Historique d'Aiglun

Parmi la cinquantaine de peuples des Alpes conquis par Auguste se trouvent les BODIONTIQUES.

Cette peuplade gauloise vit en Provence dans la vallée de la Bléone et de ses affluents ainsi que le relate Pline l’Ancien dans son livre « Histoire Naturelle » en 37 volumes, publié en 77 sous le règne de Vespasien.

Le nom de Bléone vient de Bledona qui en langage gaulois signifie loup. La Bléone est la « Rivière du Loup ».

Elle prend sa source à 2426 mètres au pied de la Tête de l’Estrop et des Trois Évêchés.

C’est une rivière encaissée d’une longueur de 67,5 km qui possède 19 petits affluents dont les principaux sont le Bes d’une longueur de 38,8 km et de l’Arigeol d’une longueur de 19,9 km.

La Bléone se jette dans la Durance qui elle-même se jette dans le Rhône.

Etymologie

BODIONTIQUE vient de la racine gauloise «bodio »qui signifie victoire, butin, avantage.

Les Bodiontiques sont les « Victorieux ».

La capitale des Bodiontiques est DINIA, célèbre dès le premier siècle pour ses eaux thermales.

Au premier siècle, DINIA devient Cité Romaine gouvernée par un préfet.

En 780, DINIA devient DIGNE.

En 1988, DIGNE devient DIGNE-les- BAINS.

De l’indépendance des Bodiontiques à la soumission à Rome en 14 avant JC

Les Bodiontiques peuplade gauloise de la vallée de la Bléone, sont très attachés à leur indépendance.

En 14 avant JC ils sont envahis par les troupes d’Auguste

Au cours de l’été 14, malgré une résistance acharnée, les Bodiontiques sont vaincus par les Romains.

Le camp militaire d’AGLEDUNO

Pour se protéger de leurs ennemis qui les guettent aux frontières, les Romains doivent s’armer et faire des réserves.

Sur un terrain appartenant aux Bodiontiques, ils déploient un immense camp militaire de 6500 hommes.

De forme rectangulaire, d’une surface de 45 ha, 650 mètres de côté, son emplacement a été choisi avec soin sur une hauteur dotée de points d’eau, proche de prairies pour nourrir les bêtes à proximité des bois pour y trouver le matériel nécessaire à la construction du cantonnement.

A l’intérieur du camp trônent les haruspices, ces prêtres puissants recrutés dans les hautes sphères de la société, qui pratiquent l’art divinatoire et interprètent la volonté des dieux

Tournés en direction du nord ils observent le vol des aigles sacrés avec le lutuus, bâton augural en bois sans nœud semblable à la crosse des évêques (lutuus a donné liturgie)

Aucune décision importante dans le domaine public ou privé ne peut être prise sans que les dieux soient consultés pour éviter leur colère.

L’haruspicine a perduré bien après le début de l’ère chrétienne jusqu’au sixième siècle, et même bien au delà.

Le blason d’Aiglun

En souvenir de l’importance historique du camp militaire d’Agleduno, l’aigle sacré avec lequel officiaient les haruspices figure dans le blason de la ville d’Aiglun « d’azur à la face d’or chargée de 3 aigles de sable ».

En terme héraldique, aigle est toujours un nom féminin : une aigle

Lorsque les aigles sont au moins au nombre de 3, les aigles s’appellent des aiglettes.

Les aigles du blason d’Aiglun ont pour caractéristiques :

  • De face
  • Tête de profil
  • Regardant à droite
  • Languée
  • Ailes ouvertes
  • Queues déployées.

 AGLEDUNO vient de aquila : aigle et de dunum : hauteur.

La hauteur de l’aigle

Car les aigles sacrés pouvaient voler jusqu’à 3500 mètres d’altitude avec une durée de vol de 5 heures."