Le Temple de Chauray

Chauray n’avait jamais eu de temple au temps de la Réforme, bien que les calvinistes y fussent très nombreux. Il fallut attendre 1844 pour que l’on envisagea de donner un lieu de culte aux protestants, pourtant majoritaires dans la commune. Le conseil municipal affecta une partie du cimetière protestant à la construction du temple, les sépultures y étant peu nombreuses.

Chargé de la réalisation du projet, l’architecte niortais Charles-François Chavonet conçut un bâtiment de plan tréflé, constitué d’un corps central carré, dont trois côtés sont prolongés par des absides plus basses à cinq faces. Le dernier côté de l’édifice forme un chevet plat où deux contreforts encadrent une petite sacristie. L’abside centrale est flanquée de deux porches carrés aux arches en plein cintre, logés dans les angles formés avec les absides latérales. Les portes d’entrée s’ouvraient sur les flancs de l’abside centrale. L’édifice était entièrement couvert d’ardoises. Les travaux ont été exécutés par l’entreprise Bergeron, de la Crèche, et furent achevés en octobre 1854.

Le temple de Chauray est assurément l’un des plus beaux de la région, mais il a un quasi-jumeau à Souvigné. Ce dernier ayant conservé son aménagement et son mobilier d’origine, sa visite permet de se faire une idée de ce que fut le temple de Chauray lorsqu’on y célébrait le culte.

En 1922, Chauray ne disposant alors d'aucune salle de réunion, une utilisation polyvalente du temple fut envisagée. Le conseil municipal accepta de prendre à sa charge les réparations de la toiture, devenues urgentes, à condition que le temple put servir aux réunions et conférences. Cette proposition se heurta à l'hostilité du pasteur et, finalement, les réparations se firent aux frais de la commune, sans que la destination en fut changée.

Depuis 1970 le temple était désaffecté et dans un relatif abandon. Il méritait assurément mieux que cela. Il fut inscrit sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1988. Après sa restauration en 1989, il a retrouvé une nouvelle utilité en devenant un lieu de culture, accueillant expositions et concerts. Les portes d’origine ont été remplacées par des baies, l’accès se faisant par des ouvertures crées dans les absides latérales. L’espace utile à été multiplié par trois en créant deux étages, le tout éclairé par une verrière qui a remplacé la toiture centrale, formant un puits de lumière qui plonge jusqu’au rez-de-chaussée grâce à de larges ouvertures circulaires pratiquées dans les sols des étages.