Eglise Saint Pierre
Eglise Saint Pierre
Charlemagne et son fils, en rendant à la cathédrale du Mans les biens dont elle avait été dépouillée, attribuent à Oisseau le titre de bourg canonique, appartenant au chapitre du Mans. « Oxellum vicum canonicum ».
La cure était une des plus importantes du diocèse. Cette église est constituée d’un corps principal construit au XIV et XVème siècle. La chapelle Nord date de la première partie du XVIIème siècle, le clocher actuel a été édifié contre la façade Ouest au XVIIIème siècle en remplacement du clocher en bois qui reposait initialement sur le milieu du transept. Dédiée à Saint Pierre, l’église de Oisseau en forme de croix latine eut le chœur et les deux chapelles ou transepts reconstruits au XIVème siècle. Le chœur était anciennement séparé de la nef par trois arcades, en dehors desquelles étaient placés les stalles du clergé et du pupitre. En 1709, on pava l’église avec des pierres tombales mises en pièces. Ensuite, on l’agrandit de bancs mis en adjudication en 1718.
« De temps immémorial le clocher était placé au faîte de la nef et à la jonction de la charpente des deux chapelles. Le clocher en bois portait sur des poutres et quatre piliers de bois disgracieux ». Jacques Appert convoqua le 14 juin 1767 une assemblée de paroisse. Seuls les prêtres se déplacèrent. Ils autorisèrent le curé de Oisseau à construire une tour contre la façade occidentale. Lors de sa construction la tour s’écroula !
Cependant elle fut relevée. Aujourd’hui, sur le fronton de la tour : on lit « MJ Apert curé 1773 ».
Quinze grands fiefs
Avant la révolution, Oisseau faisait partie de l’élection de Mayenne. Son revenu était de 3 500 livres. Le chapitre du Mans avait annexé au temporel de la cure la seigneurie d’Oisseau et les fiefs qui en dépendaient. Rien qu’à Oisseau, il y avait quinze grands fiefs qui possédaient le droit de Haute, Moyenne et Basse justice. Le curé de Saint-Loup-du-Gast laissait prélever la dîme de sa paroisse par celui de Oisseau. Dans les mauvais jours de la révolution, les prêtres se réfugièrent à Jersey et en Angleterre. Monsieur Mesnage curé jusqu’en 1825, fit don à l’église des boiseries du chœur et d’une belle cloche de 700 livres.
Les chapelles
Dans une supplique adressée à l’évêque du Mans au XVIIIème siècle, on compte six chapelles dans la paroisse. A cette époque, la Haie-Traversaine n’était pas encore distraite de Oisseau. La chapelle Saint-Étienne (aujourd’hui disparue) se situait dans le cimetière à quelques mètres de la pharmacie. La chapelle Neuve face au presbytère est très ancienne. Une date 1636 gravée sur la porte, indique une réorganisation de l’église. Les chapelles de Loré - de la Haye-sur-Colmont - de la Dufferie - de Vauboureau et de la Haye-Traversaine. De la Vierge 1666- De Saint-Bertrand 1696 - De Saint Joseph 1710.
Le cimetière était jusqu'en 1843 autour de l'église
Autrefois, les Oisseliens se rassemblaient pour prier dans le cimetière, pour élire leurs procureurs de fabrique et pour y tenir les marchés. La dernière inhumation dans ce lieu se déroula le 28 janvier 1843. En 1856, débute le nivellement de la place telle que nous la découvrons aujourd’hui. Des travaux gigantesques sont entrepris. Quatre cent mètres3 de pierres sont arrachées et utilisées pour de nouvelles constructions. Les ouvriers déblaient jusqu’au pied de l’église, depuis la tour jusqu’au portail du cimetière. Ils refont les soubassements en pierres de granit pour retenir les terres sous l’église. Un grand escalier est crée pour accéder à la tour. En 1861, on aménage les rampes d’accès des deux escaliers de l’église côté place.
L’église dévoile ses secrets
En 1993, la municipalité décide de restaurer la voûte de l'église. Lors des travaux, les ouvriers mettent à jour dans le transept nord une voûte en lambris de châtaignier. « C’est un vestige de la charpente daté du XVème siècle » (Jacques-Henri Boufflet, architecte des bâtiments de France).
Des éléments d’origine encore en place.
Le lambris raboté à ses extrémités s’encastrait dans les rainures des chevrons. D’aspect bleuté, ce type d’ouvrage était peu commun dans le département. " Seule l’église d’Averton présente les mêmes similitudes de finition. Cela prouve qu’ici à Oisseau, il y avait un charpentier de grand capacité, un gars pointilleux, capable de réaliser des travaux de qualité ». Ce travail soigné avait été mis en l’air à la fin du XIXème siècle. En effet, nos braves curés de campagne avaient un complexe d’infériorité dans leurs églises de bois. Ils voulaient à tout prix que leurs édifices ressemblent aux « grandes cathédrales », toutes proportions gardées. Suivant la mode de l’époque, on a fait disparaître à Oisseau tout ce qui était en bois apparent sous des couches de plâtre. Les travaux entrepris en 1993 et 1994, ont permis de refaire à l’ancienne la voûte de bois qui sera passée au lait de chaux (2).
(2) : Recette du lait de chaux: Un mélange simple, on fait brûler des os, ensuite on récupère le noir de fumée et on le mélange dans du lait de chaux. Il en faut très peu pour obtenir un bleu foncé".
Un éclairage a été ajouté pour la mise en valeur des éléments majeurs de l’église. en 1993.
. L’église est orientée N.N.O. - E.S.E.
Elle était entourée par le cimetière jusqu’en 1843.
. Ni l’édifice ni le mobilier ne sont protégés.
JP G