Manoir de Bellegarde

Assis sur une hauteur boisée, le manoir de Bellegarde conserve le lointain souvenir d’un poste militaire proche d’une voie romaine. Au XVe siècle, la famille du Buat en était propriétaire et il entra dans celle des La Vove par un arrangement de famille. C’est un cadet de la maison La Vove, Claude, fils de Robert, seigneur de Tourouvre, qui fit construire un nouveau logis, notamment par l’adjonction de la tour d’escalier, à mâchicoulis, coiffée d’un toit conique en 1581, et de murs d’enceinte.

Au début du XVIIIe siècle, Marie de La Vove entreprit d’importants travaux d’embellissement, comme témoigne l’année 1728 sur la clé de la porte du logis signifiant la fin des travaux.Le vieux logis fut dérasé et couvert d’un toit à quatre pans. La nouvelle façade, appareillée en brique et pierre de taille, est d’une rigoureuse symétrie.

Donnant accès à la cour d’honneur, la porte charretière en grès ferrugineux (roussard) date de 1731. Son plein cintre est timbré des armes des seigneurs de La Vove qui portaient « de sable à six besants d’argent posés trois, deux et un ». Deux portes piétonnes encadrent ce portail monumental. Celle de gauche, en partie murée, a été transformée en fenêtre. A un angle du haut mur d’enceinte, un pavillon carré, dit « du chapelain » faisait le pendant à une chapelle détruite vers 1850.

Au décès de Marie de La Vove en 1784, Bellegarde passa à la famille du Tremblay puis à celle des Chandebois. A la fin du XIXe siècle, il était la propriété de l’historien Léon Duchêne de la Sicotière. Il a été acheté dans les années 1960 par le grand-père du propriétaire actuel, Emmanuel de Perthuis.