LE PROGRÈS TECHNIQUE

LE TELEPHONE (SE 335/68)   

Lignes télégraphiques et extension du réseau téléphonique ( 1865 - 1906 ) 

 

Lettre de la Préfecture du JURA du 30-01-1865 :

«  Plusieurs des communes, lieux de station sur la voix ferrée de Mouchard à Bourg ont demandé et obtenu que leur gare soit ouverte à la télégraphie privée, afin de faire profiter les populations de ce mode rapide de communication.
Votre commune étant par sa position, à même d’obtenir cet avantage, je crois devoir, Mr le Maire, appeler votre attention sur cet objet, afin que vous examiniez s’il n’y aurait pas lieu d’en entretenir votre conseil municipal.
Dans le cas où une délibération en ce sens interviendrait, je vous prierais de me la transmettre et m’empresserais d’y donner suite.
Je crois devoir ajouter que les concessions de l’espèce sont accordées sous la seule condition que la Compagnie du Chemin de Fer ne sera tenue qu’à déposer à la mairie, ou dans tout autre lieu désigné d’un commun accord par ses agents et l’autorité locale, les dépêches qui seront ensuite remises à domicile par les soins de cette autorité. Au surplus, lors de l’arrangement qui doit intervenir à ce sujet, Mr l’inspecteur chargé du service télégraphique du Département, est appelé à se concerter avec les communes intéressées et à leur donner tous les renseignements de nature à faciliter cet arrangement. »

2) Une ligne téléphonique municipale pourrait relier votre commune à LONS Le SAUNIER moyennant une contribution payable en 3 annuités au plus et calculée à raison de 150 F par km de ligne neuve jusqu’à la jonction de la ligne de PLAINOISEAU et au - delà moyennant une dépense égale à la moitié de celle faite pour PLAINOISEAU.

L’achat des appareils entraînant une autre dépense de 300 F.
La réalisation de ce deuxième projet assurerait à votre commune l’échange des télégrammes.
Le département prendrait d’ailleurs à sa charge le 1//3 de la dépense.

3) La combinaison la plus économique consisterait relier MONTAIN à LONS au moyen d’une communication télégraphique ordinaire  (appareil masse - ligne à un seul fil).
La contribution serait de 100 F par km de ligne neuve et de 50 F par km de ligne existante. Étant en possession d’un établissement de facteur - receveur, vous seriez exonéré du prix des appareils.
Dans tous les cas, la commune aurait à  prendre à sa charge la rétribution du porteur de télégrammes et celle à allouer au facteur - receveur pour surcroît de travail.

Lettre de la Préfecture du Jura du 27 - 12 - 1865:

Ouverture de la gare de MONTAIN à la télégraphie privée.

(Envoi de la convention passée entre la commune et la Compagnie des Chemins de Fer de Paris à Lyon à la Méditerranée).
 

Lettre de la Direction des Postes et des Télégraphes du JURA de juillet 1900:

- Connaissance des diverses combinaisons qui permettraient de relier la commune au réseau téléphonique, soit au réseau télégraphique.

1) Établissement d’un circuit téléphonique entre MONTAIN et LONS moyennant l’avance des frais à raison  de 600F par km pour la partie à construire sur route jusqu’à la jonction avec la nouvelle ligne de PLAINOISEAU et pour l’autre partie, moyennant le remboursement à la commune de Plainoiseau de la moitié de la dépense qu’elle a faite. L’achat des appareils et de la cabine s’élèverait à 600F. Cette dépense incomberait aussi à la commune.
Ces frais peuvent être avancés par le département mais cette avance n’étant pas productive d’intérêts, la commune de MONTAIN devra prendre à sa charge les 2/3 de ces intérêts. Il convient toutefois actuellement d’attendre la décision que prendra à ce sujet le conseil général à la session d’août. Vous auriez en outre à vous entendre au préalable avec l’administration préfectorale. Cette communication vous permettrait d’échanger non seulement des conversations avec les autres réseaux téléphoniques mais encore des télégrammes avec le réseau général télégraphique.

En attendant que vous ayez le bénéfice d’une des installations sus indiquées, vous pourriez, Mr le Maire, je crois  devoir vous le faire remarquer, vous entendre directement avec le porteur de télégrammes de PLAINOISEAU pour que, moyennant une rétribution convenue, les télégrammes à destination de MONTAIN soient distribués gratuitement par le bureau qui sera inauguré le 1° août ».

 

Lettre de la Préfecture du Jura du 25 mai 1905:

Extension du réseau téléphonique départemental.

Dépense d’installation du téléphone dans la commune de MONTAIN qui serait reliée au bureau de LAVIGNY (1220 F) : fixation de ce chiffre correspond à la dépense d’installation du téléphone dans la commune reste subordonnée à l’acceptation de la commune de LAVIGNY qui serait reliée par le même fil au bureau de VOITEUR. (La commune de LAVIGNY accepte).

Au cas où le conseil municipal désirerait l’installation d’appareils spéciaux permettant l’installation d’un réseau d’abonnés ( faculté pour les abonnés d’échanger des conversations de leur domicile même où est installé un appareil) , la dépense donnée ci - dessus serait alors majorée de 570 F et l’intérêt  maximum annuel à payer par la commune serait augmenté des 2/3 des intérêts de cette somme soit 14,60 F.


LE CHEMIN DE FER

Archives départementales SE 335/65

Naissance d'une voie ferrée Bourg-Besançon (Joseph Bécu)

Avant la construction de la voie de chemin de fer, il fallut réaliser des expropriations pour cause d'utilité publique.

La gare de Montain (elle ne s'appelle pas encore Montain-Lavigny) est située sur le tronçon Lons le Saunier – Mouchard qui fut ouvert à la circulation des trains le 15 novembre 1862 par la Compagnie des Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée.

La Sentinelle du Jura (24 octobre 1862) en parla en ces termes :
“ L'ouverture de cette ligne aura lieu vers le 10 novembre et commencera avec le service d'hiver. Il y aura quatre départs de Lons le Saunier et autant de Mouchard.“

Il faut, à l'époque, 1h45 pour faire les 49 kilomètres, soit une moyenne horaire de 28 kilomètres, ce qui correspond à la vitesse moyenne des trains omnibus de l'époque.

Dans un premier temps il n'était pas question d'autre gare entre Lons le Saunier et Domblans, mais sur l'insistance du Conseil Municipal et du Maire (Elisée ROMAND) la requête sera entendue par l'administration.

Il faudra une nouvelle requête du Conseil Municipal pour ouvrir la gare aux services de marchandises :

“La compagnie avait été autorisée à n'ouvrir, d'abord qu'au service des voyageurs, cette station dont l'importance est assez minime. Elle est disposée cependant à donner satisfaction aux désirs des populations voisines et elle se met en mesure d'établir une voie de garage et un quai de découvert pour le service de la petite vitesse.“

Très vite les habitants de Lavigny réclament que la gare soit dénommée gare de MONTAIN-LAVIGNY “Ils apportent pour raisons que le commerce de leurs vins est plus considérable qu'à Montain.“ Les habitants de Montain “s'opposent formellement et d'une voix unanime et péremptoire à l'addition de ce mot…
Ce bâtiment se trouvant éloigné de quelques mètres de distance du territoire des réclamants, ils n'ont, d'après nous, aucun droit d'y voir écrit le nom de leur commune, si ce n'est par un pur caprice ou un motif de contrariété pour un seul mot.“

Les montinois seront contraints d'accéder à la demande des habitants de Lavigny mais réussiront à faire traîner les choses jusqu'en 1874 !

Mais hélas, c'est sans doute le 14 décembre 2002 que le dernier train de voyageurs s'est arrêté à la gare de Montain. Désormais, l'acheminement vers Lons le Saunier se fait en bus.