L'Eglise Saint Genis
Cette église est dédiée à saint Genis qui a donné son nom à la commune. Sanctus Genesius fut archevêque de Lyon au VIIe siècle. Située dans l’ancien diocèse d’Angoulême, l’église Saint-Genis était une vicairie de l’abbaye de Saint-Cybard. Elle entra dans les possessions de l’abbaye de Saint-Amant de Boixe avant d’être rattachée peu après 1170 au chapitre cathédral d’Angoulême. En 1409, elle est cédée à la mense épiscopale. Elle était le siège d’un archiprêtré (un ensemble de paroisses dépend de cette église : Asnières, Marsac, Bignac, Douzat, Vindelle et Saint-Amant de Nouère) avec des terres importantes et un certain pouvoir.
L’espace non loti (place actuelle) qui se développe au-devant de l’église était occupé par le cimetière jusqu’en 1858.
Historique
De l’église romane d’origine, il subsiste peu de chose : les murs, les colonnes et les chapiteaux de la nef, la coupole de la croisée et une partie des murs du chevet. L’édifice a beaucoup souffert de la guerre de Cent Ans de par la position de Saint-Genis frontalière puis de nouveau lors des guerres de Religion, pendant la seconde moitié du XVIe siècle. Le XVIIe siècle est le temps de la reconstruction de l’église. À cette époque, il ne restait que le chevet et on ne pouvait y dire la messe. Au XIXe siècle, le chevet, la voûte en brique de la nef, la chapelle sont restaurés. La toiture est reconstruite. La flèche du clocher est reconstruite en 1923. Le clocher est endommagé en 1999 par la tempête et est victime de la foudre en 2000. Il est restauré entre 2002 et 2003 à l’identique, en même temps que son intérieur.
L’église et son mobilier ne sont ni classés ni inscrits au titre des Monuments historique
Intérieur
L’église présente un plan en croix latine : elle comprend une nef unique à trois travées, un transept dont la croisée est couverte d’une coupole et un chevet en hémicycle.
La nef a été construite au milieu du XIIe siècle ou peu avant. Les murs gouttereaux sont scandés d’arcades aveugles qui renforcent les murs et procurent une rythmique. La nef était couverte d’une voûte en pierre en berceau sur doubleaux qui a disparu, remplacée par une voûte en brique vers 1875.
Les doubleaux sont portés par des colonnes qui possèdent d’intéressants chapiteaux sculptés de feuillages et d’oiseaux datables du milieu du XIIe siècle.
La croisée du transept est surmontée d’une coupole sur trompes, au-dessus de laquelle s’élève le clocher carré. Elle aurait été construite au cours de la seconde moitié du XIIe siècle.
A l’origine, le transept était pourvu de deux absidioles, ouvrant à l’est, couvertes d’une voûte en cul de four. Celles-ci ont disparu mais des traces subsistent dans le bâti. La chapelle sud est actuellement la sacristie et le départ de son absidiole est visible sur le bras sud du transept.
Les murs gouttereaux du chevet datent du milieu du XIIe siècle. L’aspect du sanctuaire roman a été transformé par l’ajout d’un retable de pierre dont l’usage se répandit à la suite du concile de Trente (1545-1563). Face au protestantisme, celui-ci réaffirma la foi de l’Église en la présence réelle de Jésus-Christ dans l’Eucharistie. Il recommanda son adoration et sa conservation, dans un endroit spécifique : le tabernacle. C’est derrière le maître-autel, sur lequel repose le tabernacle que se déploie le retable composé de décor sculpté ou peint. Le retable de l’église Saint-Genis est de style Renaissance. Son installation a nécessité de boucher les trois baies romanes ouvertes en partie basse du mur oriental du chevet. La voûte en cul de four du sanctuaire a été refaite au XIXe siècle.
Le mobilier
Les vitraux qui ornent les baies de la nef et des bras du transept ont été réalisés par les ateliers des des maîtres-verriers : Gesta (Toulouse) et Chigot (Limoges). Ce sont des vitraux caractéristiques du XIXe siècle dit « vitraux archéologiques » représentant les saints en pied.
Le mobilier avait été installé entre 1882 et 1884 et consacré par Monseigneur Sébaux, évêque d’Angoulême : deux autels et des statues dédiées à la sainte Vierge et à saint Joseph, un chemin de croix et un maître-autel en marbre blanc pour le chevet créé par le sculpteur marbrier Gabineau d’Angoulême. Ce dernier élément est le seul à être encore visible dans l’église.
Extérieur
La façade porte la date de 1611. Le portail est lui aussi de style Renaissance tardive. Le pignon de la façade a été refait plus tardivement.
Un contrefort est encore visible sur le mur gouttereau de la nef. Il est plat, ce qui est un élément caractéristique de l’époque romane. Les autres contreforts beaucoup plus épais ont été repris au XVIe ou au XVIIe siècle.
Le clocher carré avec sa flèche pyramidale recouverte d’ardoises domine le paysage.
L’ancien presbytère est accolé au bras sud du transept de l’église. Il reste sur sa façade latérale sud les vestiges d’une porte en plein cintre et un oculus. Restauré de nombreuses fois au cours du XIXe siècle[1]il l’a été dernièrement par la Communauté de Communes du Rouillacais qui l’a transformé en logement. Le cadastre napoléonien de 1829 mentionne d’autres bâtiments - peut-être des dépendances agricoles - qui étaient associés au presbytère.
[1] Abbé NANGLARD (J), Pouillé historique du diocèse d’Angoulême, 1894-1900. Le presbytère a été restauré en 1843, 1852 et 1893.