Union Nationale des Combattants

UNION NATIONALE DES COMBATTANTS

Du 11 Novembre et des Bleuets de France

Le 11 novembre 1918, il est 11 heures : sur les quelque 750 kilomètres de front allant de la Belgique jusqu’à la frontière avec la Suisse, les clairons des unités sonnent le « Cessez-le-feu ». C’est l’Armistice signée le matin même à 5h15 à Rothondes dans le wagon du maréchal Ferdinand Foch, commandant en chef des forces alliées, après de longues et difficiles négociations entre les belligérants. La victoire des Alliés et la défaite de l’Allemagne sont actées. La nouvelle de la Victoire se répand à la volée dans tout le pays, de clocher en clocher. La fureur du canon s’est enfin tue, couverte par un immense éclat de joie. Le soulagement est immense.

Et pourtant en ce 11 novembre 1918 à 10h45 dans les Ardennes, à quelques minutes du « Cessez-le-feu » tant attendu par les « Poilus », l’agent de liaison Augustin Trébuchon du 415ème régiment d’infanterie est tué d’une balle en plein front alors qu’il porte un message, devenant ainsi le dernier soldat mort au combat pendant la Première Guerre mondiale.

Cirières, le 11 novembre 2022 à 11 heures : très belle affluence cette année encore, notamment avec la présence des enfants de l’école accompagnés de leur institutrice, devant le monument aux Morts pour commémorer l’Armistice et pour rendre hommage à tous les « Morts pour la France », civils et militaires d’hier et d’aujourd’hui qui ont versé leur sang pour la Liberté. A cette occasion et au nom du ministre des Armées, René Brémand (AFN) est décoré de la médaille du Titre de Reconnaissance de la Nation (TRN).

Les 11 novembre et 8 mai sont également les jours où beaucoup portent fièrement le Bleuet de France au revers de leur veston.

En 1925, Charlotte Malleterre, fille du commandant de l’Hôtel national des Invalides et Suzanne Lenhardt, infirmière major, créent un atelier à l’Institution nationale des Invalides. Les pensionnaires y confectionnent des bleuets en tissu qu’ils vendent sur la voie publique, un moyen de leur fournir une occupation et une source de revenus. Le bleuet est le symbole choisi pour illustrer la solidarité envers le monde combattant pour plusieurs raisons. Il rappelle l’uniforme bleu horizon que les jeunes recrues, les « Bleus », portaient en rejoignant leurs aînés, les « Poilus », sur les champs de bataille. Le bleuet est reconnu comme la fleur française du souvenir, celle qui poussait dans la boue des tranchées, seule note colorée avec le coquelicot dans un paysage dévasté. En outre, le bleu est la première des trois couleurs du drapeau français. Le hasard ou la Providence faisant bien les choses, le bleu est enfin la couleur de saint Martin, fêté le 11 novembre, évêque de Tours au 4ème siècle, l’un des principaux saints de la chrétienté. Clovis, roi des Francs qui veut se mettre sous sa protection pour livrer bataille, choisit comme emblème de ralliement le manteau du saint, de couleur bleu. Le bleu restera au fil des siècles une couleur importante, une couleur majestueuse.

Depuis 1925, des campagnes d’appel aux dons ont lieu chaque 8 mai et 11 novembre en France, en Outre-mer et à l’étranger. En 1991, l’association du Bleuet de France devient l’Œuvre nationale du Bleuet de France. L’Office national des anciens combattants et veuves de guerre (ONACVG) la prend alors sous son aile et en assure depuis sa gestion et sa présidence. Cent ans après sa création, sa vocation perdure. Son champ d’intervention ne se limite plus aux soldats blessés lors des deux guerres mondiales mais prend en compte l’ensemble des conflits, des victimes de guerre aux pupilles de la Nation et aux victimes d’actes de terrorisme.

Le Bleuet de France soutient des projets valorisant l’histoire et la mémoire des conflits contemporains afin de promouvoir les valeurs citoyennes françaises. Grâce aux dons, il finance de nombreux projets et de nombreuses manifestations à caractère culturel et pédagogique.

L’UNC de Cirières prend toute sa part dans cette transmission du devoir de mémoire, sa mission cardinale depuis sa création en 1918. Le nombre de ses adhérents est stable : 13 Anciens combattants AFN, 1 Opérations extérieures (OPEX), 10 Soldats de France, 7 veuves d’Anciens combattants et 3 sympathisants.

En cette période d’interrogations, dans un contexte international très troublé, restons fidèles aux valeurs de Liberté, d’Égalité et de Fraternité qui guident l’UNC depuis plus de cent ans. Face à l’adversité, soyons « unis comme au front ».

  Général (2s) Philippe Lafoix

  Président de l’UNC de Cirières