Notre commune d'hier à aujourd'hui
Au cours de son histoire, Oisseau à maintes fois changé de nom.
Oxellum en 832 ; Oxelluni au IXème siècle ; Parrochia de Oissel en 1209 ; Parrochia de Oissel in feodo Juhelli de Meduana en 1217 ; Persona de Oësel en 1230 ; Oyessel en 1236 ; Oissel super Colmont en 1252 ; la paroisse Doissel, Oisseau 1312 ; Oyssellum au XVème siècle ; le Grand Oisseau au XVIème siècle et aujourd’hui Oisseau.
Entre 2895 et 2420 avant Jésus-Christ une petite communauté s’était installée au dessus de la vallée de la Colmont au Plantis. Loin des quotas et des remembrements, ces villageois, nos ancêtres, pratiquaient l’agriculture, l’élevage et autres activités artisanales. Ils faisaient des échanges avec des communautés voisines ou plus lointaines pour obtenir des matières premières qui pouvaient leur manquer. Leur maison de petite dimension étaient en terre extraite sur place. Tout près, on a retrouvé des trous de faible dimension qui servaient probablement de fosses d’extraction pour édifier ou refaire les murs. Les angles des habitations de terre étaient renforcés, tout comme les ouvertures, avec des poutres. Dehors, un foyer empierré de grande taille servait à la cuisine.
Ils utilisaient de nombreux récipients de céramique, tous fabriqués sur place à partir de la terre recueillie par les potières dans les environs immédiats. Celles-ci façonnaient des vases à fond plat avec des languettes pour les saisir. La céramique était épaisse mais bien lissée. Rien ne manquait, jattes, écuelles, bois, bouteilles à fond rond, assiettes, gobelets, couvercles à bords épais et décorés. C’était un travail soigné et surtout en abondance.
11 500 fragments recueillis.
On a découvert au Plantis des boules de pâte pétrie conservant l’emprunte de la potière ou du potier. Au menu du jour, céréales et fromage.
Il y a 4 500 ans on élevait des bœufs, des moutons et des chèvres. On faisait également du fromage. La présence de fragments d’une vaisselle en céramique constitue la première trace probable de cette fabrication en Mayenne. Au besoin, nos ancêtres chassaient, mais c’était une activité accessoire pour ces hommes et ces femmes. L’essentiel de leur temps était consacré à la culture d’orge ou de blé. Dans les taillis, noisettes, prunelles, mûres, framboises poussaient à foison. Le grain de l’année était conservé dans un silo, fosse à parois abruptes de 0.80 m de profondeur et dont le diamètre est de 1.30 m. Un bouchon d’argile et de végétaux assurait l’étanchéité de l’ensemble. Une partie de la moisson était moulue pour la farine.
Les fragments de charbon de bois découverts lors des sondages effectués au Plantis ont permis d’établir une datation du site au carbone 14. Il remonte aux environs de 2 150 ans avant Jésus-Christ, à une période charnière située entre le néolithique final et le chalcolithique. Le néolithique ou âge de la pierre. Le chalcolithique ou âge du cuivre.
« Les gens qui habitaient ici ont pu les connaître ou en acheter, mais certainement pas les produire ». Ces agriculteurs d’il y a 4 000 ans ne connaissaient pas les poules introduites chez nous par les Romains, ni les lapins qui n’étaient pas encore domestiqués.
Les invasions
Vers le milieu du 1er siècle avant Jésus-Christ, les Romains envahissent la Gaule et arrivent bientôt au pays des Diablintes. Ils percent dans la profondeur des forêts une voie Gallo-Romaine. Pendant cinq siècles, ils resteront les maîtres du pays. Le village de Oisseau s’est naturellement bâti à proximité de Cordouen et de Neuville sur un lieu privilégié de rencontres proche d’une grande voie de communication Gallo-Romaine qui reliait Noviodunum (Jublains) à Legedia (Avranches)(1).
Mais bientôt les invasions germaniques allaient semer de nouveaux désastres. Un chef local, pour se protéger des conflits et rendre la sécurité, hérisse vers le 10ème siècle, une motte féodale, aux Châteaux-Renards. Ce point fortifié ne devait pas être très impressionnant. Une tour de bois dominait la motte. En haut de ce donjon, la guette, sorte de guérite d’où l’on pouvait surveiller les environs.
En 1592, les Anglais sont envoyés par la Reine Elisabeth comme auxiliaires des Français dans leur lutte fratricide de religion. Ils pillent les abbayes de Savigny, les villes de Mayenne, de Gorron et le bourg de Oisseau. La population frémit à la vue de cette horde sauvage. Le pays de Oisseau est ravagé plusieurs fois, le 14 février, 14 et 27 mars 1592. Un soir d’hiver, les anglais pénètrent dans le bourg et brûlent sur leur passage, les meules de foin, défoncent à coups de haches les portes. Le 27 mars 1592, Macé Gesbert fils de Pierre et Michelle Gesbert demeurant au Perron, est baptisé à Mayenne, par crainte des « Angloys qui estoient leurs voisins ».
(1) Au XIXè siècle, un chercheur a découvert sur la voie qui traversait notre territoire à hauteur de Neuville, une médaille gauloise , dont l’aurige de forme élémentaire tenait au devant de la tête du cheval androcéphale, un ornement très caractérisé.
La révolution
Le 27 novembre 1790, l’assemblée nationale ordonnait aux prêtres de jurer serment à la constitution civile du clergé. Beaucoup de curés refusèrent. Les révolutionnaires essayèrent de les remplacer par des prêtres constitutionnels, appelés ici des intrus et boudés par la population. Jacques Appert préféra s’exiler à Jersey.
En 1793, François Herbelin et son fils, sieurs de Tanis étaient guillotinés en place publique à Mayenne. (Derrière le palais de la barre ducale. A l'endroit où se situe la statue du cardinal de Cheverus).
En mai 1794, les chouans s'installent à Oisseau. Le Directoire départemental pour punir les Oisseliens, impose un cantonnement de Bleus. Huit jours plus tard, ces soldats de la nation, n’auront pas laissés debout dans la commune de Oisseau, une barrière ou un échalier intact. On jette en prison un bûcheron nommé Cosseron pour obtenir des dénonciations. Sous la pression il dénonce un jeune homme de 18 ans, le fils du maire Louis-François Lemarchand.
En février 1795, Mayenne se fortifie craignant une attaque surprise par les chouans qui étaient en nombre à Oisseau. Le 3 mars, le général Gency transfère le cantonnement de Chatillon à Oisseau. Le 10 avril 1795, quatre hommes sans armes sont arrêtés. Ils sont abattus sauvagement par les soldats. Le 21 avril suivant, le conseil général de la commune de Mayenne écrit au conventionnel Bissy que « la troupe s’est livrée à des excès qui font frémir… ».
La campagne est ravagée par les chouans, par la troupe, par la misère, les Oisseliens n’osent même plus se plaindre.
Meutres
Michel Foucault, huissier, secrétaire de la municipalité à Oisseau est abattu par les chouans dans la cour de l’hôpital. Le trois ventôse an III (21 février 1795). Quelques mois plus tard, le 20 juillet 1795, François Aubert demeurant au Gros Bois est abattu à son tour dans le voisinage du moulin Besnier.
Le 1er décembre 1798, 32 chouans fortement armés entrent dans Oisseau et se conduisent comme en pays conquis.
Le 6 juillet 1799, un détachement parti de Mayenne pour réquisitionner est assailli à l’entrée de Oisseau. Trois soldats sont morts. Les insurgés au nombre de quatre cent et de 45 cavaliers occupent Oisseau. Septembre 1799 à Vestré , 150 chouans n’osent pas affronter la colonne mobile venue de Mayenne. La même année, les chouans enrôlent 34 jeunes gens, fils de laboureurs, souvent des domestiques de ferme, contraints et forcés de suivre les bandes.
Le réveil du vieux pays chouan
Pendant la seconde moitié du 19ème siècle, la vie au village se continue sans grand changement. L’industrie de la filature à l’honneur s’installe au Vallon. On profite des journées d’hiver pour confectionner des balais, des claies, creuser des sabots ou fabriquer quelques meubles simples mais solides. Beaucoup de maisons possèdent dans leur cave un métier à tisser. C’est un appoint dans le petit budget familial. Le lin et le chanvre récoltés dans les champs fournissent une grosse toile aux fibres grossières quasi inusables pour confectionner les draps, les torchons, les sacs et chemises… Les moyens de communication ne sont pas encore améliorés. On ne dispose à Oisseau que de sentiers ou des chemins cahoteux. On ne verra une évolution se produire qu’avec les facilités plus grandes dans les moyens de communication. Il faut attendre 1854 pour qu’apparaisse l’embryon du village que nous découvrons aujourd’hui, traversé par des routes nouvelles et des chemins creusés de toutes pièces par les tisserands alors employés aux travaux de terrassements. Ce sont des débouchés nouveaux qui vont s’offrir ainsi à l’agriculture et qui très rapidement vont modifier l’économie locale.
Serré contre l’église, le cimetière disparaît en 1843 pour être transféré à l’écart du centre bourg. Le regroupement des maisons s’effectuera alors autour d’un carrefour, premier pôle d’activités important qu’offre la place de l’église nouvellement aménagée.
JP