LE DOLMEN DE MIRE
HORAIRES
LE DOLMEN
Sans conteste le monument le plus ancien de la commune, il est situé près de la route de Sablé sur Sarthe.
Extrait de l’inventaire des mégalithes de la France, Maine-et-Loire de Michel GRUET :
Dolmen de la Maison des Fées
- Situé à 100 m N-NE de l’église. A 10m du bord est de la route de sablé, sur la berme d’une petite route allant à Margot ? traversé par le fossé de cette route.
B1, 53 nr. 1820 et la route – Commune de Miré, classé 4.1.1911.
- Dolmen a une seule dalle trapézoïdale ; 4 supports subsistent, se touchant deux à deux dans les angles sud et nord, laissent supposer l’existence d’une chambre carrée. La construction du fossé a évidemment détruit la dalle N-O. Il servait d’écurie, dit Joanne. Roche : Grès à sabals.
- Le creusement du fossé a réalisé une fouille de fait. On ne sait pas s’il en est résulté quelques trouvailles ou remarques.
- C’est une maison construite par les fées. Sur la dalle de couverture, on voit l’empreinte de la tête et des mains de la fée qui a transporté la pierre.
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Extrait de la monographie communale de Mr TAUGOURDEAU datant de 1894 :
« On trouve un dolmen à trois cents mètres du bourg et à cinq mètres de la route départementale de saint Denis d’Anjou. Il est appelé Pierre Chasses, il a donné son nom à la terre et à la vigne qui sont à côté.
On l’appelle encore « Maison des Fées ». Ce monument druidique qui est situé au commencement du chemin des Brosses, sur le côté droit de cette voie, se compose de quatre énormes pierres : trois verticales et une horizontale placée sur les trois premières. Le dolmen est, comme tous ces autels druidiques, tourné vers l’ouest. La pierre horizontale offre plusieurs cavités : une qui est assez grande pour contenir un corps humain, et une autre plus petite et plus profonde, qui semble disposée pour recueillir le sang de la victime. Ce qui confirme bien la croyance que ces autels gaulois étaient le théâtre de sacrifices sanglants ».
Hubert de la MARLE de la Société d’histoire de Saint-Denis-D’Anjou a également étudié le dolmen de Miré, voici ses conclusions :
« La dalle de couverture, ainsi que l’on appelle la plus grosse pierre qui sert de toit au dolmen, a été décrite par certains comme triangulaire, par d’autres comme trapézoïdale, alors qu’elle est de forme irrégulière. Elle est posée sur les quatre supports de manière à dépasser sensiblement vers le sud-ouest, au-dessus du champ adjacent. Elle présente les dimensions suivantes :
- Longueur maximale (dans l’axe de la longueur de la chambre funéraire) : 3,45 m,
- Largeur maximale (dans l’axe de la largeur de la chambre funéraire) : 3,74m
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L’épaisseur varie, sur les côtés, de 0,60m à 0,66m. Célestin Port dans son dictionnaire historique de Maine-et-Loire, parlait d’un mètre d’épaisseur au centre, ce qui parait beaucoup.
Au-dessous, la chambre funéraire, bordée par quatre piliers d’inégales largeurs, encore appelés orthostates, a les dimensions suivantes :
- Longueur 3 m,
- Largeur 2,645m à 2, 73m (1,83 au « seuil » vers le nord-ouest),
- Hauteur maximale 2,03m
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Cette hauteur était primitivement plus basse (1,30m), avant le creusement du fossé. Outre la perte irrémédiable d’indices archéologiques internes et externes pour dater le monument, ce creusement a certainement fragilisé la construction.
Quoi qu’il en soit, la chambre n’est ni ronde, ni carrée, comme certains auteurs l’ont avancé. Sa longueur conduit à l’une des ouvertures actuelles, au nord-ouest, face à la route Angers-Sablé, qui autrefois passait à 60m, et maintenant à 12 m. Vu la pente et l’orientation du terrain, vers le ruisseau de la Sauvenière, je pense que cette ouverture nord-ouest était la principale, sinon la seule ouverture du dolmen à l’origine.
L’axe de cette ouverture nord-ouest est déterminé par la taille nette de l’orthostate du nord-ouest au côté de ce seuil : 340°NNO, qui décrit un angle droit parfait avec le plan de l’orthostate du fond, encore appelé chevet (70°ENE).
Peu de dolmens, notamment dans cette région, s’ouvrent vers le nord-ouest. C’est pourquoi, et également en considérant le petit pilier au nord-est, du côté du chemin des Brosses, certains pensaient que l’ouverture d’origine était au nord-est, ce qui me semble cependant peu probable.
Le dolmen de Miré, en réalité des Pierres-Chasses, puisqu’il relève de ce lieu-dit d’après l’ancien cadastre de 1826, ne présente pas les caractéristiques des dolmens de « type angevin », dolmens allongés au portique. C’est un dolmen dit « simple » ou improprement « carré » comme on en rencontre également dans le Baugeois.
Les pierres de grès rosé à sabals du dolmen pourraient provenir de la colline de la Juguerie, au nord-est, puisque d’après la coupe de l’ancienne carrière, à l’extrémité du plan d’eau, on aperçoit encore, sous la terre végétale, une épaisse couche de grès qui forme le sommet de la colline. A la base, sous diverses strates de schistes, au niveau actuel de l’eau, courant depuis le Gripoil, on décèle le filon d’une roche verte très dure, la diabase, qui servait aux groupes néolithiques pour faire des outils de taille de la pierre.
Contrairement à une idée reçue, le dolmen des Pierres-Chasses à Miré n’était pas totalement isolé d’autres mégalithes ou d’autres témoignages de ces civilisations. L’ancien dolmen de Contigné, aujourd’hui détruit, permet de le situer dans un secteur visiblement habité et il faut aller à Contigné également, à Champigné ou à Saint-Denis d’Anjou pour trouver des témoignages d’outils néolithiques dans les environs.
Presque tous les dolmens du Haut-Anjou sont construits à proximité de voies d’eau, celui de Miré en est une belle illustration, d’autant que l’origine du nom Baraize ou Baraise, qui est probablement l’ancien nom de l’ensemble du cours d’eau de la Savenière, se perd dans la nuit des temps. Les outillages néolithiques des environs sont également trouvés plutôt dans la vallée de la Sarthe que dans l’intérieur.
Il m’est difficile de dater précisément ce dolmen. L’absence d toute indication archéologique est rès gênante, mais l’architecture de ce « dolmen simple » permet d’esquisser deux hypothèses :
Il a pu être construit soit à la même époque que les dolmens de « type angevin » de la première phase, c’est-à-dire, selon les dernières recherches, au néolithique moyen, vers 4500-4000 avant JC, soit un peu plus tard que les ultimes dolmens angevins, vers 3000-2500 avant JC ;
Il convient toutefois de savoir que l’utilisation des dolmens comme monument funéraire d’un groupe a très généralement duré pendant de nombreux siècles, parfois jusqu’au néolithique final, jusque vers 2000 avant notre ère… Hubert de la MARLE (2003)
L’année suivante Hubert de la MARLE a complété ses recherches :
« Bien que classé dans les « dolmens simples » le dolmen de Miré, sépulture probablement la plus ancienne des habitants du pays du Val de Sarthe Haut-Angevin, se rattache par cinq critères, aux techniques de construction des grands dolmens dits « angevins » tels que celui de Soucelles : la largeur de la dalle de couverture ; son épaisseur maximale, la largeur de la chambre funéraire ; la hauteur de l’orthostate de droite ; le diamètre tumulaire estimé.
C’est pourquoi, grâce aussi à d’autres indices, il est possible de situer sa construction vers 4400-3800 avant JC. Les dalles de grès ont dû être extraites de la colline de la Juguerie. Le dolmen devait être entouré, au moins au début, d’un tumulus de terre…."
Le dolmen est comme tous ces autels druidiques, tourné vers l’ouest.