L'église Saint-André
Le style roman s'affirme dans l'examen de tout l'édifice. Les formes harmonieusement élevées séduisent et font de la paroissiale une construction unique en Béarn.
Sa construction est située à l'époque de transition : fin XIIe, début XIIIe siècle. Fortifiée, elle participe dès lors à la défense de la cité. Si son origine romane ne fait aucun doute, toutefois, à l'intérieur, vous remarquerez nettement la superposition de deux styles, le gothique succédant au roman.
Très peu de décorations extérieures, seules trois fenêtres longues et étroites percent le mur ; la fenêtre centrale à meneau est surmontée d'un petit remplage quadrilobé.
Des colonnes géminées reposant sur des contreforts carrés sont surmontées de petits chapiteaux feuillagés. Deux cordons de billettes et de pointes de diamant sont les seuls éléments de décoration
Cette église fortifiée participait à la défense de la Cité avec son clocher élevant sa tour crénelée à 27 m. du sol.
Ses ouvertures rectangulaires au 1er étage et ses baies géminées du 2ème étage lui donnent une allure romane, alors que cela n'a dû être construit qu'au XIIIe siècle car il est édifié sur les supports gothiques de la croisée du transept.
Sur la face Nord du transept, arrêtez vous devant la petite porte surmontée d'un tympan que timbre un chrisme (cercle représentant l'univers et au centre les deux premières lettres du mot Christ : le Khi (C) et le Rho (R) majuscules et remarquez aussi les deux symboles inversés : Alpha (A) et Oméga (W) majuscules également. Sur la barre verticale du R, le S de Sauveur. "Je Suis le commencement et la fin, le Sauveur de l'univers".
Sous le porche, le très beau tympan surmontant la porte attire toute l'attention, lAu centre, entre les deux cintres, une clé pendante tient lieu de trumeau. . Une seule voussure encadre ce tympan très restauré,
Dans la mandorle, appelée aussi ovale de gloire, est le Christ bénissant. Les quatre évangélistes sont représentés : à droite du Christ, l'ange (St Matthieu) et le lion (St Marc) ; à gauche, l'aigle (St Jean) et le bœuf (St Luc)..Sur ce tympan gothique, remarquez le soleil (rayons radians et ondulés), et la lune en quartier (tête de femme) symboles "de la lumière et des ténèbres". A chaque extrémité du cintre, un ange adorateur.
L'intérieur - Entrez dans l'église... Son ampleur et ses proportions séduisent aussitôt. Son plan est celui dit "bénédictin" en forme de croix latine.
Elle comprend trois nefs, un transept et trois absides semi-circulaires s'appuyant sur le prolongement de ces nefs. Elle mesure 35 m de long, 20 m de large et la hauteur de la nef centrale est de 13 m.
On peut remarquer deux périodes de construction. Tout d'abord, les chapelles de la Vierge et de St Joseph présentent une construction romane dans toute sa pureté : arcs doubleaux en plein cintre, voûtement en cul de four.
Dans la nef centrale, ébrasées vers l'intérieur, les trois longues ouvertures de l'abside centrale éclairent le sanctuaire. période de construction en vue de recevoir la voûte gothique.
Les chapiteaux représentent souvent un décor végétal de palmettes, de motifs feuillagés, de fruits ronds à pédoncules, parfois de figures humaines.
Toutefois deux chapiteaux remarquables velent un petit arrêt .A l'entrée du chœur, sur le pilier gauche, le chapiteau montre deux personnages. L'un tire son énorme langue, l'autre ouvre sa bouche à deux mains: voici le mensonge et la gourmandise. Un deuxième chapiteau sur une petite colonne du mur Nord, sur votre gauche, à hauteur et à l'arrière du premier pilier, représente une nativité primitive : la Vierge couchée, Joseph à ses pieds et, près de l'Enfant tel une momie enveloppée de bandelettes, les têtes de l'âne et du bœuf.
N'oublions pas en sortant face aux Pyénées la petite porte dite Porte des Cagots. Les "mystérieux" cagots, appelés aussi "crestiaas", constituaient une partie rejetée de la population à l'rigine controversés (Descendaient-ils de Wisigoths, de Sarrazins, de lépreux) Ils subissaient de nombreuses vexations : interdiction de laver leur linge dans les fontaines publiques, de marcher pieds nus..., obligation de porter le signe distinctif de la patte d'oie..., mais aussi dans les églises où ils avaient une place à part, le grand portail leur étant interdit, cette petite porte, ici, leur était réservée...