L'Eglise d'Anville

L’église, dédiée à saint Médard[1], dépendait de l’ancien diocèse de Saintes avant la Révolution française. Elle constitue le centre d’une des plus petites paroisses du diocèse. Sa première construction remonterait au XIe siècle. L’église actuelle est de style roman et date de la fin du XIIe siècle.

L’édifice a beaucoup souffert durant la guerre de Cent Ans puis de nouveau lors des guerres de Religion et pendant la seconde moitié du XVIe siècle. Le monument a été plusieurs fois réparé aux époques moderne puis contemporaine. La sacristie et la chapelle nord ont été ajoutées en 1866 et 1876. L’église fut restaurée en 1884, on y aménagea une voûte en berceau en brique et en plâtre. Elle bénéficie de nouveaux travaux en 1894.

La chapelle de la Vierge installée au sud de l’édifice (peut-être au XVe siècle) a été restaurée au cours du XIXe siècle. Elle fut dotée d’un nouveau vitrail en 1870. Il représente le don du Rosaire par saint Dominique à sainte Brigitte, réalisé par l’atelier du maître-verrier Louis-Victor Gesta (Toulouse).

La chapelle construite en 1876, à la place d’un ancien chai et à l’emplacement probable de l’ancienne chapelle Saint-Michel (nord de l’édifice), est dédiée à saint Joseph. Deux arcades fermées ouvrant autrefois sur la chapelle Saint-Michel étaient encore visibles avant 1876. Cette dernière chapelle était certainement une chapelle seigneuriale et le lieu d’inhumation pour d’importantes familles. Elle avait déjà disparu en  1796. Deux fenêtres ont été percées en 1882. Une possède encore un vitrail représentant saint Joseph, réalisé par l’atelier vitrailliste Charlemagne de Toulouse. Ce type de vitrail représentant les saints en pied, caractéristique du XIXe siècle, est dit « vitrail archéologique ».

L’ensemble du mobilier de l’église, à l’exception notable des fonts baptismaux datant du XIIIe siècle, a été installé entre 1880 et 1888. Les fonts baptismaux de l’église d’Anville sont constitués d’une cuve de forme octogonale en pierre destinée à recevoir l’eau bénite utilisée pour le baptême, qui se déroulait au-dessus. Cette cuve est décorée de croix et scandée de colonnes dans chaque angle. Elle est installée près de la porte d’entrée de l’église car il fallait être baptisé avant de s’approcher du chœur.  Cet objet mobilier est inscrit au titre des Monuments historiques depuis 1941.

L’expression: fonts baptismaux est composée de deux mots empruntés l’un au mot latin fons signifiant fontaine, source et l’autre à un verbe grecque baptizô qui signifie plonger, immerger.

Architecture

La façade possède un portail à arc en plein cintre et trois voussures. Elle était protégée autrefois par un auvent ou un porche comme l’indiquent les deux pierres en encorbellement ou corbeaux encore en place. L’ensemble est couronné d’un clocher-mur, probablement construit au XVIIe siècle, percé d’une arcade. La cloche est bénite en 1863. La tradition orale raconte qu’elle avait le don de chasser les orages. Cette croyance perdure encore à la fin du XIXe siècle.

Des habitants demandent qu’un arrêté municipal soit pris afin d’empêcher la cloche de sonner en cas d’orage, sachant que cet usage attire l’orage, plus qu’il ne l’éloigne.

 

[1] Ce saint est né à Salency (Picardie) dans le dernier quart du VIIe siècle. Il œuvra à l’évangélisation de la Picardie et devint évêque de Noyon en 548. Il mourut en 560 et fut enterré à Saint-Médard de Soissons. Une légende raconte qu’il a été protégé contre la pluie, dans son enfance, par un aigle aux ailes déployées, d’où la croyance populaire qui en découle : s’il pleut le jour de sa fête (8 juin), la pluie dure quarante jours. Il est le saint patron des cultivateurs.