L'Eglise Saint Hyppolite de Plaizac
LIEU
Dépendante de l'archiprêtré de Jarnac, l'église fut donnée en 1206 à l'abbaye Saint-Cybard d'Angoulême. Elle fut endommagée lors des guerres de Cent ans et de Religion, comme la plupart des édifices de cette région. Pour faire face aux conflits, l'église a été fortifiée : par l’aménagement d'une salle de défense au-dessus du chœur.
Saint-Hyppolite est inscrite sur la liste supplémentaire des Monuments historiques depuis 1987. La cloche datée de 1623, est quant à elle, classée depuis 1944.
Un tour à l’intérieur...
Dans sa forme actuelle, l'édifice date du dernier tiers du XIIe siècle. Il a perdu sa voûte de pierre d'origine, remplacée dans les années 1768-1773 par un plafond lambrissé. Ce plafond a été démonté laissant apparaître aujourd'hui une superbe charpente.
Le mur nord de la nef présente, élément rare, des épures. Ces figures tracées ou gravées sur les murs au moment du chantier, avaient pour but de guider les tailleurs de pierre dans leur travail. Elles permettaient de définir un remplage de baie, un profil de moulure, l'assemblage d'une maçonnerie... Les épures étaient largement préférées au dessin sur parchemin, support dont le coût très élevé en proscrivait l’usage.
L'église possède un mobilier caractéristique du rite tridentin mis en place au XVIIe siècle à la suite du concile de Trente : chaire, table de communion, tabernacle. La table de communion (grille basse en métal ouvragé au-devant de laquelle les fidèles s’agenouillaient pour communier) qui prend place dans le chœur, a peut-être remplacé un jubé.
Le jubé était une clôture de pierre ou de bois qui séparait depuis l'époque romane le sanctuaire des églises (c’est-à-dire le transept et l'abside exclusivement réservés aux clercs) de la nef (où étaient cantonnés les laïcs). Ce dispositif excluait donc physiquement et visuellement les laïcs du sanctuaire où se déroulaient les célébrations religieuses.
Puis à l’extérieur...
Le décor sculpté du portail de l'église, essentiellement géométrique, est caractéristique de la sculpture de la seconde moitié du XIIe siècle marquée, sous l'influence de saint Bernard (moine de Cîteaux né en 1091, docteur de l’église, fondateur de l’abbaye de Clairvaux, réformateur des cisterciens et conseiller des rois et des papes), par une plus grande austérité. La visite extérieure de l'église permet de constater le surhaussement du chœur aménagé en salle défensive. Il ne faut pas oublier qu'au cours des périodes d’insécurité (guerre de Cent Ans ou de Religion), les églises servaient de refuge pour la population.
Au chevet, on distingue encore l’emplacement d’une grande baie gothique aujourd’hui murée.