SERVICES EAU & ELECTRICITÉ
Les services municipaux Réparsacais d'hier à aujourd'hui
Du puits à l'adduction d'eau .
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'' En 1946, 82,5 % des logements ruraux bénéficient de l’électricité. Par contre, à la même période, moins d'un logement sur cinq est doté de l'eau courante. Le puits reste le moyen d'alimentation en eau le plus usuel. La pompe ou la fontaine publique sont peu répandues. Le tout à l’égout pratiquement inexistant. '' (1)
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Réparsac n’échappe pas à ce constat. Un récent inventaire des puits sur notre commune témoigne de leur importance passée: plus d'une cinquantaine individuels ou collectifs desservant un groupe de maisons. Les travaux sont confiés à monsieur Jaulin (conseil du 6 avril 1963), et le 26 mars 1965 Réparsac adhère officiellement '' au syndicat du bassin de la «Soloire». Avec celui des «Borderies» ces deux syndicats locaux rejoignent, plus tard, le syndicat à vocations multiples (SIVOM) du Cognaçais, créé par arrêté préfectoral du 10 septembre 1965.
Il faudra attendre le conseil municipal du 20 mars 1960, au temps du Maire Marius Pierre, pour que soit prise une délibération, ''relative à l’adhésion de la commune au syndicat intercommunal d'adduction d'eau''.
(1)''Histoire de la France rurale''Tome 4 page 213. dirigée par Georges Duby -au''Seuil''.
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Les prémices avec l'eau sous pression
Il faut dire que, depuis plus d'une dizaine d'années, quelques exploitations agricoles et bâtiments municipaux connaissent les bienfaits de ''l'eau sous pression'' alimentée par des puits individuels. Ce sont les prémices de l'adduction d'eau collective. Ainsi en est-il pour la poste et les écoles ( décision municipale du 6 décembre 1953) dont les travaux sont confiés à messieurs Etourneaud et Papot. Au cours de la même période se constitue «un syndicat intercommunal d’études» en vue de ''l'assainissement du bassin de la Soloire''. Il regroupe les communes de Bréville (où se fixe le siège social), Ste Sévére, Réparsac, Nercillac, Boutiers, St Brice et Julienne.
Réparsac décide d'y adhérer lors de son conseil municipal du 10 juillet 1955. Le Receveur municipal de Bréville en devient le trésorier.
Parallèlement , mais antérieurement, se sont crées des Associations syndicales de propriétaires pour l'Antenne et le Fossé du Roi.
- Rassembleur: le SIVOM du Cognaçais.
En 1965, l'objet des statuts du SIVOM du Cognaçais précise: ''La prise en charge de l'ensemble des activités jusqu'ici assurées par les Syndicats (locaux). Le « SIVOM » est spécialisé: cylindrage des chemins, adduction d'eau, assainissement et voirie.
En 1978, ''la mission du « SIVOM » est étendue pour les communes qui en font la demande, à la collecte des ordures ménagères, à l'entretien partiel de la voirie (travaux non subventionnés), au remplacement des secrétaires des communes en cas de maladie et de congés''. Après de nombreuses modifications statutaires concernant ses activités, et depuis 2012, le « SIVOM » comprend 23 communes aux compétences optionnelles, dont 12 pour l'adduction d'eau , 5 pour la section Antenne et 12 pour les rivières du pays-bas (dont la Soloire).
SYMBA Syndicat mixte pour la gestion de l'Antenne, la Soloire, le Roméde et le Coran
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Une redistribution des tâches.
Depuis 1993 les communautés de communes (Jarnac, Cognac et le Rouillacais) sont amenées à exercer des compétences initialement dévolues au « SIVOM »du Cognaçais, tel le ramassage des ordures ménagères et l'entretien de la voirie. Comme dans d'autres secteurs de l’économie, la tendance générale s'oriente vers une spécialisation des tâches alliée à une concentration des moyens.
Et puis s'ajoutent des difficultés financières engendrant, le 30 juin 2013, un arrêté préfectoral mettant fin à l'exercice des activités du SIVOM du Cognaçais.
Préalablement les conseils municipaux de 12 des 23 communes adhérentes s’étaient prononcés pour sa dissolution. Les activités du SIVOM sont reprises par l'ensemble des communes membres, à l’exception de l'adduction d'eau transférée au syndicat intercommunal naissant « Merpins et Soloire ».
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Naissance du SIAEP Merpins Soloire.
Le décès du SIVOM du Cognaçais donne naissance, le 1 juillet 2013, au Syndicat d'alimentation en eau potable (SIAEP) de Merpins et Soloire.
Son président Annick-Franck Martaud était préalablement vice-président du « SIVOM », en charge de la section ''eau potable''. Le nouveau syndicat hérite des cinq châteaux d'eau existants : Houlette, Louzac, St Sulpice, Mesnac et St André. Ces deux derniers sont surtout affectés à une reserve préventive d'eau en cas d'incendie.
Deux puits assurent la quasi totalité de la ressource en eau potable : celui de Houlette (prés de la fosse Tidet) et celui de l’Île Marteau à Merpins. L’exploitation du réseau d'eau potable est déléguée en affermage à « Veolia Compagnie Générale des Eaux » par contrat, avec le syndicat, prenant effet le 1° janvier 2007 pour une durée de 10 ans, soit jusqu'au 31 décembre 2016.
Sait-on l'importance du réseau d'eau potable « Merpins-Soloire »:un parcours de près de 287 kilomètres (hors branchements) dont bénéficie une population de12 000 habitants occupant 5 233 maisons. (chiffres de 2014) Nous sous-estimons souvent notre chance de bénéficier d'une eau potable à portée de robinet.
Les services municipaux réparsacais d'hier à aujourd'hui (suite)
Passer de la lampe à pétrole à l'électricité : une véritable révolution dans nos modes de vie.
● 1927 : Projet d'électrification
Tout commence le 21 mars 1927, lors d'un conseil municipal sous la houlette du Maire Edgard Verron : « Il y a lieu de solliciter une enquête du génie rural pour demander des subventions et le rattachement de Réparsac au syndicat intercommunal d'électricité de Mérignac. Cette manière de voir est approuvée à l'unanimité ».
A cette époque, légalement autorisées depuis la loi du 15 juin 1906, les communes décident de se regrouper localement pour créer des syndicats d'électrification. C'est le début de l'intercommunalité.
En 2008, le SDEG 16 (1) en dénombre 24 pour la Charente, représentant 367 communes, auxquelles s'ajoutent 37 communes isolées.
● Avant la fée électricité
Les anciens se rappellent d'avant « la fée électricité» : bougies, lampes tempête à pétrole, lampes « Pigeon » (utilisant l'essence minérale), lampes à acétylène (fonctionnant au carbure de calcium).., autant de moyens, rudimentaires peut-être, mais permettant d'éclairer au mieux les maisons, étables et activités des longues soirées hivernales.
Dès lors, on comprend l'attente, mais aussi la crainte de cette nouvelle énergie dite « électrique ». Ne risque-t-elle pas de mettre le feu dans nos granges pleines de foin et de paille ?
Mais, l'attirance d'un mieux vivre, grâce aux progrès technologiques, l'emporte sur la peur.
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Dès le 9 novembre 1928, en présence de Monsieur Sabourau, Président du syndicat de Mérignac, assisté de Messieurs Lamarre du génie rural de La Rochelle, et du directeur de la société électrique d'Angoulême, le conseil réparsacais : « décide d'adhérer au syndicat de Mérignac, autorisé pour la construction et l'exploitation des réseaux de distribution publique de l'énergie électrique ».
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« Accepte la quote-part de dépense incombant à Réparsac, fixée à un maximum de 105.000 francs, après déduction des subventions pouvant être accordées par le ministère de l'agriculture et le futur concessionnaire ».
● Échec de l'appel aux habitants
La municipalité tente un emprunt par souscription auprès des habitants, au taux de 6 %, amorti sur 30 ans. Le résultat escompté n'est pas obtenu. Alors le conseil souscrit un prêt au Crédit Foncier de France : à compter du 30 septembre 1929, trente annuités de 8.760 francs chacune.
Ce même conseil élit, comme délégués de la commune auprès du syndicat, Messieurs Médéric Etanchaud et Edgard Verron, Maire.
L'arrêté préfectoral du 25 juillet 1929 donne le feu vert pour l'électrification de Réparsac. Avec raison, le conseil municipal n'émet qu'une seule réserve : « Le transformateur de 15 KW (allée de Monsieur Carreras) sera un jour insuffisant à cause de l'extension future aux villages de la Flaudrie et Villefagnouse. La Vallade n'est pas encore prévue, plus l'énergie pour une batteuse pour les propriétaires du bourg » (Conseil du 8 août 1929).
Il faut dire que l'électricité, cette « belle trouvaille » comme l'apprécie si joliment Marc Moreau, se répand rapidement dans tous les foyers du bourg au cours des années trente.
Des artisans locaux, tels les frères Picotin, Paul à Jarnac et André à Nercillac, de même que Paul Grelet, y prennent une large part : électriciens ils sont, un nouveau métier.
Soulignons qu'à la prudence des débuts, quelques ampoules seulement prévues par chaque maison, succèdent de nouveaux besoins : éclairages extérieurs et bâtiments d'exploitation, moteurs électriques triphasés pour le sciage du bois de chauffage (etc...).
● Dès 1950 : renforcer le réseau
Si bien que le 27 septembre 1950, le conseil municipal décide de « renforcer le réseau électrique pour donner satisfaction aux usagers. Le devis est de 350.000 francs. Inscription de ces travaux au Syndicat de Mérignac avec étude de possibilité de subvention ».
L'éclairage de tous les bâtiments communaux fait l'objet du conseil du 8 mai 1930. Décision prise par 7 voix sur 9 : « Il est entendu qu'après installation, les frais d'usage seront à la charge des bénéficiaires : institutrices, facteur receveur et curé ».
● Un 14 Juillet sans punch
« Du fait de l'électrification, de l'application des nouveaux taux d'assistance votés par le parlement, de l'augmentation des traitements du personnel municipal, des rôles reçus par les contribuables portant une augmentation minimum de 25 % de leurs impôts par rapport à 1929 » le conseil du 3 juillet 1930 « propose, en conséquence, de supprimer du programme de la fête du 14 juillet le punch traditionnel devenu très coûteux, 400 francs environ ».
Pour les mêmes motifs, le conseil du 24 juillet 1930 prie l'administration supérieure afin que « le département et l'état participent, dans une plus large mesure, aux dépenses communales qui ne sont pas faites exclusivement dans l'intérêt de la commune, tels le traitement du secrétaire de mairie, l'assistance et la voirie ».
● L'éclairage des rues : 6 mois seulement
Les conseillers municipaux décident l'éclairage du bourg de Réparsac lors du conseil du 8 septembre 1932. Mais, par souci d'économie, « exigent que l'extinction de l'éclairage des rues aura lieu le 4 mai prochain et reprendra le 1er octobre suivant ».
La situation a bien changé depuis : 117 points lumineux éclairent, chaque nuit, le bourg et l'ensemble des villages.
● SDEG 16 : syndicat d'investissement
Pour l'éclairage public de nos communes, les extensions de réseaux d'électricité et autres travaux, le syndicat SDEG 16 (1) intervient. Il finance ces ouvrages entre 15 % et 100 % selon leur nature. Son Président, Jean-Michel BOLVIN, est Président de l'association des Maires de la Charente et Maire de Saint Amant de Montmoreau.
Le syndicat est propriétaire des réseaux électriques d'une tension inférieure à 50.000 volts : conducteurs basse et haute tension, poteaux, poste de transformation... Son budget 2008 est de 40 millions d'euros dont 35 de travaux sur nos communes. Il a également compétence en matières d'énergies renouvelables : modules photovoltaïques, éoliennes, centrales hydrauliques...
L'exploitation de ces services a été confiée à un concessionnaire « Électricité Réseau de France » (ERDF) chargé de distribuer l'électricité et d'entretenir le réseau. La production actuelle d'électricité, majoritairement « nucléaire » en France (82,2 % en 2014), est assurée pour notre région par la centrale de Civaux (Vienne) et celle de Blaye (Gironde). Les énergies renouvelables, en progrès, n'assurent que 13,6 % de notre électricité nationale.
(1) SDEG 16 : Syndicat Départemental d'Électricité et de Gaz de la Charente
Repères ● 1923 – 2 août – La loi octroie une aide de l'état pour l'électrification des campagnes ● 1928 – 9 novembre – Réparsac adhère au syndicat intercommunal d'électricité de Mérignac (Charente) ● 1937 – 31 mai – Arrêté préfectoral créant le syndicat départemental d'électrification de la Charente, fondé par les syndicats locaux ● 1946 – 8 avril – Nationalisation de la production, transport et distribution de l'électricité : naissance d'EDF ● 1993 – 26 mai – Convention signée entre le syndicat départemental d'électricité et EDF : cahier des charges de concession ● Début années 1990 – Les syndicats locaux, dont Mérignac, décident de mutualiser leurs moyens en transférant leurs compétences au syndicat départemental d'électricité ● 2000 – 17 février – Par arrêté préfectoral le syndicat départemental devient « le syndicat départemental d'électricité et de gaz de la Charente » (SDEG 16) ● 2008 – 1er janvier – SDEG 16 est l'autorité unique pour la distribution d'électricité en Charente |