Le château
En 1422, le château défendu par 40 gens d'armes commandés par Waléran de Saint germain et Léonard de Picquigny fut assiégé et pris par les anglo-bourguignons sous la conduite de Jean de Luxembourg. Les assiégés furent pendus et le château détruit de fond en comble. Dès lors, le manoir des seigneurs s'identifia à une simple tour et ce jusqu'aux années 1680, période au cours de laquelle la demeure seigneuriale commença à être reconstruite sous l'égide de François le Roy de Valanglart, seigneur de Moyenneville et Antoinette Le Fort qui à l'âge de 8 mois avait perdu son père Jean Le Fort, seigneur d'Allery et successeur d'Antoine D'Ant, seigneur de Franqueville et de Quesnoy.
Antoinette mourut subitement à l'âge de 36 ans et son fils ainé, messire Claude Le Roy de Valanglart hérita de tous ses biens et notamment de la seigneurerie du Quesnoy. Monsieur Claude se maria en 1696 à Marie Anne Trudaine de Roberval, née de la famille de Roberval de la paroisse Saint Michel d'Amiens. Un vrai château et une vraie ferme vont alors prendre tournure. Le corps de logis de pierre fut ajouté. L'entrée vis à vis du village fut percée. L'allée des peupliers dite des châtaigniers, celle d'Oissy et la médiane située face au perron furent créées. La muraille en pierre a commencé à être érigée autour du parc au moyen des pierres de craie extraites de la carrière située à proximité de l'allée des châtaigniers.
Suite au décés subi de sa mère Madame de Valanglart puis à celui de son père, deux ans plus tard à cause de la fièvre pourpreuse qui fit 80 victimes dans le village, Claude François Leroy de Valanglart hérita de la propriété. Après d'excellentes humanités au collège Louis le Grand, le messire assura pendant cinq années une lieutenance dans un régiment de cavalerie puis vécut seul durant huit ans à Quesnoy. A l'âge de trente quatre ans, le châtelain épousa à Gand, Marie Charlotte Françoise Josephe de Van der Noot, 21 ans, fille unique de Charles Ferdinand de Van der Noot, mort colonel du régiment de courtray, au service de Philippe V roi d'Espagne. Le château profita de nouvelles transformations et d'équipements. L'écurie a été batie en 1738. La propriété fut dotée d'une glacière. Le personnel ne comprit pas moins d'une fille de chambre destinée à Madame, d'une seconde attribuée à la mère de Madame, d'un intendant: Charles Cressent, d'un valet de chambre de Monsieur: Jacques Trancart, d'un cuisinier, d'un cocher: Jean Bécot, d'un postillon, de quatre valets, d'un valet de cour et de quatre servantes.
Le foyer fut endeuillé à maintes reprises avec les disparitions successives au berceau des troisième et quatrième filles, les decès du fils cadet François Mathias baron de Trienghem, de la marquise trois ans après et du marquis trois ans encore après. La propriété revint alors à François Léonard de Valanglart, marié à Françoise Marie de Fougières. Le Sieur Léonard Leroy qui fut nommé par le roi Louis XVI, président de l'assemblée départementale d'Abbeville et représentant de la noblesse lors de la réunion de rédaction des cahiers de doléances qui s'est tenue en avril 1789 à Amiens en l'église des Cordeliers a du se résigner à s'exiler.
Le château passa ensuite entre les mains de général baron Mariani, de son fils, du baron A. Mariani, de David et Jean Sené, de Gérard et Lison Coisne et des actuels propriétaires, héritiers de feu M. Coisne, ancien industriel originaire d'Armentières. Il a été occupé par Hugues Lamy et son épouse Séverine née Coisne. Depuis 2016, il est la propriété des Docteurs Henri Sevestre et son épouse Marie-Antoinette née Pietri
Jean-Marie Snauwaert