L'Eglise Saint Pierre de Montigné
Située en contrebas du bourg, l’église romane dépendait autrefois du diocèse de Saintes et faisait partie d'un prieuré relevant de l'abbaye Saint-Cybard d'Angoulême. Placée sous la protection de saint Pierre, l'église était à la fois paroissiale et priorale.
L'histoire de l'édifice est très lacunaire. Sa fondation semble remonter au XIe siècle. Il ne reste rien du monument d’origine remplacé par l’église actuelle au troisième tiers du XIIe siècle.
De nombreux travaux ont été réalisés au cours de la première moitié du XVIIIe siècle, puis dans la seconde moitié du XIXe et au XXe siècle.
En 1847, des travaux dont on ne connaît pas la nature précise sont notifiés. Deux ans plus tard, en 1849, le maire adresse un courrier au préfet afin d'obtenir son accord pour entreprendre des travaux de réfection : « deux croisée de l'église sont sans vitre, le crépis est à faire, la toiture a des fuites ». La même année, une pierre des morts autrement appelée reposoir, utilisée pour poser le cercueil du défunt lors des funérailles, est positionnée à gauche de la porte d'entrée de l'église.
En 1850, les dégradations se poursuivent puisqu’une fissure du mur est comblée.
En 1881, le curé réclame la réparation de la chapelle sud et la construction d'une sacristie. Il obtient satisfaction.
En 1886, la restauration des murs de l'église et du plafond est réalisée.
En 1956, des travaux de plâtreries sont effectués. Ceux-ci ne doivent pas être conséquents car il est notifié dans le mandat de paiement : « 8h de travail et 2 sacs de plâtre ». Un an plus tard la cloche est réparée.
En 1996, l'église est une nouvelle fois rénovée sous la direction de l'architecte des Bâtiments de France Jean-Pierre Auzou. L'essentiel des travaux concerne la reprise des maçonneries intérieures et la rénovation du plafond en bois, refait en châtaignier chaulé par l'entreprise MCCC.
Un petit tour à l’intérieur…
L'édifice possède un plan en croix latine : une nef de trois travées, un transept et une abside en hémicycle.
L’édifice a perdu son couvrement d’origine en pierre à une date indéterminée, peut-être lors de la guerre de Cent Ans ou pendant les guerres de Religion. Il est aujourd’hui couvert d’un tillage.
La nef est éclairée par une fenêtre à colonnettes au nord et trois baies au sud.
Au-dessus de la croisée du transept, s’élevait autrefois un clocher disparu accessible par un escalier dont on distingue encore les traces au sud-ouest. De part et d’autre de la croisée, deux chapelles ont été ajoutées postérieurement formant ainsi les bras du transept. Les baies des chapelles sont ornées de vitraux créés par le célèbre maître-verrier Lobin de Tours en 1888.
À l'origine, l'abside semi-circulaire était couverte d'une voûte de pierre en cul-de-four. Les murs du sanctuaire sont rythmés par une élégante arcature.
La sculpture intérieure de l’église est d’une grande sobriété - simples palmettes aux angles des chapiteaux - voire absente dans certaines parties.
Puis à l’extérieur…
La façade est épaulée par deux contreforts.
La porte en plein cintre est surmontée de deux voussures ornées de palmettes, portées par des colonnettes à chapiteaux sculptés malheureusement abimés.
Le décor met en scène des dragons et des lions affrontés, dans un environnement de feuillage, de palmettes et de rinceaux.
Au-dessus du portail s'ouvre une baie qui éclaire la nef.
La façade s'achève par un clocher-arcade venu remplacer le clocher d’origine.
Le mur sud de la nef est contrebuté par trois contreforts. Sur le mur nord, se trouve une porte murée pouvant s’apparenter à la porte du cimetière empruntée lors des funérailles. Une corniche à modillons souligne la toiture du monument. Les maçonneries très hétérogènes du chevet et la disparition de plusieurs contreforts témoignent de nombreuses réfections réalisées au cours des siècles.
L’église de Montigné est un modeste édifice roman dont la construction a été profondément bouleversée au cours des siècles. La restauration intérieure réalisée en 1996 sous la direction de l’architecte Jean-Pierre Auzou a redonné tout son éclat à l’édifice.