Les galinières, gariottes, murets en pierres sèches...

Les galinières, gariottes, murets en pierres sèches...

Les Galinères

A l'écart du village, en pleine nature, sur le chemin de la Borio menant vers Trébaix, derrière ce qui paraît être un muret d’épierrement d’une dizaine de mètres de long, on observe une construction dont la finalité de prime abord interroge.

C'est un poulailler, une galinière en pierre sèche, destiné à un mini-élevage semi-sauvage. Quelques orifices et ouvertures de dimensions réduites sont bien marquées, sans trace de gonds.  Ouverture au sol, d’environ 80 cm sur 50 de large. A l’intérieur, une voûte en encorbellement a bien résisté au temps et un étroit conduit coudé, de section carrée d’une vingtaine de cm de large est bien repérable dans le mur sur plus d’1,5 m. Il s’achève à l’extérieur sur une pierre plate, semblable à celles des pigeonniers. La niche voisine pouvait être le lieu de la ponte ou de la couvaison ou de mise en réserve de quelque nourriture pour les poules.

Obturant l’ouverture principale, on imagine une porte rudimentaire, ajustée sur un cadre de bois, qui ne devait être que rarement ouverte pour protéger des chiens (ou des renards !) et les poules utilisaient le couloir.

C’était traditionnellement * aux enfants ou aux personnes âgées valides qu’était dévolues la récolte des œufs, la distribution d’un peu d’eau, d’avoine ou maïs, et le soir la fermeture du boyau, au moyen d'une pierre.

Cette galinière est la seule repérée sur le territoire de la commune, mais il existait dans le bourg, une sorte de clapiers de pierres sèches, à demi effondrés à ce jour.

* La revue Quercy-recherche N° 47/48  a consacré une étude à ces galinières du Quercy.

 

  Gariottes, murettes :  constructions en pierre sèche et cayrous.

Aux abords du bourg de Cambayrac et de ses hameaux subsiste une quantité d'aménagements anciens  le long des murettes,  au bord des chemins, témoins d'une activité agricole intense dans l'espace et dans le temps. Reprenons les principales dénominations admises:

Le terme générique est la cabane ; la caselle ou cazelle (terme ancien puisqu'on en trouve déjà la trace dans un acte notarial de 1460) est une cabane isolée et s'oppose alors à la gariotte (terme plus récent) aménagée dans une murette ou dans un amas pierreux plus ou moins organisé : le cayrou, résultat de siècles d'épierrement des parcelles. 

La cazelle devient alors une construction à part entière, pourvue d'un linteau fait d'un épaisse pierre ou de bois, certaines sont dotées d'une porte. Dans la continuité des murs, une voûte en encorbellement construite par des couches successives de pierres plates en fera un abri temporaire pendant un orage, permettra d'y laisser des outils, du fourrage, d'y garder un animal. Sur la commune, elles restent de petite taille et  de ce fait, n'auraient pas servi d'habitation.  Dans la commune de Carnac, une belle gariotte à la conservation parfaite comporte 3 pièces,

Sur l'histoire de ces cabanes en pierre sèche, il faut s'en tenir à quelques généralités :le caractère antique de ce type de constructions n'implique pas qu'elles soient très anciennes, ici comme ailleurs : «les cabanes lotoises sont toutes des constructions du premier tiers du XIXe siècle ; les cabanes antérieures à la Révolution sont extrêmement rares».

Les murettes : «champs et chemins sont environnez de murailles de pierre sèche, de la hauteur d'un homme» écrivait Blaise de Montluc en 1568. On parle actuellement de murettes pour ce type de construction. Un couronnement de pierres «en râteau» donne à certaines un effet esthétique incontestable  .

Après le « pic » d'évolution démographique 1830/1870 et l’exploitation des parcelles épierrées, l'exode rural et la mécanisation amènent un lent abandon de ces constructions au temps, à la pluie, à la neige et au gel redoutable...

Elles résistent mais pour combien de temps encore ?

L'histoire de la gariotte aux sabots

Source : Quercy Recherche N°127, Documents BSEL juin 2007 ;  Caselles du Quercy R.Senat et G.Canou  Ed Tertium 2011, Quercy Recherche N°127