Les coutumes et les traditions
Coutumes et Traditions...
Chaque dimanche, une famille offrait du pain qui une fois béni était vendu à la criée au sortir de la messe, sur la place située devant la grande porte de la chapelle. Cette porte qui est toujours repérable à hauteur du pignon ouest de la chapelle du rosaire a été bouchée en 1675 est remplacée par la petite porte de "l'église des hommes".
Un marguillier des Trépassés était nommé chaque année par les notables parmi les personnes honnêtes et solvables du village. Ce personnage devait encaisser les recettes des dites adjudications du pain bénit et présenter le bilan financier à la fin de son mandat. Le produit était utilisé à entretenir la chapelle St Vast et la haie du cimetière, à acheter de l'huile nécessaire au graissage du clocher le soir des Ames ou soir de la Toussaint et à régler des messes dites pour le repos des âmes des trépassés.
Une confrérie de Saint Nicolas s'est illustrée jusqu'en 1685. Chaque année, le groupe de paroissiens ainsi enrôlés assistait à une messe chantée en compagnie de son bâtonnier qui endossait le rôle de Saint Nicolas et participait donc à l'office, habillé en véritable évêque. Au sortir de la célébration, l'évêque qui était reconduit à sa maison par ses confrères et le curé donnait la bénédiction épiscopale et offrait un banquet où l'on mangeait et buvait à "ventres déboutonnés". Après le gueuleton, le même Saint Nicolas était revêtu et raccompagné à l'église pour la cérémonie des vêpres. Au milieu du magnificat, le prétendu évêque était dépouillé de ses ornements épiscopaux qui servaient à revêtir le bâtonnier de l'année suivante. La confrérie fut interdite en 1685 suite à des abus et impertinences . Le cierge qui était porté par un homme de la confrérie fut alors remis entre les mains des garçons que les paroissiens établissèrent dans la possession de leur saint patron.
Le "Mai" consistait pour les jeunes hommes à accrocher une branche de sapin aux maisons de jeunes filles à marier. Si cette opération qui se déroulait la nuit précédant le 1er mai n'a plus eu cours à quesnoy à compter des années soixante deux, soixante trois, celle ci a encore eu lieu l'an dernier,en 2001 à Avelesges, Tailly l'Arbre à Mouches et Warlus, à l'initiative du foyer rural desdites communes.
Les esmayeurs coupent tout d'abord dans un bois du secteur des branches de sapin qui le soir venu sont ornées de rubans multicolores. La grande tournée ne débute jamais avant 23h. Equipés du nécessaire et notamment d'une échelle, d'un marteau et de clous, les gais lurons se rendent donc à chacune des maisons de leurs concitoyennes célibataires pour y accrocher un mai. En récompense de quoi, les joyeux compères sont gratifiés ici et là de potions remontantes, d'en-cas et d'une omelette en fin de virée.
La tradition du mai qui est ancestrale est fort bien imagée sur les bas relief de la cathédrale d'Amiens. Elle est avant tout une célébration du printemps, du renouveau de la nature et donc de l'avénement de la période des amours. En "esmayant" une demoiselle, les garçons ont voulu pendant longtemps exprimer des messages dont les significations dépendaient des essences d'arbres utilisées. Un tel langage n'est plus connu ou appliqué consciemment. Des espèces servaient à déclarer sa flamme et d'autres à mépriser voire injurier. Le charme voulait dire: "tu me charmes", l'aubépine "je t'estime", le laurier rose "la déclaration d'amour", le bouleau "le désir amoureux...alors que le sapin s'adressait à celles avec qui la rime d'un certain vieux métier est un peu trop facile à faire. De pareilles traductions sont aujourd'hui ignorées. La seule démarche des jeunes hommes consiste à manifester dans la bonne humeur leur amitié à leurs chères concitoyennes.
Traditions
Une coutume a longtemps amené un bedeau à annoncer les décès à travers les rues et de répéter notamment :"Eje vous requemande, mes frères et soeurs, d'prier pour l'âme de X; Sin corps il est trépassé; eque dieu li foiche merci! Sin corps, il est trépassé" ce serviteur de l'église qui revêtait alors d'une dalmatique d'os en sautoir et d'une tête de mort agitait en cadence deux clochettes tout au long de sin déplacement. Ce même clocheteur parcourait le village, à minuit entre les jours de la Toussaint et des Morts pour clamer :" Réveillez-vous, geins d'Quénouai, peinsez al'mort et priez pour chés trépassés" . Ce rite qui est né à l'époque des Charitables (du 12e au 20e) dont la vocation première était d'assurer gracieusement des obsèques à tout à chacun a été accompli jusqu'aux années 2000 avec le concours de l'ancien garde champêtre Serge Leclerc
Jean-Marie Snauwaert