L'ancien presbytère et le salon des toiles peintes
Un véritable patrimoine se cache dans le bâtiment de l’ancien presbytère de Savennières.
Certains d’entre vous ont profité de l’accès libre cet été pour découvrir ce salon et ses fameuses toiles peintes.
Les premiers documents écrits citant le bâtiment datent de 1447. Le presbytère a été reconstruit, dans son état actuel, au XVIIIe siècle en deux étapes. Le traitement architectural des lucarnes met en avant des constructions d’époques différentes. La partie ouest date de 1718 et la partie est de 1751. On peut voir sur la lucarne du bâtiment une inscription « 1751 M. Halnost curé », nom du curé de l’époque. L’étude de documents historiques montre que le curé a fait réaliser une extension du presbytère en réservant une pièce pour un salon de compagnie. Avant 1789, le domaine du presbytère était beaucoup plus grand et comprenait une construction remplacée depuis par l’actuelle mairie. Des plans signalent ce salon de compagnie peu après la Révolution. La qualité de la décoration et l’absence de meubles hormis un coffre et des sièges attestent la version d’un salon.
Cette pièce, encore préservée aujourd’hui, abrite un ensemble exceptionnel de peintures sur tentures. Cette œuvre en toile de lin ou de chanvre est composée de huit panneaux d’une longueur totale de 19,40 mètres, posés sur des baguettes et constitués de bandes cousues de 70 cm de largeur, proche de ce qui était imposé aux ateliers d’Aubusson et Felletin.
Ces tapisseries représentent des paysages arborés sans personnage, agrémentés de maisons et de châteaux à l’arrière-plan dans une composition semblable à celles des verdures du XVIIe et XVIIIe siècles. On peut y admirer et compter 45 oiseaux plus ou moins réalistes. Ce qui frappe au premier regard est ce bleu de Prusse, couleur dominante de ces toiles, lumineuse et conservée dans un état presque parfait. Alors même qu’aucune restauration n’a été réalisée à ce jour.
Ces toiles ne sont ni datées ni signées mais les études ont permis une datation entre 1770 et 1790. Elles ont été commandées par le curé Halnost au peintre Marie-Louis-Claude Coulet de Beauregard. Ce peintre, ancien dessinateur aux ateliers Tournemine, installé à Angers en 1750, crée en 1769, rue des Poêliers, l’école de dessin municipale. À la suite de la suppression d’aides de la ville en 1773, il cherche d’autres ressources et réalise des commandes privées de peintures. C’est le début du papier peint que nous connaissons, que seules les personnes fortunées de l’époque pouvaient s’offrir.
D’autres toiles de même facture ont été retrouvées chez des particuliers de la région. Toutefois, les toiles peintes de Savennières restent une œuvre unique par sa qualité de réalisation, sa dimension et par son état exceptionnel de conservation.
N’hésitez pas à découvrir ou redécouvrir ce patrimoine local.
L'accès au salon est possible lors des ouvertures de la galerie Troismurs+.
Vous pouvez aussi contacter la mairie pour une visite programmée avec ou sans guide.