COMMÉMORATION DU 19 MARS : FIN DE LA GUERRE D’ALGERIE

Publié le vendredi 21 mars 2025 - Port-de-Bouc

Avant-hier soir, un certain nombre d'habitants se sont rassemblés à l'appel spontané du Mouvement de la Paix pour dénoncer la reprise des conflits en Palestine, le bombardement du Yémen perpétré par les Etats-Unis et l'escalade guerrière en cours entre la Russie et l'Ukraine, juste avant de se rendre à la commémoration du 19 mars 1962 entérinant le cessez-le-feu de la guerre d'Algérie.

Les élus de la commune se sont mobilisés aux côtés des plus jeunes , des associations patriotiques, de la fanfare, des majorettes et de l'ensemble des habitant.e.s présent.e.s pour rendre hommage aux civils et aux soldats disparus lors de la Guerre d'Algérie et faire acte de paix !

Monsieur le Maire a déclaré : "Aujourd’hui, nous nous inclinons devant la mémoire de toutes les victimes de cette guerre. Aujourd’hui nous nous levons face aux multiples tentatives de division, aux atteintes racistes et haineuses pour soutenir toute l’importance de l’amitié franco-algérienne. Nous nous mobilisons pour rappeler, comme nous l’avons toujours fait, que la voie des armes n’est et ne sera jamais une solution, que ce n’est que par le biais de la fraternité et de la diplomatie que peut se construire une paix juste et durable. En ce 19 mars, nous nous souvenons des jeunes appelés envoyés là-bas, souvent à peine sortis de l’adolescence, confrontés à l’horreur et à la violence. Ce souvenir possède un triste écho lorsque l’on observe comment le Président de la République s’entiche actuellement d’un vocable à la fois guerrier et impérialiste, promettant aux générations futures une politique fondée sur l’effort de guerre. En tant qu’internationalistes, nous nous souvenons également des Algériens, combattants ou civils, pour qui cette guerre fut une lutte pour l’émancipation, mais aussi une période de douleur et de deuil. Notre Histoire commune doit nous rassembler autour de valeurs partagées. Nous avons le devoir de transmettre cette histoire, dans sa complexité, sans mythes, ni tabous, ni extrapolations. Pour cela, nous devons la regarder avec lucidité et clairvoyance. Nous ne devons nier aucunes des mémoires particulières souvent très douloureuses, mais nous devons relever ensemble le défi de la mémoire collective. Contrairement à ce que peut faire actuellement le ministre de l’Intérieur qui s’acharne avec virulence contre l’État d’Algérie, je pense que le travail de nos générations consiste à panser encore et encore les plaies de ce conflit afin que germe les graines de la réconciliation. Cette date du 19 mars ne nie aucune histoire, aucune douleur, elle est empreinte du souvenir d’une guerre cruelle pour les uns comme des drames et déchirements des autres. Il nous faut regarder cette histoire en face, sans trembler et en reconnaissant les tords qui ont été ceux de la France. La commémoration du 19 mars est également l'occasion de renouveler notre engagement envers la paix, la réconciliation et le respect mutuel. Port-de-Bouc, ville ouvrière, ville de paix, ville de résistances et de solidarité, n’a jamais été indifférente à cette histoire. Il nous faut faire le maximum pour permettre une transmission apaisée de cette douloureuse histoire et ne pas entretenir les rancœurs du passé. Je salue par ailleurs la mobilisation spontanée du Mouvement de la Paix qui s’est rassemblé devant la pyramide pour rappeler l’importance de bâtir une paix prospère et durable entre les peuples. Ici, nous savons que la paix ne se décrète pas, mais qu’elle se construit. Hier en Algérie ou en Syrie, aujourd’hui au Yémen, en Ukraine ou en Palestine, où les bombes pleuvent sur les populations civiles. Nous avons une pensée fraternelle pour toutes celles et tous ceux qui succombent dans l’horreur des intérêts impérialistes et capitalistes. Ici, à Port de Bouc, nous savons que la mémoire est essentielle pour éviter que les erreurs du passé ne se reproduisent. Pendant trop longtemps, la guerre d’Algérie a été tue, occultée par le silence, la gêne ou les blessures non refermées. Il a fallu attendre 1999 pour que l’État français reconnaisse officiellement qu’il s’agissait bien d’une guerre.  C’est dire combien il est essentiel de continuer à porter la mémoire, à dire la vérité historique, sans haine, sans instrumentalisation, mais avec l’exigence de justice et de réconciliation. Car la mémoire du 19 mars 1962 ne doit pas être une mémoire qui divise, mais une mémoire qui éclaire. Se souvenir, ce n’est pas raviver les rancœurs, c’est comprendre les souffrances, c’est faire en sorte que les générations futures n’aient plus à revivre de telles tragédies [...] Vive la paix, vive le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, vive l’amitié entre les peuples, et vive Port-de-Bouc !".

La municipalité remercie l'ensemble des participant.e.s présent.e.s lors de cette manifestation où devoir de mémoire et devoir d'histoire ont une nouvelle fois été mis en lumière afin de promouvoir la culture de paix !

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Publié par Ville de Port de Bouc