Le prieuré St Jean et l’église Saint Astier
LIEU
Les origines de Catus remontaient au début de notre ère. En effet, lors de fouilles menées en 1994, les archéologues ont démontré l’occupation du site durant l’Antiquité par la découverte de tegulae (tuiles romaines) et de fragments de poteries datables du Ier au IVe siècle.
Il faut attendre le XIe siècle pour voir s’ériger le prieuré bénédictin de Catus, fondation de l’abbaye de Cluse dans le piémont Italien. Situé sur un des grands axes qui relient l’Atlantique à la Méditerranée, le prieuré est d’un intérêt économique certain pour l’abbaye mère. Par ailleurs, cette fondation, la plus occidentale de Cluse, entre ainsi en concurrence avec l’abbaye de Moissac dont l’impact régional et les possessions sont alors considérables. Au XIIIe siècle, le monastère est à son apogée mais la guerre de Cent Ans met fin à cette prospérité. Momentanément abandonnée, puis partiellement reconstruit au XVIe siècle comme de nombreux autres prieurés du Quercy, il s’éteint à la Révolution pour être vendu en diverses parcelles. Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que l’ensemble des bâtiments conventuels commence à être restauré grâce à l’abbé Gintrand.
Le prieuré Saint-Jean de Catus, dont l’église est aujourd’hui église paroissiale sous le vocable de Saint-Astier, a été fondé par l’abbaye bénédictine Saint-Michel de Cluse, en Italie, dans la seconde moitié du 11e siècle. Les vestiges conservés de la première église, l’exceptionnelle qualité de la sculpture romane de la salle capitulaire et du cloître, et la reconstruction entreprise à la fin du 15e siècle en font un lieu important de l’histoire architecturale et artistique du Quercy au Moyen Age. Catus est mentionné dans une bulle en 1095, et c’est entre cette date et 1050, moment à partir duquel il est possible de suivre l’expansion de Cluse en Languedoc, qu’il faut situer la fondation du prieuré, qui est à l’origine du développement du bourg. Les conditions de la donation à l’abbaye de Cluse ne sont pas connues, mais on sait que le prieur est également seigneur du lieu. Des bâtiments construits dans la seconde moitié du 11e siècle subsistent en grande partie la nef de l’église et ses deux collatéraux. Le style de la sculpture du cloître et de la salle capitulaire permet de dater la construction, ou la reconstruction des bâtiments conventuels du milieu du 12e siècle. A la fin du 13e siècle, la richesse du prieuré est encore telle qu’il sert de garantie à un échange de prieurés entre Cluse et Moissac.
Au XIe siècle, de Saint-Michel-de-Cluze dans le piémont Italien, est prise la décision d’implanter un prieuré dans la vallée du Vert, non loin de l’antique route de Cahors à Périgueux. La voie de passage entre La Rochelle et Narbonne, ainsi que la proximité de la route de pèlerinage vers Saint-Jacques de Compostelle, motivent également cette décision.
Dans la seconde moitié du XIIe siècle, les bâtiments réservés aux moines ainsi que l’église sont construits. Le bourg de Catus s’est développé par la suite à ses abords. Il devient un bourg fortifié, des remparts sont construits et un fossé est creusé. Un château est également construit, c’est la demeure du prieur.
Le monastère connaît son apogée au XIIIe siècle, puis vient une période de décadence, accélérée par la guerre de Cent Ans. Le prieuré est devenu l’église Saint-Astier au XVIIe siècle (classée à l’inventaire des monuments historiques en 1908). Du château érigé sur les pentes dominant le bourg et des fortifications, il ne subsiste aujourd’hui que des ruines. Le fossé est a été transformé en “boulevard”, le fossé ouest en rue.
Au XIXe siècle le bourg est prospère : il compte plus de 1.500 habitants et jusqu’à 1.700 en 1881.