INDRE 2050: ADAPTONS LES PRISONS AUX FUTURS POSSIBLES DU TERRITOIRE

Publié le mardi 12 novembre 2024 - Saint-Aoustrille

Infos urbanisme

CONTEXTE

À l’échelle planétaire, le changement climatique est en cours, dégradant les conditions d’habitabilité. Alors que certains territoires subissent déjà de forts impacts, d’autres, connaissant pour l'heure des perturbations d’ampleurs limitées, anticipent et cherchent à se préparer en s’adaptant.

C’est le cas du département de l’Indre qui déploie, depuis 2019, la « stratégie climat 36 ». Cette démarche a pour objectif de mieux connaître les effets du changement climatique sur le territoire ; de former et informer sur ce sujet ; de mobiliser une pluralité d’acteurs départementaux, afin de créer une stratégie d’adaptation locale face aux enjeux à venir ; et enfin, de donner à chaque structure volontaire engagée dans la démarche, les outils et méthodes pour mettre en œuvre leur propre stratégie d’adaptation.

Dans l'Indre, deux prisons, figures marquantes du territoire, sont implantées :

  • Le centre pénitentiaire de Châteauroux, composé d’un quartier maison d’arrêt, d’un quartier centre de détention et d’un quartier semi-liberté, accueille des hommes en attente de jugement ou condamnés à de courtes ou moyennes peines. Cette maison d’arrêt a une capacité d’accueil de 375 places ; au 1er mars 2024, ils étaient 396 hommes détenus, âgés en moyenne de 36 ans.
  • La maison centrale de Saint-Maur accueille des hommes condamnés à de longues peines. Cette maison centrale a une capacité opérationnelle d’accueil de 266 places ; au 1er mars 2024, ils étaient 120* hommes détenus, âgés en moyenne de 44 ans.

* La maison centrale de Saint-Maur était en cours de rénovation énergétique en 2023-2024 : les travaux conséquents ont entraîné la fermeture alternée de certains bâtiments d’hébergement, ce qui explique le delta entre le nombre de places opérationnelles et le nombre de personnes détenues.

 

COLLOQUE

Durant cette journée, les impacts des évolutions climatiques en cours et à venir sur le territoire (santé humaine et des êtres vivants, des sols, des milieux, des paysages ; qualité de vie ; disponibilité des ressources ; impacts sur les organisations, les services et les infrastructures) et sur les établissements pénitentiaires ont été interrogés. Les premières réflexions visant à améliorer la résilience du territoire ont également été présentées. Comment anticiper les mutations climatiques et environnementales à venir ? Comment s’y adapter ? Et finalement, comment les futurs qui se dessinent peuvent-ils devenir des opportunités de transformation et d’épanouissement du territoire grâce à des initiatives collectives à l’échelle locale ?

A travers le prisme du changement climatique, ont été abordées et débattues les questions des évolutions du territoire, des conditions de travail pour les agents pénitentiaires et intervenants extérieurs, des conditions de vie et de détention pour les personnes placées sous main de Justice et leurs proches.

Ce colloque a réuni une centaine de personnes de tous horizons : spécialistes du changement climatique, chercheurs, usagers et usagères des lieux de détention, professionnels de tout secteur, professionnels de la Justice (magistrats et magistrates, conseillers et conseillères en insertion et probation, personnels pénitentiaires), élus, représentants de l’État et, citoyens et habitants de l’Indre, etc. De nombreuses thématiques étaient au programme (vagues de chaleur, alimentation, énergie, eau, végétation, formation et emploi, architecture et bâtiments, etc.) et ont fait l’objet de discussions participatives animées dans un esprit favorisant la contribution de chacune et chacun.

Ainsi, les personnes présentes lors de cette journée ont pu partager ensemble l’état actuel des connaissances, et prendre part aux réflexions collectives sur un sujet d’intérêt général peu exploré à ce jour, afin d’identifier des actions à conduire pour anticiper le climat de demain en milieu carcéral.

 

La journée s’est clôturée par une performance du LUIT (Laboratoire Urbain d’Interventions Temporaires), qui a plongé les participants dans une expérience artistique, ludique, immersive et participative, visant à questionner les vulnérabilités du territoire face au changement climatique, à imaginer de nouvelles façons de l’habiter, et à stimuler et développer une culture de l’entraide et de la coopération face à ces défis.

 

SUITES

Dans la continuité du colloque, et des rencontres initiées entre acteurs de l’administration pénitentiaires et acteurs du territoire, plusieurs projets sont à l’étude afin d’essayer de faire atterrir ces échanges et de mener d’éventuelles expérimentations au sein des deux établissements pénitentiaires de l’Indre.

  • Installation de thermo-hygromètres pour suivre l’évolution des températures et les taux d’humidité (en cours) ;
  • Création d’une boîte à outils à destination des professionnels pour les aider à accompagner les personnes placées sous main de justice dans une démarche de transition écologique (en cours) ;
  • Installation d’une ferme en aquaponie (en réflexion) ;
  • Approvisionnement local pour la restauration collective des agents pénitentiaires (centre pénitentiaire de Châteauroux) (en réflexion) ;
  • Formation et accompagnement à l’action des personnes détenues dans une démarche de transition écologique. (en réflexion)