Armand Chanuc, poète occitan et français.

        Né en 1880  et  mort en 1966 à  Bourg-de-Visa, une rue du village porte d'ailleurs son nom. Sa langue maternelle a été le quercynol (occitan) du Pays de Serres  où il apassé  toute  sa  vie.  Cet  excellent  conteur,  modeste,  réservé, est  resté  fidèle  aux  traditions  de  son  terroir.  Doué  d’une extrême  sensibilité,  Armand  Chanuc  a  laissé  bon  nombre d’œuvres en occitan, couronnées à plusieurs reprises du Jasmin d’argent.

       Ses  écrits  dans  une  langue  harmonieuse,  aimable, douce,  imagée,  épurée,  ainsi  qu’une  prosodie  impeccable, font de lui un des meilleurs poètes dont peuvent s’honorer le Quercy  comme  l’Agenais.  L’académicien  Joseph  de Pesquidoux  écrivait  à  son  sujet,  lors  des  assises  du  Jasmin d’Argent de 1934 : « Ses courts poèmes qu’il a intitulés Las  Cançons  de  las  Sasous  sont  quasi  parfaits  comme charme  et  saveur  d’inspiration  sereine,  et  pureté  de  la  langue,  facture  de  la  strophe,  rythmes  des  vers  et  l’on  y entend, de ci, de là, un de ces rires éclatants du terroir, sans malice,  gras  et  joyeux,  à  l’égal  d’un  merle  buissonnier…Tout cela est bien de chez nous. »

       En 1934, c’est Lo Poton (Le baiser) qui, mis en musique par Labatut, lui vaut la renommée. Et le Jasmin d’argent lui est remis à nouveau en 1936, en 1948, en 1956 pour  Pichona  Mama  et  en  1957  pour  Al  Clar  de  la Luna (vieilha Cançó) . En 1950, il  publie  un sketch intitulé Dus  biels  Filosofos :  saynète  se  déroulant  dans  une auberge  où  les  deux   "philosophes" ont  pour  la  vie  une pensée  toute  épicurienne. 

      Certains  poèmes  d’Armand Chanuc  traitent  d’un  sujet  sérieux  comme  celui  intitulé  L’église de Dugny qui relate le bombardement par erreur de ce village en 1943 ; d’autres peuvent être amusants tout en restant sympathiques, que ce soit à l’égard de L’idiot du village, des Pétanqueurs ou de la Chasse. D’autres enfin  ne  sont  pas  sans  rappeler  le  fabuliste  Florian  (qu’il cite), ou évoquer par leur titre, ou encore Jacques Prévert : Prière de fin d’année , ou même Charles Cros : Recette culinaire : Le hareng saur, sur un mode humoristique.