Le Pontet de la Gandillonne

La légende de la Gandillonne.

En 1285 une famine ravagea le pays alors que la contribution versée au roi d’Angleterre exaspérait les habitants autant que la présence de la garnison anglaise. Il arriva que pour une raison ou une autre les soldats anglais sortirent de Lauzerte non pas en troupe mais les uns après les autres pour ne pas attirer l’attention, ne laissant sur place que quelques-uns d’entre eux pour la garde des portes ; la tradition orale évoque divers  motifs de leur sortie : une mutation avec la garnison de St Amans ; ou bien qu’ils s’étaient rendus à Miramont pour y boire le petit vin blanc de Touffailles, d’autres à Sauveterre où l’on dansait ferme à l’occasion de la grande foire.

Or donc, une pauvre veuve logeant dans l’étroite rue de la Barbacane, intriguée par ces mouvements de la soldatesque, eut l’idée de dénombrer les sortants. Comme elle ne savait pas compter, elle  mit un marron dans son tablier chaque fois qu’un Anglais sortait. Lorsque les sorties cessèrent elle se précipita chez le premier consul qui compta les marrons et rameuta la population. Les quelques (deux ou trois) Anglais gardiens des portes furent jetés par-dessus les murailles et, les portes fermées, aucun de ceux qui voulurent rentrer ne le purent. Lauzerte était libérée, … du moins jusqu’en 1360 et ce fut le signal de la révolte contre l’occupant dans la province de Guyenne. La suite du récit précise que les Lauzertins adoptèrent le fils de la veuve et se chargèrent de le faire instruire. Ils donnèrent à la porte par laquelle étaient sortis les ennemis le nom  de Pont de la Gandillonne (à l’extrémité haute de la rue de la Barbacane) qui est demeuré jusqu’à nos jours. Le nom de Gandilhonne, comme une graphie ancienne le donne, signifie « celle qui sauve, qui préserve », nom prédestiné ou forgé a posteriori ?

D’après Patrice Brassier - Chroniques lauzertines - 2014

The legend of Gandillonne.

In 1285 a famine ravaged the country while the paid contribution to king of England irritated(deteriorated) the inhabitants as much as the presence of the English garrison. It happened that for a reason or an other one the English soldiers went out of Lauzerte not in a band but one after the other not to draw the attention, leaving on the spot only some of them for the guarding of doors; the oral tradition evokes diverse motives for their exit: a transfer with St Amans's garrison; either that they had gone to Miramont to drink it the local wine white with Toufailles, with others to Sauveterre where we danced farm on the occasion of the big fair.

Now, a poor widow living in the narrow street of the Barbican, intrigued by these movements of the soldiery, had the idea to count the outgoing. As she was not able to count, she put a chestnut in her apron every time an Englishman went out. When the exits stopped she rushed at the first consul's who counted chestnuts and rounded up the population. Some (two or three) English people guards of doors were thrown over bulwarks and, closed doors, none of those who wanted to return were able to him. Lauzerte was freed, at least until 1360 and it was the signal of the revolt against the occupant in the province of Guyenne. The continuation of the narrative specifies that Lauzertins adopted the son of the widow and took care to make him educate. They gave to the door by which had gone out the enemies the name of Bridge of Gandillonne (in the high extremity of the street of the Barbican) which lived until our days. The name of Gandillonne, as a former written form gives him, means " the one who saves, who protects ", name predestined or forged a posteriori ?