Eglise Saint Laurent

Saint Laurent, patron de l’église et du village de Thorey Lyautey était un diacre chargé auprès du pape de collecter pour les pauvres. Mort en martyr en l’an 258 sur le grill, représenté sur le blason de la commune, il est fêté le 10 août.

L’existence de l’église paroissiale de Thorey est attestée depuis 965 dans la confirmation des biens de l’Abbaye de Bouxières aux Dames par l’empereur Othon.

Le 30 août 1687, le doyen du Saintois, c’était à l’époque un personnage important, prenait possession de son église, bâtie à 200 pieds ou toises, les documents n’en permettent pas la précision, de l’autre côté du Brénon, au croisement des routes de Laloeuf et Vandeléville. 
Son style : du Roman classique du XIIeme ou XIIIeme. Pillée au moins une fois, elle commence à se dégrader. Elle était située à l’extérieur du village, à l’ouest, au-delà du Brénon.

En 1758, la seconde église est rebâtie, à l’endroit du bâtiment actuel. Il avait fallu un autre emplacement plus fonctionnel car l’ancienne église était trop éloignée du bourg, et de plus on ne voulait plus traverser le Brénon, le «Ruisseau méchant qui n’avait même pas de pont !». Reconstruit avec les matériaux de l’ancienne église, le nouvel édifice sera foudroyé en 1843 et  dégradé  pendant la guerre de 1870. Il fallut songer à une nouvelle église. Elle fut donc démolie en 1885.

La nouvelle église fut reconstruite grâce à la volonté du curé de l’époque, le père Jules-Polydore  PETITCOLAS (1841-1913). Il fut également curé d’Affracourt, Vicaire de Courtésseaux et membre de la collégiale de Bonsecours.

Il s’agit d’une reconstruction pleine d’histoire.
Tout d’abord, la paroisse doit prendre à sa charge tous les frais, à commencer par l’achat d’un terrain. M. SAULNIER de FABER (1818-1896), maire de Thorey, commandant au 1er Régiment de Hussards, chevalier de la légion d’honneur en  1862, oncle du Maréchal LYAUTEY, donna à la paroisse le terrain du cimetière actuel qui fut échangé avec le terrain sur lequel se trouvait la seconde église.

Les fonds, eux, furent réunis grâce à une souscription, des dons des paroissiens de Thorey, Etreval, Dommarie-Eulmont dont c’était l’église, mais aussi de tout le diocèse de Nancy, de Verdun et même d’Australie soit une somme de 4 322 645 F. Cette somme représentait 40 années de traitement de fonctionnaire ou l’achat de 10 hectares de terres cultivables, à la fin du siècle dernier. 
La construction fut faite « aux frais et aux risques périls » de l’abbé Petitcolas qui dut hypothéquer tous ses biens. La nouvelle église fut reconstruite de 1886 à 1887. Elle est l’oeuvre de l’architecte Léopold Gigout et est de plan classique en croix latine. 

Le style est néo-roman, avec des ouvertures en plein cintre. Deux tourelles bordent le bas du clocher au dessus des bas-côtés. Les dimensions de la nouvelle église sont d’environ 20m de long sur 10m de large. La voûte est supportée par 6 piliers. Les fenêtres très étroites, sont arrondies en demi-cercle à la partie supérieure. Elles sont garnies de vitraux modernes. La porte de l’église est carrée, à une seule ouverture, sans colonnes ni piliers. Elle aussi dépourvue de porche. La tour du clocher est en pierre de taille. Elle est au-dessus du portail. Le clocher, primitivement coiffé d’un toit en pavillon est surmonté d’une flèche depuis le début du XXème. Le tympan au-dessus du portail est dû au sculpteur Nancéien Victor Huel père, et représente l’Institution du Rosaire : la vierge donne le rosaire à Saint Dominique. D’un ancien édifice, il reste 4 chapiteaux, peut-être du13ème siècle, placés dans la chapelle des fonts baptismaux et  à l’entrée de l’église actuelle datés de 1771. 

La nouvelle église fut également frappée par la foudre pendant sa construction : 
«Le 7 septembre 1886, le feu du ciel frappa la tour du clocher, alors en construction. Les ouvriers abrités à proximité, dans une baraque en planches furent plus ou moins fortement secoués par le fluide. Le prêtre seul s’affaissa sur lui-même, perdit connaissance et fut comme paralysé. Les franges de sa ceinture étaient rôties et sa montre s’arrêta brusquement à 10h48 du matin, au moment précis de l’accident. M. le curé resta environ 6 mois convalescent.» 
Extrait de la monographie de 1888

Le 16 juillet 1887, l’église Saint Laurent était consacrée par Monseigneur Charles Turinaz, évêque de Nancy et Toul. Cette consécration est visible par la présence de 12 croix de consécration (comme les 12 apôtres) qui n’existent que dans les églises consacrées. Dans la tradition, chaque année, lors de l’anniversaire de consécration, des cierges ou lumignons étaient déposés devant ces croix.

L’autel de gauche est un autel dédié à la Sainte Vierge (ici une magnifique Vierge à l’enfant qui a même un air de pieta dans le visage). Dans la liturgie de l’Eglise, chaque samedi est dédié à la Sainte Vierge (sauf si on fête un autre saint). Cela veut dire que le samedi matin, la messe est célébrée en l’honneur de Marie.
L’autel de droite est celui de Saint Joseph : Saint Joseph est le père protecteur de l’Eglise Catholique, il y a donc une grande dévotion à son égard. On le fête notamment le 19 mars ainsi que le 1er mai (Saint Joseph travailleur). 

Le mur extérieur à gauche de l’église contient 4 pierres tombales. L’une d’elle est encore lisible et concerne Barbe SAULNIER (vers 1680 - Décédée le 21 janvier 1752), son premier conjoint Jean Thomas BERNARDIN et son second époux Joseph LEGER. Barbe SAULNIER est l’ancêtre de Léopold SAULNIER, ancien maire de Thorey.

Une statue encastrée dans le mur extérieur de la sacristie représente Saint Willibrord ou Saint Arnoul de Metz.

Après plusieurs délibérations, le 2 janvier 1896, il a été décidé par le Conseil Municipal de faire installer une horloge sur l’église. En effet, tant pour les habitants travaillant aux champs, que pour leurs enfants fréquentant l’école, cette horloge fut très utile.
Cette horloge sonnant les heures, les demi-heures et la répétition de l’heure sur la cloche actuelle.

Le 28 février 1899, il a été décidé, sur demande de la fabrique et devis de M. MARTIN, fondeur à Nancy de la fourniture de trois cloches et d’un beffroi en fer. 
« L’unique cloche d’un très faible volume et tout à fait insuffisante et une sonnerie plus convenable et plus en rapport avec l’église était depuis longtemps réclamée par la population.» 
Extrait de la monographie de 1888

Les trois cloches actuelles furent posées et bénies en 1899. Elles ont été éléctrifiées le 11 février 1957.

Le Conseil de Fabrique de l’église de Thorey décide l’édification d’une flèche sur le toit de l’église. Cette édification et la dépense inérante furent votées le 3 avril 1901 par le Conseil Municipal.
    
Suite à un violent orage, des vitraux de l’église avaient été cassés par la grêle. La réparation des vitraux de l’église a été décidée le 7 février 1968 et réalisée par l’entreprise BENOIT.

Le 16 novembre 1981, un hommage est rendu à l’abbé Meinrad Faivre-d’Arcier. L’abbé a officié pendant 35 ans à Thorey Lyautey. Né en 1918 à Luxeuil (Haute-Saône). Il effectua ses études secondaires à l’école Saint-Sigisbert de Nancy, puis au grand séminaire de Villers-lès-Nancy. 
Ordonné prêtre en 1944, il fut, pendant deux ans, vicaire à Jarville. Nommé curé de Thorey, Dommarie-Eulmont et Laloeuf en 1946, il s’attira la sympathie des villageois. Son dynamisme, son dévouement, sa gentillesse plaisaient. Aucun prêtre ne sera nommé à la cure de Thorey pour le remplacer.
Le  8 juillet 1984, à  l’occasion du cinquentenaire de la mort du maréchal, Thorey célébrait le retour d’un coq  tout neuf et la restauration d’une partie de son clocher. L’abbé Melle, curé de la paroisse a procédé à la bénédiction du coq en présence de M. Claude Huriet, sénateur, président du conseil général, de M. Jacques Leclerc, vice-président du conseil général, de M. Alfred Fauth, ancien maire et de M. André Fidel, maire. Le coq a effectué une promenade à travers le village selon la tradition.

Le 25 octobre 2005, l’église de Thorey-Lyautey est cambriolée. Deux statues et un ostensoir ont disparu dans la nuit. Les cambrioleurs sont passés par la porte arrière latérale. Des statues ont été brisées.