Mémorial de la Retirada

Les historiens appellent Retirada, du mot « retraite » en espagnol, l’exil d’un demi-million de Républicains espagnols fin janvier et début février 1939 suite à la chute de la 2ème République espagnole et à la victoire du Général Franco.

En France, rien n’est prêt pour les accueillir. Bram est désigné pour accueillir un camp de réfugiés très différent des atroces camps du littoral catalan. Les autorités françaises fournissent des matériaux pour construire des baraquements, les travaux étant effectués par les internés eux-mêmes. Les constructions sont menées très rapidement : elles reçoivent les 2500 premiers occupants dès le 16 février 1939.  Le 22 mars le camp est complet, soit 17 000 personnes, sur 12 hectares.  Il était pourvu d’eau potable en suffisance, mais les pensionnaires devaient aller laver leur linge dans le canal du Midi, à deux kilomètres de là.

Le camp possédait une vaste infirmerie et un service de santé efficace, dirigé par un médecin capitaine français assisté de cinq confrères espagnols, dix aides-soignants, deux pharmaciens, vingt infirmiers, tous réfugiés. Destiné surtout aux fonctionnaires, instituteurs, employés, le camp n’en était pas moins une prison enclose de barbelés et gardée par deux pelotons de gardes mobiles. L’entrée en guerre de la France en septembre 1939 accentue la répression envers les exilés. Le statut de réfugié politique ne leur sera accordé que le 15 mars 1945.

Aujourd’hui il ne reste rien de ce camp. Pour que la mémoire perdure, une oeuvre ainsi qu’un mémorial ont été installés sur l’ancienne implantation du camp de réfugiés, au lieu-dit du  « rond point de la Retirada », et la commune organise régulièrement des expositions et manifestations en lien avec cette sombre période de notre histoire.