Les maisons quercynoises
LIEU
Les maisons quercynoises.
Un habitat quercynois lié à l'activité agricole, viticole
Il faut musarder dans les rues du village, le nez en l'air, pour découvrir ces maisons et leurs particularités.
Si l'on excepte quelques maisons à proximité immédiate de l'église, et quelques autres dans chacun des hameaux, qui pourraient être bien plus anciennes, construites ou aménagées pour quelque utilité spécifique autre que le travail de la terre (école, commerce, logement de religieux...) une majorité des maisons de pierre de Cambayrac ont été construites au XIXe, sur un modèle traditionnel de maison paysanne.
Le propriétaire ne "faisait pas construire" mais se faisait aider par le maçon compétent, il y avait tant de Compagnons dans les alentours ! Avec l'aide de sa famille participant ainsi à la réduction des coûts, il charroyait les pierres, trouvait dans ses terres le bois pour la charpente...
D'apparence massive, de proportions harmonieuses, construite en fonction de la taille de l'exploitation (c'est-à- dire de la richesse du propriétaire), la maison quercynoise est en pierre, sur deux niveaux, bâtie sur le rocher, sans fondations profondes, sur une cave dont la voûte peut se prolonger sous le bolet (à moins que n'y soit prévu l'abri pour la chèvre, la soue pour le porc ) ; un escalier extérieur de pierre, plus ou moins large mène au niveau de l'habitation de la famille par ce bolet, terrasse couverte, où le visiteur est accueilli, où se font les travaux salissants de préparation pour la cuisine, où "on enlève ses sabots avant d'entrer", disait un ancien ...
Avant d'entrer dans la salle, on observe le claveau ou le linteau de la porte. Une date y est gravée, peut-on s'y fier ? Rien n'est certain, ce peut être une pierre de réemploi, récupérée dans une ruine ou sur la construction précédente.
Maintes études relatent l'organisation de l'espace dans la maison, la localisation de l'évier, de la cheminée, parfois du four à pain, des objets du quotidien, aujourd'hui détournés de leur fonction première !
Sous le niveau d’habitation, des espaces utilisés pour loger les animaux, stocker le matériel vinaire ou quelques réserves pour les bêtes.
Au-dessus du niveau d'habitation de la famille : le grenier et ses ouvertures pour les pigeons, à moins que le bolet ne soit couvert par un pigeonner, ce qui témoigne de l'aisance du propriétaire.
Les bâtiments annexes : puits, pigeonniers indépendants, granges, chais, fours à pain, sont bâtis progressivement dans la cour, mitoyens à la maison ou indépendants.
Car au XIXe siècle, les campagnes françaises vont enfin connaître une période (relativement !) plus facile, les historiens parleront d’un "âge d'or des campagnes" qu'ils situent entre 1830 et 1870. La plupart des maisons paysannes de Cambayrac datent de cette période.
Puis survient le phylloxéra, causé par un puceron venu d'ailleurs, qui atteint le vignoble du Quercy dès 1878 entraînant la ruine du vignoble et un exode massif de population.
Ces maisons du village connaîtront pour la plupart, progressivement une autre destinée..., et l'habitat se diversifiera sous d'autres modalités.
Sur ce thème, on peut lire la B.D "L'épopée du vin de Cahors" d'après le livre de José Baudel, illustrations Christian Verdun, imprimée en 1992.