Eglise, pensionnat & presbytère
Construction de l'église et du pensionnat
(Extrait de Conte-moi mon canton, canton de Sombernon, document réalisé par Les Ainés Ruraux)
François Aubelle, fils de commerçants de la rue du Bourg, naît à Dijon le 13 juillet 1828. Sa mère, très chrétienne, lui inculque, dès son jeune âge, la dévotion à la Sainte Vierge et l’amour des pauvres.
Il entre au séminaire situé, alors, à Plombières puis termine ses études sacerdotales à Saint-Sulpice, à Paris. Il est ordonné prêtre le 2 juillet 1854, jour du pèlerinage à Notre-Dame-d’Etang, pèlerinage auquel il participait chaque année.
Il est nommé à Sainte-Marie en 1858.
Il prend possession d‘une pauvre église très vétuste, restaurée en partie vers 1840.
Devant l’ampleur de nouvelles réparations, il fut décidé de démolir l’église et d’en bâtir une nouvelle sur les mêmes fondations. Ce fut M. Henri Degré, architecte, qui prit en charge le projet.
Le Père Aubelle se met, alors, à la recherche des fonds nécessaires à l’aménagement et à l’ameublement de la nouvelle église.
Il écrivit chaque année plus de 4 000 lettres, effectua plusieurs voyages à Paris, à Bordeaux, en Alsace, où il quêtait dans les paroisses et visitait de hautes personnalités, telles que le Prince de Monaco, la Comtesse de Saint-Cyr, le Marquis de Chabrian, MM. Casimir Périer, Thiers, Schneider, Mallet, des banques, etc…
Mais il a un autre projet en tête : construire une école libre pour filles.
Il repart quêter. Il note dans son journal « Paris, Lille, Marcoussy, bon voyage, bonne récolte ». Le 6 mars 1882, il note « Ce jour, M. Degré est venu implanter la maison des sœurs et a commencé à traiter avec les ouvriers ».
Mars 1884, « voyage, bon pour les intérêts, qui m’a conduit à Paris et ailleurs ».
Le 20 mars, les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul font au maire leur déclaration d’ouverture d’une école libre à Sainte-Marie. Enfin, le 8 avril 1884, les sœurs ouvrent leur classe avec 16 élèves.
Le pensionnat restera, pour lui, le fleuron de ses œuvres. Mais il continue à prodiguer ses libéralités à tous ses paroissiens. Il procure des remèdes aux malades : « On vient chercher chez lui les bons de viande, le vin de quinquina ». Sa bonté se manifeste à l’égard de ses confrères. Il leur procure des vêtements d’hiver. Il offre de payer un séjour « aux eaux » à un prêtre désargenté. Il dépense toute sa fortune personnelle pour les autres et, surtout, pour son église et son école. Il offre à la commune une pompe à incendie.
Sa santé commence à décliner. Pendant cinq ans, il endure avec courage de grandes souffrances, soutenu par l’attachement affectueux, quasi filial, de ses paroissiens.
Le dimanche 9 février 1896, il rend son âme à Dieu. Ses funérailles voient une affluence sans pareille : 27 prêtres, presque toutes les familles de Sainte-Marie et de Pont-de-Pany et tous ses nombreux amis.
Il repose au cimetière de Sainte-Marie, dans ce village qu’il a tant aimé, et où son souvenir demeure encore.
L’église du 19e siècle possède un clocher en pierre surmonté de la statue de Notre-Dame des Victoires en souvenir de l’église parisienne, chère au Père Aubelle.
Sources : Journal du Père Aubelle, Semaine Religieuse du 14 mars 1896.
C’est à la même époque que fut construit, toujours sous la maîtrise d’ouvrage du Père Aubelle, le presbytère qui, aujourd’hui, accueille la mairie de Sainte-Marie-sur-Ouche.
On peut encore lire sur son fronton, gravé dans la pierre, OMNIA FIT OMNIBUS.
On doit à un ancien maire, Michel Vandenberghe, d’avoir fait des recherches sur la présence de ces trois mots latins.
Il ne s’agit pas d’une phrase, mais d’une devise, qui s’avère être celle de Monseigneur Rivet, évêque de Dijon à l’époque.
Est-ce une façon pour le Père Aubelle de remercier son évêque ?
Les trois mots sont une allusion à un texte de la Bible, une épître de Saint-Paul aux Corinthiens, ou celui-ci explique comment il « s’est fait faible avec les faibles pour pouvoir les atteindre, et fait tout a tous afin de pouvoir en sauver quelques-uns … » 1 Cor.9. 22.
On pourrait donc traduire ainsi cette inscription : « il devient (se fait) tout à tous ».
Au-delà de la traduction, on peut écrire « Il se fait proche et disponible pour tous ».