L'Eglise Saint Amant

L'église est dédiée à Saint Amant qui a donné son nom à la commune.

Située dans l'ancien diocèse d'Angoulême, elle relevait de l'archiprêtré de Saint-Genis d'Hiersac.

L'église, construite à l'époque romane (XIème-XIIème siècles), fut ruinée par les guerres de religion au XVIème siècle. Elle a toutefois conservé un aspect et des volumes simples.

L'édifice fit l'objet de plusieurs campagnes de restauration à partir du XIXème siècle. Son état était si délabré que dès 1810 le conseil municipal demanda que soient réparés les murs et le toit de l'église ainsi que les fonts baptismaux et le presbytère.

En 1838, le risque de voir chuter la cloche de l'église incita le conseil municipal à demander des travaux de réparation du mur du campanile. La maire demanda également en 1846 que l'église soit recouverte : "... besoins urgents à faire à notre pauvre église qui se trouve presque dans une dégradation complète...".

Une nouvelle campagne de travaux menée entre 1852 et 1853 permit de procéder au pavage du sol. A cette même période, la nef fut couverte d'un plafond en bois ou tillage.

Intérieur

L'église présente un plan simple : une nef unique très longue, suivie par une abside semi-circulaire. A l'époque romane, une travée nommée "faux-carré" prolongeait la nef sous le clocher aujourd'hui disparu. La nef était probablement voûtée d'un berceau sur doubleau en pierre comme le laisse supposer la présence des piliers adossés aux murs gouttereaux.

Un départ d'arc au dessus du pilier dans l'angle nord ouest de l'édifice, au revers de la façade, est un autre indice rappelant le voûtement de cet édifice au XIIème siècle.

L'abside à l'extrémité orientale de l'église est voûtée en cul de four. Dans le choeur, on remarque des colonnes avec des chapiteaux corinthiens. Elles pourraient provenir d'un retable démantelé avant l'acquisition du maître-autel en marbre blanc en 1877.

La nef étant aveugle, la lumière provient de baies percées dans la façade et dans l'abside.

Une fenêtre romane située dans l'abside a été bouchée.

Les vitraux

La verrière qui orne la baie d'axe de l'abside est conforme au goût pour les "vitraux archéologiques" en vogue au XIXe siècle, représentant fréquemment les saints, la Vierge... Ils sont directement inspirés des oeuvres médiévales.

Saint Amant porte la mitre et la crosse, attributs de l'abbé. Il est naturellement représenté dans un vitrail de l'église qui lui est dédicacé.

Les autres vitraux datés de 1937 ont été réalisés par l'atelier du maître verrier de Limoges Fancis Chigot. Leur décor stylisé est de style art déco. L'une des verrières fut réalisée pour le jubilé sacerdotal (1912-1937), l'autre vitrail porte la mention "mission".

Le chemin de croix

Il fut érigé le 17 août 1862 par le curé de Luxé.

Le maître-autel

En 1876, une demande d'octroi d'objets mobiliers pour célébrer le culte dans l'église conduisit à l'acquisition d'un maître-autel en marbre blanc l'année suivante.

Deux statues du XVIIè siècle

Une vierge à l'enfant, en bois polychrome a été classée Monument historique en 2007 et restaurée en 2012 par Anaïs Gailhbaud. Elle provient probablement d'une chapelle privée ou d'un petit oratoire.

Un Saint Amant en bois doré et peint en relief. Il provenait d'un ensemble mobilier composé de neuf panneaux. Il était à l'origine entièrement doré. La saint est représenté portant sa mitre d'abbé et sa crosse ainsi que la maquette de l'abbatiale de Saint Amant de Boixe. Cette statue a été classée Monument historique en 2007.

Extérieur

A l'ouest, la façade présente un style simple d'organisation architecturale, comme on en rencontre de nombreux exemples en Angoumois. Le mur est simplement percé d'un portail gothique à double voussure en arcs brisés, surmonté d'une fenêtre haute en arc en plein cintre qui éclaire l'intérieur de l'édifice. Le fronton triangulaire surhaussé au XVIIe siècle est percé d'une niche accueillant la cloche.

De puissants contreforts placés dans les angles viennent étayer l'ensemble. Sa grande sobriété lui confère un aspect austère.

Le chevet s'observe depuis le jardin privé d'une maison accolée au mur nord de l'église. Il adopte une forme demi-circulaire. Seule la baie d'axe, éclairant l'abside, l'anime.

Le presbytère, situé au nord de l'église, fut reconstruit en 1788. Il était associé à de belles dépendances. Durant la Révolution Française, il fut vendu comme Bien national. C'est aujourd'hui une propriété privée. La sacristie se trouve au dessus de la cave de cette maison.