Eglise Saint-Vincent

L’église gothique paroissiale « Saint-Vincent-Diacre » En 1520 les jurats de Coarraze passent une convention avec Jean de Sobernatz, maçon à Nay, pour la construction d'une chapelle qui va devenir l'église de Coarraze.

Consacrée à Saint Vincent, diacre de l’évêque de Saragosse (III° et IV° siècles), la construction s’est échelonnée semble-t-il de 1520 à 1534. De cette première église subsistent :
– la chapelle nord aux clefs de voûte sculptées figurant Sainte Catherine, ainsi qu’un personnage semblant représenter Saint Jacques ; cette chapelle, de style gothique flamboyant, constituait le choeur de cette première église.
– le clocher-porche qui a gardé sa croisée d’ogives sur bustes formant culs-de-lampe, lesquels semblent représenter les 4 âges de la vie. L’église Saint Vincent a subi un incendie par les troupes protestantes, en 1569, et bien que très endommagée, il semblerait qu’elle ait pu servir de temple protestant entre 1574 et 1576. C’est au début du XVIIe siècle qu’un curé est nommé à Coarraze (Guillaume Sant) et que commence la reconstruction de l’église.

L’actuelle chapelle nord, la chapelle Sainte Catherine (ancien choeur avec un autel dédié à Notre Dame du Carmel), est un vestige de cette époque, car depuis elle a subi de nombreuses transformations :

1684 : réparation du toit, le curé étant alors Jean de Valican-Dupin.

1703 : construction de la tribune

1749 : exhaussement du clocher : Le clocher-porche du XVI° siècle qui flanque la nef vers son milieu, est surélevé de 50 pans (11 m) par une construction légèrement en retrait coiffée d’un toit d’ardoises dont la charpente à coyaux rappelle les vieilles maisons béarnaises. Au faîte s’élève un petit clocheton. Un retable est également sculpté pour le maître-autel et pour chacun des autels des bas-côtés.
En 1793 l’église est désaffectée suite à la révolution, pour être restaurée en 1866.

1866- 1869 : restauration par l’architecte Emile Loupot : construction du massif est (nef allongée de 9 mètres à l’est) réfection de toutes les baies et d’une partie du décor intérieur (piliers de la nef et de la tribune, voûtes de la nef, des bas-côtés et de l’abside). L’église est ornée de vitraux. Les 3 verrières à personnages de l’abside sont d’Emile Thibaut, maître-verrier de Clermont-Ferrand, les 2 verrières historiées de la chapelle nord, de Gustave-Pierre Dagrand, maître-verrier de Bordeaux.

1973 : restauration de la toiture, restauration intérieure (dallages, voûte…)

2001 : réfection des vitraux dont le vitrail principal (façade ouest), véritable chef d’oeuvre réalisé par le maître-verrier Henri Chaudron domicilié à Garos (PA), et représentant Saint Michel Garicoïts (la paroisse Saint Michel Garicoïts du Lagoin regroupe depuis 1897 les 5 anciennes paroisses de Lagos, Bordères, Bénéjacq, Coarraze et Igon).

L’église se pare d’un imposant clocher-porche formé d’une puissante tour carrée de style mi roman, mi gothique, et d’un beau portail en accolade.

À l’intérieur, la chapelle -Sainte-Catherine- avec voûte à liernes et tiercerons, la nef de 6 travées, les 2 collatéraux divisés en chapelle, ainsi que les clefs de voûte à personnages lui donnent un cachet particulièrement intéressant. La chapelle, la voute, le portail de la façade ouest, ainsi que le clocher et le porche constituent des éléments protégés classés dans les Monuments Historiques. Le portail de la façade ouest – qui est vestige de la première édification de l’église – est typique du gothique flamboyant des XV° et XVI° siècles. Il se compose d’un arc en anse de panier, à voussures, surmonté d’un gâble pointu formant une accolade. Le portail est entouré de pinacles sculptés de fleurons, des motifs floraux emblématiques de la période. Enfin le tympan est orné de 2 anges portant un phylactère. La phylactère se présente dans l’art chrétien médiéval comme une banderole comportant les paroles prononcées par le personnage figuré en regard ; il entoure une niche vide qui devait sans doute abriter une statuette représentant le saint associé au phylactère : on peut logiquement penser à Saint Vincent.