Buste du Général Blé
Jean-Baptiste ÉBLÉ voit le jour à Saint-Jean-Rohrbach, d'un père officier dont il suit les traces en devenant canonnier, quelques années plus tard, dans le même régiment. En 1792, quand débute la guerre, il n'est encore qu'officier subalterne (lieutenant ou capitaine, selon les sources). Comme d'autres, il connaît alors en quelques mois une foudroyante promotion qui fait de lui un général, de brigade en septembre 1793, de division un mois plus tard, et le directeur du parc d'artillerie de l'armée du Nord. Il se distingue durant cette année lors des batailles de Hondschoote et de Wattignies. Ayant été le premier à imaginer de répartir les canons entre les différentes divisions de l'armée, ÉBLÉ dirige avec efficacité l'artillerie lors des sièges d'Ypres (juin 1794) puis de Nieuport (juillet). Il conduit ensuite ceux de l'Ecluse, du fort de Crèvecoeur, de Bois-le-Duc, de Nimègue. ÉBLÉ se distingue encore en novembre 1796 lors de la défense de Kehl. On l'envoie ensuite, en novembre 1798, commander l'artillerie fantômatique de Jean-Etienne VACHIER CHAMPIONNET à l'armée de Rome, artillerie qu'il doit en fait composer avec les pièces prises aux Napolitains. En 1800, il sert sous Jean-Victor MOREAU à l'armée du Rhin et s'attire les éloges les plus flatteurs de son chef. Nommé ensuite, plusieurs années durant, à des postes moins exposés, en Hollande puis au Hanovre, ÉBLÉ ne retrouve les champs de bataille qu'en octobre 1806, à Halle. Il est alors gouverneur de Magdebourg. En octobre 1808, Jean-Baptiste ÉBLÉ est créé baron d'Empire, un mois après que le tout récent royaume de Westphalie a fait de lui son ministre de la Guerre. Il quitte ce ministère en janvier 1810 pour aller prendre le commandement de l'artillerie de l'armée du Portugal, sous André MASSÉNA. Durant cette campagne, il participe aux sièges de Ciudad Rodrigo et d'Almeida. De retour à Paris en 1811, ÉBLÉ est fait comte l'année suivante et reçoit, en février 1812, le commandement en chef des pontonniers de la Grande Armée. C'est à la tête de ce corps qu'il va immortaliser son nom, lors du passage de la Bérézina par les restes de la Grande Armée en retraite. Le 26 novembre 1812, par un froid de 26°C sous zéro, il parvient à construire deux ponts de bateaux sur la rivière, n'hésitant pas à se mettre lui-même à l'eau pour montrer l'exemple à ses hommes. Ses efforts permettent le passage de plus de 50 000 hommes, tout ce qu'il reste des forces d'invasion. Le 29, il met le feu aux ponts qu'il vient de construire pour empêcher les Russes de les utiliser.
Nommé commandant en chef de l'artillerie de la Grande Armée en remplacement de Jean-Ambroise BASTON de LARIBOISIÈRE, mort le 18 décembre 1812, ÉBLÉ n'occupe ce poste que treize jours avant de succomber d'épuisement, à Koenigsberg, le 31 décembre 1812, à l'âge de 55 ans.
Ignorant encore son décès, NAPOLÉON le nomme Premier inspecteur général de l'artillerie le 3 janvier 1813.
Son corps repose de l’église de Koenigsberg mais son cœur a été transféré dans la crypte des Invalides, à Paris.
Le Général Jean-Baptiste ÉBLÉ est Baron de l’Empire et grand officier de la Légion d’honneur.
(biographie issue du site http://www.napoleon-empire.net)
En novembre 1940, l’armée allemande a besoin de bronze pour fabriquer des canons. L’occupant décide donc de saisir le buste du général ÉBLÉ pour le faire fondre. Des ouvriers allemands viennent le déboulonner et le laisse au pied de son socle pour venir le récupérer le lendemain matin. Dans la nuit, messieurs BARDA et STAUB, ne voulant pas qu’un général de Napoléon serve dans l’armée du IIIe Reich, s’emparent du buste et le mettent à l’abri au fond du puits de M. HEYMÈS. Il y restera durant toute la guerre. À la libération, les sapeurs-pompiers locaux seront mis à contribution pour vider le puits et remonter le buste du général pour qu’il puisse reprendre sa faction à côté du monument aux morts*.
* : passage issus du livre Saint-Jean-Rohrbach de l'Abbé Jean FEITH.