Chapelle Sainte-Colombe

A l’origine

Les sources divergent sur l’origine et la vie de Saint-Eutrope. La tradition la plus répandue voudrait qu’il soit venu de Babylone (Perse) au premier siècle pour évangéliser la région de Saintes. Ses nombreux voyages dans le sud de la Gaule le rendent particulièrement populaire, si bien que de nos jours on remarque fréquemment son nom dans nos églises. Saint-Eutrope est fêté le 30 avril.

Un peu d’Histoire

Sainte-Colombe est une ancienne paroisse dîmaire qui dépendait, au début du XIIe siècle, du chapitre Saint-Étienne de Toulouse.

En 1570, les Huguenots pillent et brûlent l’église. Les célébrations ont alors lieu, selon l’orientation du vent, dans l’une ou l’autre des chapelles latérales dont les voûtes étaient demeurées intactes.

Vers 1605, le toit du chevet s’écroule et emporte une partie de la muraille. A partir de 1608, la charpente et la couverture sont réparés, le clocher est rebâti en 1638. En 1649, une nouvelle cloche est fondue et en 1682, l’église est carrelée entièrement.

Au XVIIIe siècle, le retable du maître-autel est placé (1747). Les fonts baptismaux, plus bas que la nef sont rehaussés en 1762. Plus tard deux nouvelles cloches sont installées (1766).

A la Révolution française, l’église est fermée dès 1791, puis vendue aux enchères en 1793 à la famille Guiraud qui la cède à la commune en 1799.

Au XIXe siècle, l’église est réparée : les murs et le plafond sont plâtrés, la chaire est repeinte, et la famille Guiraud offre un autel, puis un terrain pour agrandir le cimetière.

En 1978, une association se créé pour la sauvegarde et la promotion de l’édifice. Elle est lauréate en 1983 de l’émission télévisée "Chefs d’œuvre en péril" ce qui lui permettra d’obtenir une aide financière. Dès lors, l’entretien de la chapelle semble mieux assuré : mise hors d’eau, réfection de la toiture, piquage enduit de la chapelle Sainte-Anne, décrépissage des murs extérieurs…

Quelques œuvres magistrales

Tableau de 1668 représentant la Crucifixion
Les armes du seigneur local Monsieur de La Mothe y figurent et permettent de confirmer l’identité du donateur. Au pied de la croix, trois personnages, dont la Vierge et Saint-Jean. Le troisième est muni d’une mitre et d’une crosse : c’est un évêque. Le peintre a pu vouloir représenter soit Saint-Eutrope, patron de la paroisse, soit Monseigneur de Bourlemont, archevêque de Toulouse.

Autel baroque en bois polychrome
Auparavant maître-autel, il était associé au retable qui encadre le tableau de la crucifixion. Retable et autel auraient été réalisés en 1747 par le sculpteur toulousain Joseph Bourgella. En 2014, la paroisse fait restaurer la peinture de l’autel par l’atelier gersois Nadaï.

Buste reliquaire en bois polychrome
D’origine ibérique, Colombe avait rejoint la Gaule. Baptisée à Valence, elle intégra la communauté chrétienne de Sens. Forcée d’abjurer sa foi par l’autorité locale, elle refusa et subit le martyre en 274.

Source : André Barrau, Michel Fouet et Gérard Sant