EGLISE DE MIRE
SAINT MELAINE
L’église a pour nom Saint Melaine, mais il est cependant de coutume de dire au village qu’autrefois le patron en était Saint Blaise. Il a été trouvé un manuscrit le justifiant, selon les paroles rapportées par Célestin Port dans son dictionnaire, en voici les termes :
- On prétend que l’église de Miré avait autrefois pour patron Saint Blaise, et on se fonde sur ces raisons :
« On voit d’anciens comptes de fabrique qu’une maison appartenant à ladite fabrique s’appelait : la maison de Saint Blaise ».
« Le commandeur de Thévale qui est bénéfice des templiers dans la paroisse d’Entrammes, une deux lieues de Laval, diocèse du Maine, et un membre du temple de Saint Blaise d’Angers a une dixme dans la paroisse ».
« Le chanoine du titre de saint Blaise de l’église d’Angers est patron de la cure ».
« On conserve dans ladite église une relique de Saint Blaise enchâssée dans une croix d’argent à laquelle on a une grande dévotion, particulièrement pour la conservation des bestiaux ».
On ne sait pas exactement de quelle année date ce manuscrit.
STYLE ROMAN
Le style roman du clocher, des piliers et des voûtes de pierres qui le supportent indiquent le Xie ou XIIe siècle. Ce pourrait déjà être l’église Saint-Melaine donnée par Gui de Gré aux moines de Saint Serge, en 1075.
L’église mesure 30,50 mètres sur 7,50m dans la nef, 11m sur 4.8m dans la nef et possède deux chapelles latérales de 12,80m sur 4m.
VOÛTE EN BOIS EN CARENE DE NAVIRE
Le plus remarquable dans l’église est la voûte en bois, en carène de navire, dont les peintures datent de la fin du XVe siècle. En haut du berceau de cette voûte figure, à trois reprises, un blason « d’argent à trois chevrons de sable ». Ce sont les armoiries de la famille du CHESNE, seigneur de miré et de la Raudière, en 1490. Ce qui donne une date assez précise des peintures de la voûte de l’église.
Au début du XVIe siècle, l’église est remaniée, elle est flanquée de deux chapelles qui doublent les croisillons du transept pour que siègent les nombreux autels que la cure déclare desservir (entre le XVe et le XVIIIe siècle). Au cours de cette même campagne de travaux, le chœur et le transept sont voûtés, la nef percée à l’ouest d’une large croisée et ses lambris peints.
Le grand autel date de 1738. Il avait été offert par Monsieur l’abbé R.R du TREMBLIER de la VARENNE, curé de Miré. Les deux autres autels, de la Sainte Vierge et de Saint Blaise, également offerts par des prêtres datent de 1756.
Les archives paroissiales ayant été détruites pendant la Révolution, il n’est pas possible d’avoir d’autres renseignements.
Vers 1791, l’installation du curé GUEFFIER fut l’occasion de certains troubles. A peine ce nouveau curé est-il installé que nombreux hommes et femmes se sont réunis pour empêcher le Sieur GUEFFIER de dire la messe ce jour-là. Ils désiraient l’empêcher d’entrer fans l’église et souhaitaient le lapider. La plupart de ces Miréens, qui en fait étaient des femmes, révélèrent qu’elles verseront leur sang pour empêcher l’ancien curé de quitter la cure et le nouveau d’y entrer. Tous ces révoltés se révélèrent impuissants et ledit sieur GUEFFIER s’installa malgré tout.
Après la Révolution, l’église ainsi que tous les biens de la paroisse, ont été gérés par un conseil appelé « Conseil de Fabrique ».
Le 22 avril 1833, Monsieur Pierre LEBASQUE, président du conseil de fabrique, déclare que l’église est très sale, n’ayant pas été blanchie depuis la Révolution. Les dorures des autels ont disparu. Les sculptures et moulures sont en partie cassées. Les travaux de restauration sont confiés au Sieur Dominique Martin, sculpteur à Angers.
DEUX NOUVELLES CLOCHES
Le 14 février 1847, le Conseil de Fabrique passe commande de deux nouvelles cloches à Ernest BOLLEE, fondeur de cloches à Sainte Croix du Mans. Ces cloches, fondues par ordre de M.A BRIANT, maire de Miré et Messieurs HOCDE, CHERBONNIER, DAVID, LEBASQUE et GODIVIER, fabriciens, ont été bénites le 15 juin 1847 par Monsieur l’abbé PRUDHOMME, curé de Juvardeil. La première cloche pèse 627 kg, elle a pour parrain et marraine Mr et Mme Bernard DU PORT. La deuxième cloche pèse 301 kg, elle a pour parrain et marraine Mr de MOULINS et Mme Bernard du PORT, née DEAN de Saint-Martin. La grosse cloche, datant de 1809, est conservée. Elle pèse, 800kg. Elle avait été bénite par Monsieur l’abbé HOREAU, principal du collège de Château-Gontier.
En cette même année, une sacristie, dite la grande sacristie, située à l’emplacement actuel de la chapelle de sa Sainte Vierge, a été détruite, ainsi qu’un escalier en pierre en forme de tour situé au sud-ouest de cette sacristie, et qui servait à monter dans le clocher.
La sacristie actuelle date de 1857. Elle a été construite par Monsieur l’abbé DEMARCAY, curé de Miré, et payée par lui-même.
A la suite de tous ces travaux, les trois autels ont été replacés tels qu’ils sont aujourd’hui.
Monsieur l’abbé DEMARCAY, décédé curé de Miré, en 1863, avait fait don de 6 000francs à la paroisse, par testament. Le Conseil de Fabrique a décidé d’employer cette somme à des travaux de restauration de l’église, déjà bien commencés par le donateur.
En 1864, une nouvelle Sainte Table, en fer, offerte par Mme Veuve HOCDE a été posée.
Cette même année, les fenêtres du chœur et du transept sont agrandies et garnies de vitraux signés Charles THIERRY, maître verrier à Angers.
Six clefs de voûte, soit celles du chœur et les quatre des chapelles, ont été peintes en 1868, par Monsieur Camille ROBERT, peintre décorateur à Angers.
La grande croisée du fond de la nef à été remontée à neuf et enrichie d’un vitrail avec grands personnages, offert par Monsieur de MOULINS en 1869. Au milieu est représenté Saint Eugène, patron du donateur, à sa droite Sainte Hélène, patronne de son épouse et à sa gauche Sainte Clotilde, patronne de sa belle-sœur. Ce vitrail a été réalisé dans les ateliers et sous la direction des dames Religieuses Carmélites du Mans.
En 1871, l’architecte DUSSOUCHAY d’Angers, chargé de la restauration constate : « la nef est formée de deux murs pleins percés de deux petites fenêtres romanes au midi avec une porte et de trois fenêtres romanes côté du nord, ladite nef se trouve ainsi mal aérée et surtout mal éclairée ».
Il est décidé par le Conseil de Fabrique d’agrandir les six fenêtres de la nef et d’y placer des vitraux de style XVe, semblables à ceux du pignon. Les fidèles se plaignaient, avec raison, de manquer d’air et de lumière. Les anciennes ouvertures devaient être romanes, comme celles du clocher. Ces vitraux ont été réalisés dans les ateliers TRUFFIER et MARTIN d’Angers en 1872.
La petite histoire locale raconte que les tailleurs de pierre qui effectuaient ces travaux, prenaient pension dans une auberge de Miré. La tenancière n’allait jamais à l’église et s’en ventait et se moquait d’eux. Pour se venger, ils sculptèrent son buste que l’on peut voir encore, supportant un arceau de voûte de la chapelle saint Blaise. Ils lui dirent qu’ainsi, elle serait pour longtemps à l’église.
Les bancs, tels qu’ils sont aujourd’hui ont été posés en 1881, ils ont été faits par les ateliers MONFERON d’Angers. La chaire date de 1882. Elle a été offerte par Mr et Mme de ROUFFIGNY, leurs blasons y sont sculptés sur bois. Le chemin de croix de 1893, il a été réalisé dans les ateliers BOURRICHE d’Angers et offert par Madame de ROUFFIGNY.
Suivant la loi du 9 décembre 1905, déclarant la séparation de l’Eglise et de l’Etat, l’église de Miré devenait bien de la commune. Le 2 décembre 1906, le conseil de Fabrique se réunissait pour la dernière fois. Les conseillers proclamaient leur attachement au Souverain Pontife et leur soumission entière à ses décisions. Ils protestaient hautement contre la spoliation dont monsieur le Curé et la Fabrique étaient victimes. « Signé : GAZEAU, curé de Miré, PAGERIE, NEVEU, DAVID, BEAUMIER, LEROYER, conseillers. »
Depuis la loi dite « loi COMBE » chaque paroisse a un conseil appelé Conseil Paroissial, il est maintenant chargé de gérer les finances de la paroisse.
Les cloches ont été électrifiées en 1938. Un autel a été placé « face au peuple », pour répondre à la nouvelle liturgie à la suite du conseil Vatican II, en 1971.
Le chauffage central au gaz a été installé dans l’église en 1976.
8 juillet 1996 : inscription à l’inventaire des objets d’art par la commission départementale de :
- Lambris du XVe siècle de la voûte,
- Statue de femme tenant un phylactère,
- Cloche de bronze de 1809,
- Croix reliquaire en argent de 1778,
- Croix funéraire du Curé Pierre Davy en marbre de Sablé 1700,
- Calice et Patère en argent doré (1805-1813).
Octobre 1996 : acquisition d’un orgue électronique.