Peintures murales dans l'église
Cachées pendant des siècles, dégagées depuis 2004, les peintures murales de la chapelle Sainte-Anne se révèlent au fur et à mesure des travaux de conservation et de restauration de ce décor réalisé au début du XVème siècle, travaux engagés par la commune et la Conservation régionale des Monuments historiques. L'organisation structurelle des peintures est divisée en trois registres soulignés par des bandes décoratives ornées de rubans plissés :
Le registre inférieur reste pour le moment le moins identifiable. Le registre médian présente à l'est l'Annonciation et le couronnement de la vierge, au sud un Saint évêque, puis Saint Eutrope dans l'enbrasure gauche de la fenêtre, en pendant se tiennent Saint Mamers et Saint Célerin (saint Cénéri) ; à l'ouest, la résurrection des morts, instant précédent le jugement dernier occupe la totalité du registre.
Le registre supérieur correspond à la totalité de la voûte en berceau brisé. Qinze anges aux ailes déployées émergent aux trois-quarts de nuées, en grande partie disparues. Disposés sur deux niveaux, ils sont généralement représentés en duo : celui de gauche présente un texte écrit sur un livre ou un phylactère, celui de droite joue d'un instrument de musique.
Les sept anges de la moitiè orientale de la voûte jouent d'instruments à cordes les plus appréciés lors des offices religieux (rebec, luth et vielle à roue) et semblent ainsi plus valorisés que les huit autres anges qui leur font face sur la partie occidentale qui, eux, jouent d'instruments bruyants comme la flûte et le tambourin, l'orgue portatif, la cornemuse et la trompette. On peut aussi admirer les quinze anges musiciens, mais aussi la Vierge qui représente le sein nourricier à son fils. Cette image est chargée de sens, elle concrétise l'idée d'intercession. Ce thème est souvent repris dans les peintures murales, dès le VIIIème siècle.
Selon Christian Davy (in la Mayenne, Archéologie-Histoire n° 27) "l'image de Cossé-en-Champagne peut être considérée comme le plus ancien exemple de l'intégration de ce thème (de l'intercession) dans la peinture murale de l'ouest de la France. Elle présente cette pudeur caractéristique de la fin du XIVème XVet du début du XVème où un sein unique apparait dans une étroite fente du vêtement".
D'autres découvertes nous attendent : d'après la Conservation régionale des Monuments historiques, l'ensemble de la nef et du choeur recèleraient d'autres trésors de la peinture murale.