HISTOIRE DE DOMJEVIN
LIEU
La commune s'étend sur 1 028 ha dont 218 boisés et son altitude varie entre 237 et 293 mètres.
Le territoire de la commune est traversé par la Vezouze avec ses nombreux méandres au milieu d'une grande prairie - il y a 12 km de rives sur le territoire de Domjevin - complété par le ruisseau de Chazal, affluent de la Vezouze qui part de la Bonne Fontaine.
Le sol est constitué en partie de terres fortes ou argileuses et en partie de terres légères ou sablonneuses.
Domjevin dont le nom apparaît pour la première fois dans une donation de 1010, a certainement des origines plus anciennes, voire gallo-romaines : les traditions veulent que les Romains aient élevés un camp et un temple à Jupiter (Juvinus) sur une des collines du village mais aucun vestige ne vient confirmer cette supposition9. Le village a dû porter un autre nom avant d'être rebaptisé pour prendre celui d'un Saint Jovin, général romain10,11 d'origine gauloise né à Reims sous l'empereur Julien (Constantinople mai-juin 332 / Ctesiphon 26 juin 363), combattit en Gaule et repoussa trois invasions en particulier à Sainte-Geneviève près de Pont-à-Mousson en 367. Nommé consul la même année, il se convertit au christianisme et mourut en 370. Ce qui pourrait confirmer cette hypothèse est le vitrail central de l'église (détruit en 1914) représentant un soldat romain déposant ses armes au moment de se convertir et qui passait pour être saint Juvino patron de la paroisse.
Histoire
• En 1175, Hermann, abbé de Moyenmoutier, céda à la même abbaye ce que son monastère possédait à Frisonviller et à Domjevin9.
• En 1189, la 3e partie des dîmes de Domjevin fut abandonnée à l'abbaye de Haute-Seille par Henri, comte de Salm9.
• En 1219, Henri, comte de Salm, donna à l'abbaye de Senones sa cour ou sa métairie de Domjevin9.
• En 1248, Ferry de Salm, sire de Blâmont, reconnaît que son cousin Mathieu, duc de Lorraine, lui a laissé la moitié du ban de Domjevin9,13,14,15.
• En 1280, le sire de Blâmont, qui vivait avec les religieux, donna ses fours banaux de Domjevin et de Frisonviller à ces religieux à condition de partager la moitié du produit.
Frisonviller était un hameau qui devait se situer dans le voisinage de la Bonne-Fontaine (en amont du ruisseau de Chazal) décrit comme habitations et moulin ; fut plusieurs fois nommé dans les chartes du XII et XIIIe siècle ; en 1308, il fut anéanti " Tout y périt, bestes, mobles, bleif et vin " au point qu'il n'en reste même plus trace dans les désignations du cadastre. Frisonviller n'est plus cité que comme breuil dans le partage de 1311, préparé par le comte de Blâmont11.
En 1308 Domjevin et Frisonviller subirent un véritable désastre : une incursion de Messins, tout y périt, le hameau fut complètement détruit. Domjevin très meurtri, s'en releva heureusement11.
Le templiers avaient bâti une maison de leur ordre sur une colline surplombant la vallée de la Vezouze. On voit encore le bassin d'une fontaine qui était à leur usage. Ce poste devait avoir une haute importance, car une route pavée et cimentée, qui, du village rejoignait la route de Lunéville fut découverte en partie au XVIIIe siècle13,15,16. En 1308, les templiers disparurent, leur maison fut affectée aux chevaliers de Malte.
Au mois de septembre 1324, Henri de Blâmont reconnaît tenir en fief du duc Ferry, après l'évêque de Metz, le village de Domjevin9.
En 1329, les habitants de Domjevin se mirent sous la protection et sauvegarde de la duchesse de Lorraine, Isabelle d'Autriche et du duc Raoul son fils, moyennant une certaine somme. Henri, comte de Blâmont, de qui le village dépendait, y donna son consentement. Les habitants renouvelèrent le traité de sauvegarde en 1384 avec Jean, duc de Lorraine14,15.
Au XVIe siècle, Domjevin est compris avec 15 autres villages dans le comté de Blâmont. Plusieurs seigneurs se partagent les rues et les habitants, sur lesquels ils ont pleine justice : ce sont les ducs de Lorraine et les comtes d'Haussonville9.
Domjevin est le seul village avec Reillon à adhérer à la « Charte de Beaumont » et s'affranchit partiellement de la féodalité. Il s'est donné deux maires élus le jour de la Pentecôte. Le village géra les délits et profita d'avantages fiscaux. La division amena disparité, jalousie et dissension9,11.
Le 20 avril 1518, Henri, prévôt de Blâmont, rachète des mains de Warry de Luxembourg, seigneur de Fléville, le quart du village de Domjevin, que Thibaut, seigneur de Blâmont, avait engagé en 1427 à Jean de Fléville pour la somme de 100 francs9.
L’Inquisition était une juridiction d'exception, établie pour représenter l'autorité judiciaire du pape sur une région donnée, quand le fonctionnement normal des tribunaux ecclésiastiques s'avérait inadapté. Les inquisiteurs ont le pouvoir juridique absolu pour juger et condamner les gens (ils pouvaient être exécutés, pendus…). De 1584 à 1630, Domjevin fut un des villages où il y eut le plus d'habitants exécutés (à Blâmont) pour sorcellerie17 : 13 femmes18 et 3 hommes9.
Les épidémies de pestes et la Guerre de Trente Ans ont laissé à nouveau Domjevin dépeuplé et ravagé : il ne restait plus que 30 habitants11.
Il n'existe que 3 ponts sur la Vezouze dont un à Domjevin : ce pont est à péage et apporte des revenus aux habitants de Domjevin qui en sont propriétaires. En 1650 les habitants s'entendent pour remplacer le pont de bois par un pont de pierre. Les habitants de Vého et de Fréménil seront exemptés de droit de péage car ils participèrent à l'entretien de ce pont9.
Révolution française et Empire
En 1802, après avoir appartenu au bailliage de Lorraine, cour souveraine de Nancy, Domjevin fut une succursale qui relevait de Blâmont avec Fréménil pour annexe9.
Époque contemporaine
La gare de Domjevin de la ligne de Lunéville à Blâmont et à Badonviller est inaugurée par le ministre Albert Lebrun le 13 août 1911. Elle est située à 1 200 m au sud du village, le trafic fonctionne jusqu'en 194219.
Lors de la Première Guerre mondiale, l'occupation allemande dure peu de temps mais la population est évacuée pendant quatre ans et à son retour retrouve un champ de ruines. De nombreuses maisons ne seront pas reconstruites11.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, le village est occupé par les Allemands. À la libération 30 000 obus ont été tirés sur le village, pendant que les habitants vivent un exode au pays de Sarrebourg11.