propriété communale depuis  la révolution de 1789 sauf pour le canton du Chanois attribué à Vercel par le décret en date du 13 août 1962 suite à la dissolution de la commune de  La Villedieu. En compensation de ses 33 hectares, la commune dut apposer le nom de Villedieu à Vercel et accepter de conserver et gérer les archives de ce village disparu.

Elle s’étend sur près de 500 hectares  (483, 57 hectares) tout autour du village et se compose de sept massifs divisés en 51 parcelles numérotées de façon bien distincte :

  • Le canton de la Levrotte, du Viard et du Colombier : parcelles 37 à 51.
  • Le canton de la Léchère : parcelles18 à 25.
  • Le canton des Suchaux : parcelles 14 à 17.
  • Le canton de Sur le mont : parcelle 13.
  • Le canton du Bois de notre dame et Bois du fort : parcelles 7 à 12 et 36.
  • Le canton des Anglards et de la Fosse : parcelles 1 à 6 et 26 à 32.
  • Le canton du Chanois : parcelles 33 à 35.

Plan

La forêt se situe  dans la région IFN (Inventaire Forestier National) du «  premier plateau du Jura ».

Elle est située entre 6oom et 820m d’altitude.

Les parties extrêmes sont à 600m au nord des Anglards et à 827 m à la Léchère.

A de rares exceptions près (bois du fort, la fosse), les pentes sont assez douces.

On ne trouve des parties planes qu’au bois des Anglards et au Chanois.

La forêt de Vercel se caractérise par un sol calcaire recouvert d’une couche plus ou moins épaisse en limon, ce qui est favorable à la production de résineux (sapins et épicéas) et de feuillus (hêtres et feuillus divers : érable sycomore, merisier alisier torminal)

Certaines zones sont favorables au chêne sessile.

Comme toutes les forêts du secteur, elle bénéficie d’un  climat de type continental à tendance océanique qui se caractérise par une température annuelle moyenne de 8,5° avec la présence de gelées tardives et précoces, des précipitations moyennes de 1500 mm  par an et une saison estivale pouvant être très sèche.

Cette forêt a un bon potentiel mais le climat  est un facteur  limitant à la production de certaines essences.

Mis à part la cession amiable pour le bois de chauffage pratiquée par quelques habitants et la chasse, la forêt ne connaît pas d’enjeux sociaux importants.

La fréquentation y est essentiellement locale et concerne les activités traditionnelles de promenade, cueillette et chasse.

La forêt de Vercel dispose de plusieurs spécificités :

  • une aulnaie (parcelles 29 à 31)
  • la présence de vestiges archéologiques : ancien fort et ancienne construction en pierres (parcelles 24)
  • vallon et ruisseau d’Eysson
  • la présence d’un site classé avec la chapelle de Notre Dame des Malades et son tilleul séculaire classé arbre remarquable.
  • Une corniche calcaire (parcelle1 et 2)
  • Une implantation sur les versants entourant la commune qui lui confère un impact paysager non négligeable.

La forêt de Vercel est composée de 2/3 de feuillus et 1/ 3 de résineux :

  • 56% de hêtres
  • 6% de chênes
  • 4% d’autres feuillus
  • 25% de sapins pectinés
  • 8% d’épicéas
  • 1% d’autres résineux.

Le bois de chauffage représente 2000 stères par an et un lot de chasse rapporte environ 145€.

3  Plan d’aménagement de la forêt à l’horizon 2035

L’ONF rédige le plan de gestion des forêts pour une période de 20 ans.

Le dernier ayant été élaboré en 1995 sous la municipalité de Georges Gruillot et approuvé en 1998, il fallait donc en cette année 2015 revoir l’ensemble du territoire pour se projeter vers l’objectif 2035.

En avril dernier, l’étude a commencé sous l’égide de Xavier Garcia (technicien forestier en charge de la révision de l’aménagement forestier), Marc Chalvin (agent patrimonial en charge de la forêt de Vercel ) et Franck Morlat (responsable de l’unité territorial de Sancey- Valdahon) .

Après plusieurs réunions dont une publique et une sortie sur le terrain, le conseil municipal a voté le nouveau plan d’aménagement.

Bilan de la gestion passée :

Dans l’aménagement précédent, il était prévu :

  • la conversion en futaie régulière de 430,16 ha et en futaie jardinée par pieds d’arbre pour 53,22ha.

–    3 400m3 de récolte par an.

L’objectif a été atteint concernant le volume récolté.

La tempête de 1999 ayant fait chuté le cours du bois, les recettes sont moins importantes que prévues mais s’élèvent tout de même à 98 761€ par an.

Programme d’action retenu pour la période 2016-2035

  • Récolte de 2979m3/an avec :
  • 885m3 /an de grume résineuse
  • 863m3 /an de grume feuillue
  • 1044m3 /an de bois de chauffage (houppier)
  • 187m3 /an de trituration résineuse sans valeur marchande .

Considérations forestières

L’année 2015 a été pour la forêt de Vercel une date importante. Le conseil municipal a en effet approuvé  le plan de gestion pour la période 2016 à-2035.

Pour le non initié, l’évocation d’une date aussi éloignée semble utopique voir peu réaliste, mais n’oublions pas que 20 ans comparé à la vie  d’un arbre, ce n’est que quelques secondes dans la minute. La gestion de la forêt nécessite une cohérence sur le long terme si l’on veut récolter le fruit du travail fourni. Pour illustrer ce propos comparons un grain de blé semé en avril, nous récolterons l’épi produit dans le courant de juillet alors que la semence de hêtre ou d’épicéa qui germera la même année permettra de récolter de jeunes arbres aux environs de 2045. Quant aux belles grumes qui font la fierté de la commune, leur récolte attendra 2115 dans le meilleur des cas.

Voyons maintenant les grandes orientations de ce nouveau document, les évolutions par rapport à la gestion de la période précédente.

La récolte

Elle restera sur le même ordre de grandeur, environ 3000 M3 par an .Les différents calculs de production  et l’inventaire comparatif fait par l’ONF nous confirment que la production calculée en 1995 était exacte et que la récolte des 20 dernières années n’a pas entamé le capital bois de la forêt communale .Il est donc nécessaire de prélever l’accroissement constaté  pour lui conserver  jeunesse et vitalité.

Concernant les essences, les proportions n’ont pas évolué depuis 50 ans : un tiers de résineux (essentiellement du sapin) deux tiers de feuillus ( avec surtout du hêtre mais aussi chêne ,érable ou  merisier).

Priorité au sapin

Compte tenu de la demande de la filière bois mais aussi des prospectives d’utilisation du matériau bois, le conseil municipal a souhaité faire évoluer la forêt vers plus de résineux. C’est en effet ces produits qui sont les plus rémunérateurs pour la commune .Ils constituent également pour le réchauffement climatique un choix raisonné, car à la différence d’un feuillus qui pour moitié est destiné au chauffage, le bois des résineux sera en totalité utilisé par les scieries, fixant ainsi pour longtemps le carbone stocké.

Ce changement sera progressif, car dame nature est là pour reprendre ses droits et il n’est pas question de remettre en cause les peuplements en croissance .Au 18ème et 19ème siècle ,pour répondre aux besoins de bois de chauffage, les villageois ont fait reculer le sapin plus haut dans les montagnes. Aujourd’hui malgré le réchauffement climatique, le sapin envahit naturellement la forêt de hêtres .Il suffit d’accompagner ce retour pour répondre à cette décision. Certains s’étonneront de ce changement mais il est vrai qu’en 1995 l’embellie momentanée du prix du hêtre ne militait pas pour une telle décision. Cette hausse ne dura malheureusement que 4 ou 5 ans sans grande chance de retour  .Les besoins dans l’ameublement et l’industrie de notre populaire fayard reculent un peu plus chaque jour  et les utilisations novatrices du hêtre sont des espoirs sans cesse déçus. Il est  par contre raisonnable d’espérer que la mise en œuvre du bois de résineux dans la construction a de beaux jours devant elle. La commune de Vercel répondra ainsi au mieux à la demande nationale concernant les sciages résineux.

La futaie jardinée

Une autre évolution mérite une explication. Il s’agit de la transition d’une forêt régulière où les arbres d’une même parcelle ont sensiblement les mêmes dimensions vers une forêt irrégulière ou jardinée. Cette manière de cultiver la forêt, traditionnellement pratiquée en zone de montagne répond à un besoin de constance dans le paysage. Fini les coupes blanches ou les vieilles futaies. Toutes les générations d’arbres cohabitent ou plutôt cohabiteront à l’avenir sur la même parcelle.

Cette évolution voulue par vos élus et initiée dans le plan d’aménagement correspond à une tendance générale de la forêt franc comtoise. La tempête de 1999 a mis en évidence la fragilité de nos hautes futaies, c’est donc un principe de précaution que d’essayer de faire une forêt plus résistante aux aléas climatiques, plus résiliente aussi grâce à une biodiversité, sentinelle de la gestion durable. Nous rejoignons ainsi les défis du changement climatique si compliqué à intégrer avec des arbres qui vivent un siècle. Votre attachement à votre patrimoine forestier n’apprécie pas les bouleversements  produits par les mises en régénération, la futaie jardinée par contre donne l’illusion d’une forêt naturelle, le mélange d’essences accentue encore plus cette impression de nature originelle,  et par chance le hêtre et le sapin qui croissent si bien dans nos contrées s’accommodent pleinement de cette sylviculture.

Voici brossé le guide de votre forêt de demain, le reste n’est que chiffres. Pour conclure, n’oublions surtout pas que l’héritage de nos aînés doit répondre aux 3 grands objectifs voulus par l’Etat : assurer la production de bois, mais aussi préserver la fonction sociale par l’agrément de nos paysages, de nos randonnées ou de nos cueillettes .Elle doit être aussi un refuge de nature et de diversité biologique si importante dans notre monde moderne.

La responsabilité et l’engagement de notre communauté dans la préservation de ce bien commun  permettra de transmettre à nos enfants ce patrimoine naturel dont personne aujourd’hui n’ignore l’inestimable  valeur.