Eglise Saint-Etienne

Classée Monument Historique par arrêté du 23 décembre 1998

Son clocher médiéval et l’élégant fronton de la façade, se détachant d’un paysage dominé par le Canigou, font partie des plus belles vues qui valorisent le département des Pyrénées-Orientales. Cet ensemble unique fait partie de l’identité de la ville d’Ille.

Le contexte de la construction de l’église :

Cette église paroissiale a été construite entre 1664 et 1771 à l’emplacement de l’ancien château vicomtal, de l’église médiévale et d’un des cimetières de la ville. Elle occupe la partie la plus ancienne du centre ancien. En effet, c’est à cet emplacement que le premier regroupement villageois a été organisé. Les populations ont placé, dans des celliers, leurs récoltes sous la double protection du seigneur et de l’Eglise, suite à la Pau i Treva de Deu signée à Toulouges en 1027. Ce n’est qu’à partir du XIIe siècle que ces « celleres » (mot catalan signifiant ensemble de celliers) se généralisent sur l’ensemble de la Catalogne Nord. Cette urbanisation est caractérisée par un parcellaire en lanières étroites qui convergent, à Ille, vers l’église et le château.

La construction de l’actuelle église aux XVIIe et XVIIIe siècles a considérablement bouleversé cette organisation médiévale des bâtiments et de ce quartier.

Nous pouvons, aujourd’hui encore, observer l’étroite imbrication de l’église parmi les maisons qui s’appuient contre les murs ouest et est de l’édifice. Seul le clocher du XIVe siècle a été conservé bien que probablement remanié au XVIIe siècle.

La majestueuse façade de l’église a été construite à partir de 1720. La pose du portail, en marbre de Bouleternère et en pierre calcaire, entre 1769 et 1771 par le sculpteur Jean-Joseph Chauvenet, termine un chantier qui est à l’image de la richesse et de l’importance de la ville d’Ille, à l’échelle du Roussillon et du département. Cette façade est unique dans le département des Pyrénées-Orientales.

Le chœur et les chapelles latérales ont été meublés de retables baroques, le plus souvent réalisés en bois doré et peint, au fur et à mesure de l’avancée du chantier à partir du début du XVIIIe siècle.

A partir de 1735, ces anciens retables ont été remplacés par d’autres à la nouvelle mode. Le patrimoine mobilier de l’église témoigne ainsi de l’évolution de l’art du retable de 1735 jusqu’au début du XXe siècle. Quatre d’entre eux sont classés Monument Historique au titre objet. Cet ensemble est complété par un orgue exceptionnel réalisé en 1723 qui est resté à l’emplacement pour lequel il a été conçu. Restauré en 1993 et régulièrement entretenu, il est toujours utilisé pour les cérémonies et des concerts.