Eglise Notre-Dame
Historique
Construite dans les premières années du XIIème siècle, l'église est antérieure au premier document citant Cossé. L'emplacement a été choisi a dessein, bon nombre d'églises romanes furent en effet construites sur d'anciens lieux de culte païen.
Le premier document existant parlant de Cossé concerne le prieuré et date de 1241. C'est dans ce prieuré au nord de l'église que se sont installés des moines bénédictins dépendant de l'abbaye de la couture et subordonnés à la juridiction de l'Evêque du Mans, ils apportèrent avec eux science et réflexion. Le prieuré fermera ses portes à la Révolution Française. (le prieuré est aujourd'hui une résidence privée - voir photo infra).
En 1569, on parle de Notre-Dame de Cossé en Champaigne, puis en 1654 " De Ecclesia parachialli santi blasti di cosse in campania". L'église est en fait dédiée à la Vierge Marie, mais quelques fois aussi, elle est dite "de Saint Blaise" en raison notamment de la présence de ses reliques, rapportées par les seigneurs locaux ayant participé aux croisades. Saint Blaise est un évêque martyr d'Arménie (IVème siècle), on la fête la premier dimanche de février.
Aujourd'hui, suite au regroupement de vingt communes en une seule paroisse, la messe est célébrée tous les trimestres dans l'église de Cossé-en-Champagne.
Dans cette église, Yvonne Beauvais, connue en religion sous le nom de Mère Yvonne-Aimée de Jésus fut baptisée le 18 juillet 1901 deux jours après sa naissance à Cossé-en-Champagne. Elle entra chez les Augustines de Malestroit et mourut le 3 février 1951. Un procès en béatification la concernant est en cours.
Le bâtiment, l'art roman
La construction de l'église a respecté la symbolique : le choeur orienté vers l'est, symbolisant le Christ venu d'orient, car il est lumière.
On pénètre dans l'église par la grande porte, entrant dans le narthex, espace d'accueil, prolongé par la nef où les fidèles prennet place. Cela forme un grand rectangle qui représente la Terre, monde des hommes où ils naissent (fonds baptismaux), où ils grandissent en recevant les sacrements, et d'où, morts, ils partent par la petite porte pour être enterrés dans le cimetière entourant l'église jusqu'en 1785.
La nef était à l'origine percée de quatre ouvertures dans le haut du bâtiment, symboles des points cardinaux ou des quatre évangiles selon les interprétations. Deux autels sont implantés en remontant vers le choeur. Celui de gauche renferme une relique de Saint Blaise, celui de droite est consacré à Notre Dame. Ces deux autels sont surmontés de retables remarquables.A l'intersection de la croix formée par l'église, vous trouvez un espace carré. L'autel central fait le lien entre cet espace carré et la dernière partie de l'église qui se termine en demi-cercle. Ce demi-cercle représente le ciel, lieu de plénitude ou Dieu se trouve. L'espace est ouvert par trois vitraux représentant la Sainte Trinité : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Quant àl'autel, dans la liturgie, il représente Jésus Christ, matérialisant le fait qu'il est Dieu et Homme et qu'il constitue la passerelle entre la Terre et le Ciel.
Cette relative simplicité dand la distribution de l'édifice n'empêcha pas une multiplicité des fonctions : les espaces du Prieuré occupaient toute la zone du choeur actuel et l'église paroissiale la nef. La chapelle dite de Sainte-Anne était en fait la chapelle seigneuriale de la baronnie de la Varenne-l'Enfant.
La tour-clocher
Elle s'élève à plus de dix mètres au dessus de l'édifice, éclairée à l'est par des ouvertures d'époque romane. Elle abritait deux cloches jumelles ("Renée et Elisabeth") fondue sur place en 1741, classées à l'inventaire des monuments historiques, elles ont malgré les destructions dela Révolution, conservé leurs inscriptions : titres féodaux, marques de bénédiction et emblèmes religieux. Elles sont l'oeuvre de fondeurs, la famille de Bollée du Mans, dont la réputation dépassera nos frontières. C'est la même société qui, le 19 décembre 1999, remplacera à l'identique "Renée" que vous pouvez admirer à l'entrée de l'église par une nouvelle portant le nom de "Marie-Yvonne-Aimée".
La chapelle seigneuriale, dite Sainte-Anne
Au début du XVème siècle une chapelle a été ajoutée sur le flanc sud de la travée du clocher : le mur a été entièrement percé tandis tandis que les parois orientale et occidentale de la chapelle furent appuyées sur les contreforts romans. Une grande fenêtre ogivale fut ouverte à l'époque, elle éclaire aujourd'hui la chapelle et ses magnifiques peintures murales.