CHATEAU DE SAINT CHAMARAND
HISTOIRE DU VILLAGE ET DE SON CHATEAU
Dans l’histoire du Quercy, le nom de Saint Amarand apparaît pour la première fois dans le testament de Raymond II Comte de Rouergue et Quercy en 961. A sa mort, il lègue son « castellum » de Gourdon et des alleux (terre libre et indépendante, exemptée d’impôt, donc très convoitée) de St Amarand à Aymeric de Gourdon et à son fils Géraud. Mais si la descendance masculine n’est pas assurée, le fief devra alors être partagé entre l’église cathédrale de Cahors et les monastères de Souillac et de Marcilhac.
La famille des « de Gourdon » avec Fortanier 1er débutera la construction du château. Ce n’est pas un castel de combat de par sa position, toujours fourni en eau douce, c’est plutôt un lieu de fêtes. Les Gourdon conserveront ce fief jusqu’en 1294, leur ruine financière les obligeant alors à aliéner les alleux de la paroisse et toute justice en faveur de la famille « d’Auriole » qui habitait le Gourdonnais.
(On peut rappeler qu’en 1199, Bertrand de Gourdon dernier fils de Fortanier est allé avec ses vassaux (Auriolle et Valon) combattre Richard à Châlus, et Bazyle de Peyrilles auteur du coup mortel sur Richard fut dépecé vif au château de Peyrilles par Mercadier chef routier de Richard, alors que Bertrand et ses vassaux sont épargnés après s’être justifiés - Richard ayant tué Fortanier et ses deux premiers fils lors de la prise de Gourdon).
En 1241, Ramon d’Auriolle pour s’être un peu trop intéressé aux Albigeois, est condamné par Pierre Sellani l’inquisiteur, à se croiser trois ans et se rendre à Constantinople.
Par le mariage d’Aygline d’Auriole avec Pierre de Vassal de Vayrols la seigneurie passe alors à cette famille jusqu’à ce qu’elle la vende à Guy de Peyronnenc en 1388.
Petit à petit celui-ci va racheter tous les biens dispersés par héritages en Périgord, en Quercy, en Auvergne et se maintiendra à St Chamarand jusqu’à la Révolution.
En 1515, Michel de Peyronnenc est seigneur de St Chamarand, Frayssinet, St Clair (château de Pech Rigal), en 1638, Rémi achète le fief et le château de Laroque de Montamel.
Durant cette longue période, les Peyronnenc, par des luttes opiniâtres, et par juristes interposés finiront par triompher d’une branche des « de Vallon » héritière des « de Vassal » (Vaillac). Leur fortune ira grandissante, et par des alliances flatteuses, fréquentation de la cour, on trouve: Antoine de Peyronnenc : Maréchal de camp de Turenne.
A la Révolution le village prit le nom de Beauchamp. . Le château est alors saisi, partagé entre plusieurs propriétaires et l’abandon progressif achèvera de le ruiner.
LE CHATEAU : Quelques vestiges tout de même, une tourelle en cul de lampe, des fenêtres Renaissance, l’empreinte d’une tour d’escalier dont on devine le tracé de la vis. Au cours du temps, le château servira comme tannerie et les peintures sur les poutres et plafond vont beaucoup en souffrir. Dans la plus ancienne tour qui servit de chapelle, le premier étage était réservé au curé, il existe encore des fresques religieuses sur la voûte en croisée d’ogives quadripartites.
LE VILLAGE : Une visite dans le bourg permet de remarquer les ornements de certaines habitations bâties avec des moellons (grosses pierres typiques des constructions du Moyen Age, et aussi des linteaux sculptés, fenêtres à meneaux, arbalétrière, meurtrières, provenant du château qui servit de carrière.
Le village fait l’objet d’études du patrimoine considéré parmi les villages fortifiés de l’ouest du département. Il y aurait eu 3 barris autour du château. Il y avait une léproserie ou « malaudie » qui pouvait servir pour une famille. Au lieu-dit le Barrat, il y avait une tour qui servait de péage sur le chemin de St Jacques entre Rocamadour, Frayssinet et Concorès, pour s’acquitter de la traversée du Céou. (Aujourd’hui moulin de Barrat).
La Bourriane est le pays des lavoirs. Il en existe encore 5 sur le territoire de la commune.
La fête patronale est le : 26/09.
Crédit textes et photos B SABATIER